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PAVESE Cesare

(Santo Stefano Belbo, 09/09/1908 - Turin, 26/08/1950)

cesare pavese


Un des grands écrivains italiens du XX° siècle. Romancier, nouvelliste, poète, traducteur (Moby Dick - de Melville, bien sûr -, Dos Passos, Joyce...)
Il fait des études littéraires (littérature américaine) à Turin.
"Cesare Pavese vouera toute sa vie un attachement sans borne à sa région, attachement qui marquera toute son oeuvre. Orphelin de père, Pavese est un enfant solitaire et passionné par les livres" (présentation de Histoire secrète, folio, page 7).
Après s'être inscrit au parti fasciste, il en est exclu en 1935, et exilé pour quelques mois en Calabre.
En 1936 sort son premier recueil de poèmes : Travailler fatigue. Il devient professeur d'anglais.
Il écrit notamment Le Bel été (1939). Après la guerre, il adhère au parti communiste.
Il se suicide (avec des cachets de somnifères) en 1950 dans une chambre d'hôtel de Turin, laissant plusieurs textes, notamment le recueil La Mort viendra et elle aura tes yeux, et son journal, Le Métier de vivre.


Turin, Café Art Nouveau Caffè Platti. "Ce café fut l'endroit préféré de l'écrivain Cesare Pavese et de l'industriel Giovanni Agneli". (Geoguide Italie du Nord). Photo avril 2010.

 

- Histoire secrète. Trois nouvelles extraites de Vacances d'août (disponibles dans le pavé Quarto). Folio, 109 pages. Traduit de l'italien par Pierre Laroche.


22 avril 2010, Parco Archeologico Torri Palatine, Turin.

1/ Le blouson de cuir. 19 pages.
"Mon père me laisse passer mes journées à la baraque de l'embarcadère parce que de cette façon je m'amuse et j'apprends un métier sans m'en apercevoir." (page 11). " [...] il faut que les gens viennent de bon coeur et qu'ils voient à la tête du patron qu'il aime les barques et le Pô et que c'est une bonne chose de s'amuser. Ceresa, voilà, c'était l'homme qu'il fallait : on aurait dit qu'il jouait avec tout le monde et il passait plus de temps sur ses barques que ses clients. Quand il y avait Ceresa, il y avait toujours de bons moments : on était en maillot dans l'eau, on préparait le goudron, on vidait les barques, et à la belle saison, on goûtait avec le seau de raisin sur la table, sous les arbres. Les filles qui allaient en barque s'arrêtaient pour plaisanter sous l'appentis ; il y en avait une qui voulait que Ceresa l'accompagne sur le Pô." (page 12).
Maintenant, c'est une vieille madame Pina qui porte le blouson de cuir de Ceresa...
Très bonne nouvelle, de celles qui se penchent sur l'enfance ensoleillée du narrateur, jusqu'à un certain événement marquant...


Le Pô. Turin, avril 2010.

2/ Premier amour. 39 pages.

Cette nouvelle commence ainsi :
"Avant de connaître Nino je ne m'étais jamais aperçu que les enfants avec lesquels je criais et courais sur la route étaient sales et mal racommodés. Je les enviais même parce qu'ils allaient nu-pieds et que certains savaient poser le talon sur le chaume sans se faire mal. Mes pâles pieds citadins au contraire se recroquevillaient rien qu'à les poser sur les cailloux de la route.
De tout de ce que j'avais appris d'eux, il n'y a que quelques jurons qui intéressèrent Nino. Nino habitait une villa à la sortie du village et avait de nombreuses soeurs plus âgées qui m'intimidaient.
" (page 33).
Nino et le narrateur ont treize ou quatorze ans.
Et Bruno fait irruption dans l'histoire. "Bruno était chauffeur mais c'était un véritable ami pour Nino." (page 39).
Bruno est un homme, il conduit, il fume... il fascine les deux garçons.
"« A toi aussi, il te plaît, Bruno, hein ? poursuivit Nino. Attention, lui , il aime les poules. Mes soeurs »" (pages 40-41).
Un peu moins bien que le Blouson de cuir, mais ça reste bien quand même.

3/ Histoire secrète. 35 pages.
"C'est par cette route que passait mon père. Il passait la nuit parce qu'elle était longue et qu'il voulait arriver de bonne heure. Il faisait à pied la colline puis toute la vallée et puis les autres collines, jusqu'au moment où apparaissaient ensemble le soleil en face et lui sur la dernière crête. La route montait vers les nuages qui se brisaient dans le soleil au-dessus des brumes de la plaine. Moi, je les ai vus ces nuages : ils luisaient encore comme de l'or ; mon père, de son temps, dit que quand ils étaient bas et embrasés, ils lui promettaient une bonne journée. Alors, sur les marchés, circulaient des pièces d'or." (page 75).
Le père est veuf. Il décide de se remarier.

"Cest là que vivait Sandiana, la fille d'un de ses amis, jeune et désespérée depuis qu'elle se voyait seule au milieu de ces vignes. Mon père avait dans l'idée de l'amener à la maison et de se faire donner encore un enfant." (pages 76-77).
Le temps passe...

"Cette année-là, j'avais grandi et, l'hiver, je devais aller à l'école de la ville. Sandiana me disait que j'y serais bien et que j'oublierais le village. Que j'aurais honte de la maison et de nous. Moi, je comprenais qu'elle avait raison et pourtant, même maintenant que l'été finissait, je regardais les routes, les nuages, les raisins, pour bien enregistrer tout et m'en vanter par la suite. J'aurais voulu être né moi aussi à la Bicocca avec ses parents et avoir connu ses frères et ressenti ces nuits où venaient les loups. C'est de cela que j'aurais voulu me vanter en écoutant Sandiana, je savais que je m'en vanterais." (page 80).

Il revient à la campagne en été, pendant les vacances.
Depuis le haut de la colline, il regarde la plaine, les maisons, les villages... "C'était cela que j'emportais l'hiver en ville ; et je ne les disais pas, je les enfermais avec orgueil dans mon coeur. J'écoutais mes camarades parler et se vanter ; moi, je restais silencieux, non pas que cela ne me plaisait pas de les entendre, mais plutôt parce que je comprenais que les choses qui sont réellement vraies, on n'arrive pas à les raconter." (page 108).
Très jolie nouvelle.

Un très bon petit recueil sur l'enfance, ses découvertes, ses incompréhensions, sa nostalgie.




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