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KIRINO Natsuo

(Kanazawa, 07/10/1951 - )

natsuo

"Natsuo Kirino est l'auteur d'une dizaine de romans policiers qui l'ont fait remarquer comme un des talents les plus prometteurs de sa génération. Elle a reçu le prix Naoki pour son roman Disparitions publié en 1999 au Japon." (Wikipedia)

disparitions

Disparitions (Yawarakana hoho, 1999). Traduit du japonais par Sylvain Chupin. 10/18. 510 pages.
Le livre commence par une coupure de presse datée d'août 1994. "Enlevée par un esprit ? Le mystère s'épaissit. [...]
Le 11 août au matin, la police a reçu un appel d'urgence lui signalant la disparition de Yuka (5 ans), fille aînée de Michihiro Moriwaki (44 ans, compositeur-maquettiste). L'enfant avait quitté la maison de campagne de Yohei Ishiyama, à Izumi-Sato (secteur du lac Shikotsu, ville de Chitosé), pour une promenade dont elle n'est pas revenue. À ce jour, une semaine plus tard, elle demeure introuvable et aucun indice n'a été découvert. Domiciliés à Tokyo, les Moriwaki étaient venus passer quelques jours chez leurs amis à l'occasion des vacances d'été.
Le lieu de la disparition est un lotissement situé à cinq cents mètres d'altitude.
" (page 7).

Nous sommes sur l'île d'Hokkaidô.

Du fait de la configuration des lieux, et que le gardien du lotissement n'a vu ou entendu passer aucune voiture, la disparition de la petite Yuka est incompréhensible. On pense à la nouvelle Le Parc en haut de la montagne, de Murata Kiyoko (dans le livre intitulé La Voix de l'eau) : l'enfant semble s'être tout simplement volatilisée, comme si elle avait été rayée de la carte du monde.

Après cette coupure de presse, le livre fait un retour arrière. On va voir quelles sont les relations entre les deux couples d'amis. C'est parfois un peu longuet, l'auteur prend son temps. Mais, comme il sait qu'un drame va survenir, le lecteur scrute, tente de trouver des mobiles. Puis, c'est la disparition de Yuka.
Alors, on assiste au désespoir de Kasumi, la mère, et c'est vraiment bien fait : c'est douloureux.

Le temps passe, l'incertitude demeure.
"L'imagination de Kasumi prenait parfois un tour étrange. Elle imaginait que Yuka s'était métamorphosée et qu'elle allait sûrement lui apparaître un jour dans sa nouvelle enveloppe. Elle était persuadée qu'elle la reconnaîtrait quelle que soit son apparence. Elle pourrait s'être changée en chiot se traînant au bord d'un chemin, en chat errant sur un mur, voire en herbe folle fleurissant dans un terrain vague - elle saurait la reconnaître. Même si elle se mêlait au souffle d'air frais qui pénètre le matin dans la maison lorsqu'on ouvre la fenêtre, elle croyait qu'elle saurait deviner sa présence. Pourtant, malgré tous ses espoirs, Yuka ne s'était encore manifestée nulle part." (page 134).
Elle placarde des affiches, se démène, mais les années passent et la laissent dans l'incertitude.
Tous les ans, Kasumi et son mari retournent sur les lieux du drame.

Parfois, une piste se présente, et alors : "pendant un instant, l'espoir avait illuminé son visage." (page 166).

L'enquête piétine. Un inspecteur de police, atteint d'un cancer incurable, est forcé de démissionner. Mourant, il va se consacrer à l'affaire, avec Kasumi, qui va s'occuper de lui.
A un moment, quelqu'un parle avec Kasumi :
"- [...] C'est gentil de t'occuper de quelqu'un que tu ne connais pas.
- Je ne le fais pas par gentillesse. Je veux juste savoir ce que regarde un homme qui va mourir. C'est de la cruauté, plutôt.
" (page 286).

Disparitions est un donc roman - policier ? un peu seulement - qui ne donne pas dans le spectaculaire, placé sous le signe de la mort, du mystère d'une disparition et de ses conséquences sur toutes les personnes impliquées.
Il n'est pas mauvais, mais un peu trop long - même si cela était peut-être nécessaire pour obtenir cette impression morbide de ressassement, de déliquescence, d'interrogations, de vies qui partent à vau-l'eau.

Prix Naoki 1999.

 


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