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GUNNARSSON Gunnar

(Valþjófsstaður, 18/05/1889 - Reykjavik, 21/11/1975)

gunnarsson gunnar

L'un des plus importants écrivains Islandais. Jusqu'à dix-huit ans, il a travaillé à la ferme familiale et a fréquenté de petites écoles rurales.
Sa famille étant trop pauvre pour qu'il puisse avoir accès à une éducation traditionnelle, il finit par pouvoir suivre pendant deux ans les cours de l'Université populaire d'Askov au Danemark. Là, il a décidé de devenir écrivain, et d'écrire en Danois pour élargir son audience. (source : page de wikipedia en anglais consacrée à Gunnar Gunnarsson).
Il a publié son premier recueil de poèmes à l'âge de 17 ans. Son premier grand succès fut Histoire de la famille de Borg (1912-1914).

Il aurait pu obtenir le Nobel en 1955, mais c'est son compatriote Laxness (l'auteur de La Cloche d'Islande) qui l'a obtenu.

le berger de l'avent

- Le Berger de l'Avent (roman traduit de l'Islandais par Gérard Lemarqis et Maria Gunnarsdottir). Arléa-L'étrangère. 90 pages.
Le personnage principal est Benedikt, 54 ans : "
Valet de ferme, voilà ce qu'il avait été toute sa vie. Plus précisément, homme de peine la moitié de l'année, et fermier à son compte le reste du temps. Il était toujours à mi-chemin de tout. Ni bon, ni mauvais, mi-homme, mi-bête. C'est comme ça qu'il était." (page 18).

Le court roman commence ainsi : "
Le premier dimanche de l'Avent [période comprenant les quatre dimanches qui précèdent Noël] marquait le début des préparatifs pour les fêtes de Noël. Chacun s'y préparait à sa manière, mais celle de Benedikt n'appartenait qu'à lui. Ce jour-là, si le temps le permettait, il se mettait en route." (page 7).

"
Chaque homme vit sa vie de façon différente. Les uns parlent sans discontinuer. Les autres sont familiers du silence. Certains ont besoin d'être entourés d'autres hommes pour se sentir bien. D'autres ne sont eux-mêmes qu'en se retrouvant seuls, au moins de temps en temps. Benedikt n'était pas un ennemi du genre humain. Mais il l'évitait pendant ses randonnées de l'Avent." (pages 50-51).

Accompagné de Roc, un bélier, et de Léo, un chien, Benedikt part généreusement retrouver les moutons égarés, qui ne lui appartiennent même pas (sinon, ce ne serait pas de la générosité).

"
A présent, il marchait dans la neige. Autour de lui, et aussi loin que portait son regard, tout était blanc.[...] Au-dessus aussi, le ciel était d'un blanc grisâtre. Et même la glace, sur le lac, était recouverte d'une mince couche poudreuse. Blancheur trouée seulement des cratères peu élevés qui se détachaient, ici et là, dessinant quelques rares cercles noirs, semblables à des symboles dans l'infini désert de la neige. [...]
Tout était blanc hormis les cercles sombres. Le lac, surtout, vaste étendue brillante et lisse, immense piste de danse sans invités. Il régnait, ce dimanche, une atmosphère presque sacrée, un calme inexplicable.
L'Avent.
Benedikt prononça le mot avec précaution. C'était un mot paisible, familier et pourtant étrange. Il n'en connaissait pas la signification exacte mais, pour lui, ça voulait dire à la fois l'attente, l'espérance, la préparation. Au fil des années, c'était ce mot qui avait guidé son existence. Que serait la vie sur terre si la servitude n'était rendue supportable par l'attente, l'espérance, la préparation pour un ailleurs.
" (page 12-13).

Le trio arrive dans une ferme. Il est comme d'habitude bien accueilli, mais le fermier ne le comprend pas. "
Risquer sa vie pour sauver quelques moutons égarés qui ne vous appartiennent même pas ! Le berger ne possédait que quelques têtes et pas une ne manquait.
Quant à Benedikt, il ne comprenait pas davantage le paysan et sa prudence. De toute façon, il fallait poursuivre sa route.
" (page 14).

Dieu, la religion, imprègnent les pensées de Benedikt. "
Il se souvenait d'une image, dans la Bible, montrant Jésus juché sur son âne. Les branches que la foule étendait sous les sabots de l'âne ressemblaient, de façon surprenante, aux rosaces que le givre forme sur les vitres, elles luisaient pareillement de tout l'éclat du soleil." (page 15).

L'opération de secours des moutons égarés risque de prendre mauvaise tournure : la tempête menace.

"
Des rafales de vent, surgies de la nuit sombre, se précipitaient sur eux en tourbillons menaçants. Les gens qui marchent dans la nuit sont étrangement perdus l'un pour l'autre. Mais dans la montagne, le sentiment d'isolement prend un tour différent. Tant qu'on entend d'autres voix que la sienne, tant qu'on sent, près de soi, une respiration, le vide profond de l'univers, au ciel et sur la terre, ne vous étreint pas tout à fait de ce froid glacial, à la racine des cheveux." (page 27).

La trinité Benedikt-Roc-Léo reviendra-t-elle saine et sauve de sa dangereuse mission, dans la nuit presque ininterrompue ? "
La nuit du matin les quittait, à l'ouest, tandis qu'une autre, déjà, s'annonçait à l'est. Le jour était si court qu'il disparaissait avant même qu'on l'ait vu arriver." (pages 41-42).

Un bon court roman, simple, presque un récit.

On notera un amusant : "
Quand un homme se trouve dehors, par une telle nuit, loin de toute présence humaine, à des lieues de tout abri, entièrement abandonné à son propre jugement, il lui faut garder la tête froide". (page 68). Cela va sans dire !

Pour finir, un extrait de la quatrième de couverture : "
L'histoire de ce berger qui affronte le redoutable hiver islandais pour sauver quelques moutons égarés aurait inspiré Hemingway pour son livre, Le Vieil homme et la mer. Il est vrai que des similitudes troublantes existent entre les deux oeuvres. Osera-t-on dire que le bref roman de Gunnarsson a une portée d'une autre dimension ?"
Osons !

Même si, bon, ça reste un petit livre sympathique, vite lu, et quand même pas hyper complexe. Ce qui est visé, c'est la profondeur dans la simplicité, l'universalité dans le singulier.


Deux photos de Ragnar Axelsson (né en 1958 :
axelsson      axelsson




Autres livres traduits en français :
- Frères jurés
- L'Oiseau noir
- Vaisseaux dans le ciel
- La Nuit et le rêve


Au cinéma :
- Borgslægtens historie (1920), réalisé par Gunnar Sommerfeldt



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