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XX juin - YY juillet 2012.

San Francisco.

Nous partons donc de San Francisco, direction Yosemite. Ce n'est pas tout à fait à côté : 300 kilomètres.

 

On voit de très nombreuses éoliennes, la Californie étant à la pointe pour ce type d'énergie...

 

Après un long trajet, nous faisons un petite pause dans un coin tranquille. On peut se restaurer, acheter des bricoles...
Nous tombons sur un groupe de Coréen. Eux n'ont vraiment pas de temps à perdre, ils sont arrivés par avion à Las Vegas, parfois dorment dans le car pour gagner du temps, voire même prennent un vol intérieur. Vite, vite. On ne va pas critiquer : ils ont moins de jours de congé que nous, ils vont visiter la région en quelques jours à peine.

De plus, ils mangent... coréen. L'effet est singulier.

Dehors, quelques animaux qui ne savent plus où donner de la tête.
    

Nous reprenons la route. En peu de temps, le paysage change encore du tout au tout.

    

Et nous sommes arrivés à Yosemite National Park. Nous sommes maintenant à près de 300 kilomètres de San Francisco.

Ce parc a une superficie de 3 000 km2 et accueille 4 millions de visiteurs par an.


"Entre mer et désert, il surprend par la fraîcheur de ses paysages alpins où abondent torrents et chutes d'eau, où se succèdent forêts de pins et de sequoias géants. Ses paysages sont grandioses, dominés par les grands monolithes de granit gris qui attirent là les grimpeurs du monde entier. Tous ses sentiers plongent vers la Yosemite Valley, où serpente la rivière Merced, largement creusée par le lent passage des glaciers." (Guide Bleu)
On trouve une faune et une flore très diverse : 75 sortes de mammifères (cerfs gris, ours bruns, coyotes, pumas, marmottes...) 1500 espèces de plantes... 250 espèces d'oiseaux.

C'est un parc national depuis 1890, nous ne sommes donc plus en Californie, mais dans un territoire fédéral.
La nature ici est intacte depuis plus d'un siècle, c'est-à-dire que, à part quelques routes, le minimum d'hôtels et de restaurants installés en quelques points précis et contrôlés, et quelques sentiers, la main de l'homme ne touche à rien. On n'embête pas les animaux, du coup on peut passer à côté d'un écureuil ou d'une autre bête qui nous regardera, ou ne nous regardera pas, mais ne nous craindra pas. On évitera quand même les coyotes et les ours bruns, même petits.
De plus, en cas d'incendie, on ne fait rien : les rangers sont là et observent. Les incendies, ça fait partie du cycle de la nature.

Voici Bridalveils Falls, les chutes du Voile de la mariée (hauteur : 190 mètres). Le nom vient de la finesse de l'eau, on croirait parfois de la dentelle.
Nous serions venus il y a un mois, le débit aurait été plus important, et les chutes plus spectaculaires.

   

En face, El Capitan, 900 mètres de haut : la plus haute falaise entière du monde, nous dit Le Guide du routard.
"C'est ici qu'eurent lieu les premiers sauts de base jump moderne, par Carl Boenish en 1978." (Wikipedia). Pour la définition du base jump : "Le BASE Jump est une discipline du parachutisme, qui consiste à sauter depuis des objets fixes et non des aéronefs. Combinant de nombreuses autres disciplines (chute libre, parapente, alpinisme, précision d'atterrissage, voltige, etc.), il est considéré par ses pratiquants comme la discipline reine des sports extrêmes. Il y a dans le monde entre 8 000 et 10 000 pratiquants réguliers, et environ 200 en France. Une douzaine de Base jumpers se tuent chaque année1." (wikipedia).

Après mise en place d'un permis de base jump, différents problèmes étant survenus, cette pratique a été interdite. En 1999, un homme a fait un saut en protestation contre cette interdiction. Il a sauté, et il est mort.

Partons nous balader un peu. Un peu, car nous avons quelque chose comme trois heures devant nous, et de toute façon le parc est immense.

On voit qu'il y a du monde.
        

Nous louons des bicyclettes (sans sonnettes, et avec frein par rétropédalage... bonjour les réflexes à acquérir...). Du coup, on est plus loin, avec quasiment personne.

Tranquillité.
(sur le première des deux photos ci-dessous, on voit le Half Dome, vers la droite) .

      

On continue à pédaler.

     

Certains se baignent :

  

On arrive au Mirror Lake.

     

Pas grand chose à y voir en cette saison : il n'y a pas assez d'eau... pas de reflet, donc !

        

Puis on reprend le car pour quelques minutes :

             

En repartant, on voit les conséquences d'un incendie qui a eu lieu il y a quelques années. Il a ravagé le parc naturel. Les pompiers étaient là pour éteindre l'incendie à l'extérieur du parc. Pas à l'intérieur.

 

On continue vers notre hôtel du soir.

Sur le chemin, on voit des houseboats, des maisons flottantes :

 

Lors d'une pause, sur un parking, les autocollants pro-militaires d'une voiture attirent notre attention. Là encore, on mesure la différence avec la France.

  

Après une chaude journée, rien de tel qu'une trempette dans la petite piscine de l'hôtel :

J'oubliais de dire que la petite ville où nous sommes est Modesto. Qu'y a-t-il à voir à Modesto ? me demanderez-vous.
Euh... pas grand chose.
"La bien nommée ville de Modesto, fondée en 1870 au bord du Central Pacific Railroad, servit de modèle au film American Graffiti : son réalisateur George Lucas y est né et certaines scènes s'inspirent de l'ambiance de cette bourgade de taille moyenne, typique de la Central Valley" (National Geographic).

Si on reprend la carte, on voit qu'on est revenu en sens inverse, et qu'on a reparcouru la moitié du chemin...

 

 

Nous quittons Modesto.

 

Passage dans un supermarché (il faut faire des courses pour le pique-nique !).

Juste derrière nous, c'est la sortie. Et, devant, nous voyons une allée assez large qui permet de sortir sans passer par les caisses, si on n'a rien acheté, ou si on veut faire une pause cigarette dehors pendant ses courses.
Du coup, il n'y a pas l'impression d'enfermement qu'il y a souvent dans les magasins en France où, si l'on veut sortir sans rien acheter, il faut parfois chercher par où passer, sous l'oeil suspicieux des vigiles...
Un vol, ici, coûte plusieurs années de prison : la peine étant tellement énorme, voler des petites choses n'en vaut pas la peine.

Après, bien sûr, on pourra trouver excessif de donner des années de prison à un voleur de pommes, mettons... Mais on pourra se dire aussi que la personne savait ce qu'elle encourrait. Et que le principe de la peine proportionnée fait qu'il peut être tentant de voler ou de faire une infraction. Avec le principe de la peine disproportionnée, il n'y a même pas à se poser la question.
Enfin, c'est un autre système, avec d'autres avantages, et d'autres inconvénients.

Nous sommes donc partis de Modesto (un peu en haut à gauche) en direction du Sequoia National Forest, en passant par des petites villes aux noms parfois étrangement familiers, comme "Clovis".

Sur le chemin :

     

Pour éviter le gel éventuel des plantations, des diffuseurs d'eau chaude prêts à entrer en action sont parfois installés :

      

Nous continuons et prenons de l'altitude (la plus grande partie du Sequoia National Park est au-dessus de 3000 mètres, "soit quelque 1200 mètres au-dessus de la route la plus élevée" (National Geographic).

  


Voilà, nous sommes arrivés :

Le Parc est très étendu.

"Les précipitations, l'altitude et les sols des Sequoia et Kings Canyon Natioal Parks constituent un écosystème si parfaitement adapté à ces arbres qu'ils n'y meurent ni de maladie, ni de sécheresse, ni d'attaques d'insectes, mais bien plutôt d'un excès de santé, quand, victimes de leur croissance démesurée, ils s'écroulent déséquilibrés par leur propre masse." (National Geographic)

Le nom Sequoia a été donné par un botaniste autrichien en l'honneur du chef indien Sequoyah inventeur de l'alphabet cherokee.

"Dans les années 1870, des scieries furent installées et des forêts entières de séquoias transformées en crayons et en tuteurs pour les vignobles. Il fallut que les habitants de la vallée se mobilisent pour que, en 1890, le Sequoia National Park soit créé, suivi du Kings Canyon en 1940" (Guides Bleu). Ce sont deux parcs distincts. Dans la partie est du Kings Canyon, on trouve le plus haut sommet des Etats-Unis, hors Alaska: le Mont Whitney (4418 mètres).

Le parc est immense, mais un petit circuit à pied de 3 kilomètres à peine est en place pour les touristes que nous sommes.

  

Dans les années 1860, un programme a été mis en place pour lutter contre les incendies. C'était une mauvaise idée (mais comment le savoir autrement que par l'expérience ?). "privés de la chaleur du feu, les sequoias ne pouvaient plus se reproduire et des arbres mieux adaptés à l'ombre prirent leur place dans les sous-bois. Des études ont montré que le feu, loin de lui être néfaste, l'aide à se développer. La chaleur fait éclater les cônes et libère les minuscules graines sur un sol fertilisé par la cendre." (Guide bleus). Du coup, une "politique de feux contrôlée très efficace" a été mise en place.

Voici un grand arbre tombé, le Fallen Monarch :

      

Entrons.

            `

La pancarte précise que l'arbre contenant beaucoup de tanin, il ne se décompose pas et n'est pas attaqué par les champignons et autres. Il est donc peut-être là, au sol, depuis plus de cent ans.
Il a été évidé par un incendie, mais on ne sait pas si c'était avant ou après qu'il était tombé.
Il y eut de nombreuses utilisations de cet arbre : étable pour les chevaux...

A propos d'animaux, voici quelques bêtes sauvages du lieu :

   

Rien de tel que des repères humains pour évaluer un peu la taille des arbres :  

  

Gros plan du tronc :

Les photos ne donnent pas grand-chose, bien sûr. Et même, à moins d'être vraiment à côté de l'arbre, on a du mal à se rendre compte des dimensions, à part que c'est énorme...

De plus, on notera que, bizarrement, les séquoias géants ne sont pas les plus grands : les séquoias à feuilles d'if peuvent dépasser les 100 mètres de haut (le plus grand, Hyperion, fait 115 mètres). Mais ce sont les plus volumineux, en m3.

 

          

Ah, voici le General Grant Tree, le troisième plus gros sequoia géant recensé (81, 5 m de haut, 12,2m de diamètres et 32,8 m de circonférence à la base... enfin, ce sont des batailles de chiffres, qui ne sont d'ailleurs pas les mêmes selon les guides. Et je n'avais pas mon mètre dépliant avec moi ; pour plus d'informations, allez voir sur wikipedia). Le plus grand est le General Sherman Tree, également présent dans ce Parc (83,8 mètres)

sherman (Sherman Tree, photo de wikipedia)

General Grant Tree est un petit jeune, il n'est âgé que de 1800 à 2000 ans (le plus vieux connu est âgé de 3500 ans).

Comparés à ceux du Parc Yosemite, les arbres ici sont sans doute plus spectaculaires, mais le décor, lui, l'est beaucoup moins.En tout cas dans la partie facilement accessible.

Un tour à la boutique de souvenirs. Bien sûr, tout est fait en Chine, sauf les cartes postales qui sont imprimées en Corée (enfin, exceptionnellement, des cartes sont imprimées aux Etats-Unis).

Par contre, voici un produit made in USA : des graines de sequoias géants.
Si vous n'être pas pressés et que vous avez un grand jardin.

 

 

 

 

Reprenons la route. Nous allons dans la Vallée de la Mort ; nous serons encore en Californie, mais à la limite avec le Nevada.

Sur le chemin de la Vallée de la Mort, les nuages, plus présents que les jours précédents, jettent une lumière mouvante.

           

 

On voit un nombre invraisemblable d'éoliennes, en formation dense :

  

Le paysage change progressivement.

  

Ah, de l'autre côté de la route, on commence à voir des yuccas (Yucca brevifolia, ou Arbres de Josué) :

Il paraît que ceux qui n'ont qu'un tronc, disons, sont des mâles, et que ceux qui ont plusieurs tiges sont des femelles, et qu'un yucca mâle est entouré de plusieurs femelles. Je ne sais pas si c'est vrai.
En tout cas, ces plantes peuvent vivre 200 ans.

Nous passons par Ridgecrest, ville garnison (la Naval Air Weapons Station China Lake est tout à côté). Au long de la route,on voit des pancartes avec 'Ridgecrest honors", puis la photo, nom et grade des soldats morts au champ d'honneur.
Ça fait bizarre.

Nous approchons de la Vallée de la Mort, c'est certain.
Tiens, quand on parle de mort et de désolation, elle n'est pas loin : nous passons à Troma.

  

Troma, c'est la ville que l'on connaît grâce au film Erin Brockovich et qui pour nous est synonyme de pollution (due à l'exploitation du Borax, si je ne raconte pas de bêtises). Il n'y a presque plus personne...

Le paysage devient désertique.

  

    

 

Ah, la beauté de la route qui s'en va au loin... On se croirait sur une autre planète.

    

Et nous sommes arrivés à la Vallée de la Mort !

Nous sommes en-dessous du niveau de la mer, au niveau le plus bas du continent : - 86 mètres.
Quand on descend, c'est le souffle du Dragon, on ne fait plus la différence entre la soufflerie du moteur du car et l'air ambiant. Ça va, il ne fait que 42°, la météo annonçait 48° (à l'ombre... si seulement il y en avait), mais on est encore le matin (et la météo exagère toujours un peu, paraît-il). Ceci dit, il a fait 56,7 ° en 1913, proche du record du monde (El Azizia, Libye : 57,7 °C en 1922). En hiver, il peut faire -10°C.

On fait comme tout le monde, on va vers les dunes.

    

Certains immortalisent un moment so hot.

Les photos que l'on peut trouver sur le net sont largement plus belles que les miennes. Je pense qu'il faut y aller le matin très tôt ou en toute fin de journée, lorsque les dunes font des ombres.

Par exemple, photo de Wikipedia :

De plus, "La meilleure période de visite se situe entre février et la mi-avril, lorsque les fleurs sauvages s'épanouissent et que les températures sont supportables". (National Geographic).
Effectivement (encore une photo de Wikipedia, prise en 2005, année apparemment particulièrement humide) :

 

Dans la Vallée de la Mort (dont le nom a été donné suite à une histoire survenue en décembre 1849, en pleine ruée vers l'or : un groupe de pionniers - femmes, enfants, bétail, 25 chariots non climatisés -, voulant prendre un raccourci, se perd pendant un mois dans ce désert de 7 800 kilomètres carrés ; un capitaine, parti pour chercher de l'aide, sera finalement la seule victime), on pourrait croire qu'il n'y a rien.
Erreur : la vie abonde dans la région. 900 espèces d'arbres, plantes, etc.
Et puis crotales, serpents à sonnettes, lapins sauvages (on se demandait ce qu'ils mangeaient, les serpents, maintenant on sait), tarentules, gecko et, dans les hauteurs alentours, mouflons...

Comme le dit le panneau explicatif, pour échapper à la température en surface de près de 93°C (ça chauffait sous les semelles), la plupart des animaux trouvent refuge dans des tanières sous-terraines : il y fait moins chaud et il y a un peu d'humidité. Ils "socialisent" et recherchent leur nourriture la nuit. On peut les voir le jour en hiver ou au printemps, où ils rencontrent les touristes égarés.
De plus, les plantes ont d'immenses racines en forme de filet (pour capter le peu d'humidité qui se trouve dans le sol) qui aident à stabiliser le sol, de sorte que les tanières des petites bêtes ne s'effondrent pas sur elles..

Nous repartons. Ah, la fraîcheur du car !

A quelques kilomètres - pardon, à quelques miles - de là, un lieu extraordinaire : Zabriskie Point. Ce n'est pas que l'explosion finale et les roulages de patins à poil dans le film d'Antonioni :

 

C'est aussi un paysage incroyable, que l'on va voir en suivant les gens, là, en montant...

  

... et en arrivant en haut, sur une sorte de promontoire :

  

Voici ce que l'on voit :

          

Nous redescendons.

Sous le soleil de plomb, toujours personne.

 

 

 

 

 

 

Suite du voyage à Ostende.