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Arthur Miller
(Londres, 01/01/1879 - Coventry, 07/06/1970)


forster
 

"Arthur Asher Miller (New York, États-Unis, 17 octobre 1915 - Roxbury, États-Unis, 10 février 2005) est un dramaturge, écrivain et essayiste américain.

Miller est une figure importante de la littérature et du cinéma américain du xxe siècle. Il a écrit un nombre important de pièces de théâtre dont les plus connues sont Les Sorcières de Salem (The Crucible) et Mort d'un commis voyageur (Death of a Salesman) qui sont toujours fréquemment jouées. Miller est aussi connu pour son bref mariage avec Marilyn Monroe." (Wikipedia).

 

theâtre

- Vu du Pont (A View from the Bridge, 1955). Adaptation de Marcel Aymé. Editions Robert Laffont. 107 pages (sur un total de 720 que fait ce volume intitulé Théâtre).
La version française, qui date de 1958, est donc une adaptation de Marcel Aymé. "Adapté", ça n'est pas la même chose que "traduit". Qu'a-t-il changé ? Je n'en sais rien.

"La pièce a été créée le 11 mars 1958, sur la scène du Théâtre Antoine à Paris, dans la mise en scène et les décors de Peter Brook." (page 613)

Nous sommes dans les années 50.

"Première partie.
(Une rue à Brooklyn devant la maison d'Eddie Carbone. Par la suite, cette maison s'ouvrira, découvrant la pièce de séjour).

ALFIERI
Vous avez vu cet air gêné qu'ils prennent pour me saluer ? C'est parce que je suis avocat. Dans le quartier les avocats, c'est comme les curés, on n'aime pas beaucoup les rencontrer. Il paraît que c'est mauvais signe, que le malheur est en route. Moi qui suis d'origine sicilienne, comme presque tous les gens d'ici, c'est à peine si j'ose sourire de ces superstitions. Quand je suis arrivé en Amérique, j'avais déjà vingt-cinq ans et je croyais encore au mauvais oeil. [...]
Et maintenant nous sommes tout à fait civilisés, tout à fait américains. Au lieu de s'entretuer, on transige et je n'ai même plus besoin d'avoir un revolver dans le tiroir de mon bureau. [...]
(Eddie est apparu à gauche. Après avoir joué aux sous avec les hommes, il se tient maintenant debout parmi eux.) Celui-là s'appelait Eddie Carbone, un débardeur débardant sur les quais, du Pont de Brooklyn jusqu'à la jetée où commence la haute mer.
" (pages 615-616).
L'avocat a un peu le rôle du choeur, ou plutôt du Coryphée, dans une tragédie grecque. La mise en scène de Ivo Van Hove aux Ateliers Berthier (en 2015 ; reprise en 2016), très dépouillée, accentue ce côté :

vu du pont - van hove
Odéon, Ateliers Berthier, 18 janvier 2017. Mise en scène d'Ivo van Hove.
Avec notamment Charles Berling, Molière 2016 du meilleur comédien dans un spectacle de Théâtre public (voir
http://www.theatre-odeon.eu/fr/spectacles/vu-du-pont )


La pièce, d'abord jouée à New York en 1955, avait été un échec. Une version remaniée a connu le succès à Londres.
"La conception de la nouvelle création répondait à la nouvelle perspective. Peter Brook, le metteur en scène à Londres, prépara une mise en scène plus réaliste et moins sobre que celle de New York, où le décor, s'il était beau, n'en était pas moins nu ; et il donna plus d'importance à l'ambiance du quartier. L'idée centrale était de porter les voisins au premier plan. [...] La meilleure situation financière du théâtre de Londres permit d'employer beaucoup plus de figurants que les trois ou quatre extras que l'on avait engagés à New York, et l'on assistait au passage continuel sur la scène, dans les escaliers et les couloirs, d'un certain nombre d'étrangers." (Introduction d'Arthur Miller, pages 61-62).
Du coup, on perçoit mieux comment certaines décisions prises dans la pièce s'inscrivent dans un contexte particulier (l'immigration italienne). Avec un décor sobre, l'histoire est nettement moins ancrée dans cette réalité.

Eddie Carbone est donc un docker qui vit avec sa femme Béatrice et sa nièce orpheline, Catherine.

"CATHERINE [...]
Béa ! Béa, tes cousins !...
(Venant de la cuisine, entre Béatrice qui essuie ses mains à un torchon.)

BEATRICE
Quoi ?

CATHERINE
Tes cousins sont arrivés.

BEATRICE, ébahie, à Eddie
Qu'est-ce qu'elle dit ? Arrivé où ?

EDDIE
Je quittais juste le chantier quand y a Tony Bereli qu'est venu me trouver. Il dit que le bateau est dans le North River.
[...]

BEATRICE, (brisée par la surprise)
Et on les laissera descendre sans histoire ? Le bureau de l'Immigration va pas les coincer ?
(Elle est allée s'asseoir sur un tabouret.)

EDDIE
Au départ, on leur a donné des papiers de marins et personne peut les empêcher de débarquer avec l'équipage. T'inquiète pas, Béa. Dans deux heures, tes cousins seront là. [...]

BEATRICE
Je... Je ne peux pas le croire ! Je n'ai même pas acheté une nouvelle nappe. C'est comme les murs, je voulais les laver...
" (page 620)

Le caractère très protecteur d'Eddie vis-à-vis de sa nièce va être contrarié par l'un des deux cousins... Comment tout ce petit monde va-t-il réagir, alors qu'il y a des codes à respecter ?

C'est une assez bonne pièce ; il manquait sans doute, dans la mise en scène d'Ivo Van Hove, un peu de chair, de contexte, de décor permettant d'ancrer l'histoire dans le "réel" des immigrés italiens des années 50. Mais peut-être l'histoire est-elle finalement aussi un peu trop simple (on comprend rapidement ce qui se passe... et ce qui risque d'arriver), par rapport à la durée de la pièce ?
Ecoutons le metteur en scène, Ivo Van Hove, nous parler de la pièce :

 

 

Un film, réalisé par Sidney Lumet, est sorti en 1962 avec Raf Vallone dans le rôle d'Eddie Carbone.

 

 

 

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