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Du 03/06/2010 au 07/06/2010.

Lisbonne. 2,6 millions d'habitants. 27% de la population portugaise.

Prenons le train (pendulaire, histoire d'essayer... ça fait un tout petit peu bizarre dans les tournants, mais pas énormément, finalement) de Coimbra à Lisbonne.
On a choisi de descendre à la gare Santa Apolonia, qui est depuis peu desservie par le métro. Direction l'hôtel pour déposer le sac avant de partir se promener.

L'hôtel est tout proche de la Praça de Figueira...

... elle-même juste à côté de la Place Rossio, c'est-à-dire bien placé.


On va se balader en ville, voir quelques musées, et pour finir le quartier de Belém avec son Mosteiro dos Jeronimos et la Torre de Belém.

 

Allpns tout d'abord dans le Chiado, un quartier animé de Lisbonne.
Nous grimpons jusqu'au Largo do Carmo, une bien jolie place.

Tout à côté se trouvent les ruines gothiques de l'ancien Couvent des Carmes (1389), qui sont conservées telles quelles depuis le séisme du 1er novembre 1755 (qui fut suivi d'un raz-de-marée et d'un effroyable incendie), qui fit entre 60 000 et 90 000 morts (wikipedia) ou de 30 000 à 40 000 morts (Géoguide) et détruisit 85% de la ville. Sur cinquante-six églises, seules cinq résistèrent. Bref, la physionomie de Lisbonne en fut changée. Voltaire parle de ce séisme dans son Candide. La reconstruction de la ville se fera selon les plans du Marquis de Pombal.
" Au lieu de reconstruire la cité médiévale, le marquis de Pombal décide de détruire ce qui a résisté au séisme et de rebâtir la ville selon les principes de l'urbanisme de l'époque. Le quadrillage adopté sur les plans de reconstruction permit de concevoir les places de Rossio et de Terreiro do Paço, cette dernière avec une très belle arcade ouverte sur le Tage." (wikipedia). C'est principalement la ville basse (Baixa) qui fut victime du séisme. C'est elle qui a maintenant ce plan en quadrillage.

Mais revenons aux ruines de l'Igreja do Carmo, qui font un peu penser au fameux Dôme de Hiroshima, laissé en l'état pour les générations futures (même si la signification est bien évidemment différente).

  

C'est spectaculaire et pas banal.

Il y a également un musée (pas inintéressant) à visiter, et un chat qui roupille.


Pour avoir une vision plus large, voici le Largo do Carmo, vu d'en bas :

 

Continuons à nous balader dans le Chiado. Au loin, on aperçoit le Tage...

Et nous arrivons à la place São Carlos, où se trouve le célèbre théâtre São Carlos "bâti en 1792, en hommage à la princesse Carlota Joaquina de Bourbon, à l'initiative de plusieurs négociatns et capitalistes de Lisbonne, sur les plans de l'architecte José da Costa e Silva. [...]
Il s'agit là d'un théâtre de tout premier ordre, et les plus grans artistes lyriques du monde s'y sont fait entendre, de Tamagno à Francisco et Antonio de Andrade, en passant par Gayarre, Patti, Battistini, Bonci, Barrientos, Caruso, Tita Rufo, Regina Paccini, etc. Des chefs d'orchestre de l'envergure de Saint-Saëns, Toscanini, Mascagni, Strauss, Liszt, Mancinelli, Leoncavallo, Victorino Guy, Tullio Serafin s'y sont succédé.", écrit Pessoa (page 47 édition 10/18) dans son "Lisbon : What the Tourist Should See", une sorte de guide touristique.
Et pensons à La Callas, Alfredo Kraus...

Regardons ce qu'il y a à l'affiche :

Mendelssohn, Schubert, Elgar... et Luis de Freitas Branco, un compositeur pas connu chez nous. Wikipedia nous dit : "Luís de Freitas Branco (né le 12 octobre 1890 à Lisbonne et décédé le 27 novembre 1955 dans la même ville) est un compositeur portugais et l'une des figures les plus représentatives de la musique classique portugaise de la première moitié du xxe siècle." Ecoutons son concerto pour violon : http://www.youtube.com/watch?v=WXy-cSDGoQc

Ouf, nous pouvons maintenant citer un compositeur portugais de musique classique...

Voici la place, le théâtre est derrière nous...

 

Il y a une statue qui semble bien curieuse...

On voit une plaque où il est écrit : "no 4e andar de esta casa nasceu em 13 de junho de 1888 o poeta Fernando Pessoa". Pas besoin de traduction...
  

Dans le fond, on aperçoit le théatre São Carlos.

On continue, et on arrive dans le Bairro Alto, le "quartier haut".
on passe devant l'Igreja São Roque qui est fermée aujourd'hui, on y reviendra... ça grimpe un peu...

... et on parvient au miradouro (belvédère) Saõ Pedro de Alcântara. On a une jolie vue. "[...] une esplanade d'où l'on peut admirer une vue enchanteresse de la capitale." (Pessoa, Lisbonne, page 53).

"Ni la campagne ni la nature ne peuvent rien me donner qui vaille l'irrégulière majesté de la ville paisible, baignée de lune, contemplée depuis les belvédères de Graça ou de São Pedro de Alcântara. Aucun bouquet ne vaut pour moi, resplendisant sous le soleil, la gerbe des couleurs de Lisbonne." (Bernardo Soares/Pessoa, Le Livre de l'Intranquillité, Edition Intégrale, Christian Bourgois, page 80. Traduction de Françoise Laye).

Poursuivons...


Et voici la Praça do Principe Real.
"La place est célèbre pour son cèdre du Liban, qui daterait d'avant le tremblement de terre de 1755 et qui, telle une pieuvre, étend ses branches-tentacules, retenues par un élégant dispositif de tennelle, sur un diamètre de 25m. Il assure la fonction d'arbre à palabres et est très prisé parl es vieux Lisboètes qui recherchent volontiers son ombre." (Géoguide)

 

Et nous continuons.

Quittons le square et marchons dans la ville.

Prenons un peu le frais, et reposons-nous, dans l'Igreja de Jesus. Une lumière "divine" semble venir de biais...
    

Jetons un oeil à l'Assemblée nationale :

Et c'est reparti. C'est moi, là. Je viens de monter, donc ça va.

Marchons un peu...

Un arbre en plein milieu d'un escalier...

Et on arrive en vue du Tage.

 

Nous sommes maintenant sur la rive du Tage. De drôles de sièges sont installés. Les humains et les végétaux peuvent se reposer en regardant le paysage :

Il y a quelques pêcheurs.... des bateaux passent... tout là-bas, à l'ouest, c'est le Ponte 25 de Abril, qui enjambe le Tage dans sa partie la plus étroite (il s'était appelé "Ponte Salazar"). Inauguré en 1966 après quatre ans de travaux, il fait trois kilomètres, avec une poutre continue de deux kilomètres. Les automobiles roulent à 100 mètres au-dessus du fleuve.
  

Tout au fond sur la rive gauche du Tage, on voit la statue du Christ rédempteur, le Cristo Rei, une statue géante, sur un socle de 80 mètres de haut, inaugurée en 1959, à l'imitation de la statue de Rio de Janeiro On peut accéder à une terrasse tout en haut par un ascenseur et avoir une vue mémorable, paraît-il.

Longeons la rive...
 

... et nous sommes maintenant dans le Baixa... et nous arrivons à la Praça do Comércio (Terreiro do Paço), une très grande place.
"C'était autrefois l'esplanade du palais royal da Ribeira (Paço Real), lui aussi disparu en 1755. [...] La praça devait symboliser la nouvelle Lisbonne, organisée selon un plan géométrique. Bordée d'édifiices classiques du XVIII° siècle et d'arcades, elle constitue un ensemble à la fois sévère, noble et élégant qui abrite aujourd'hui la Bourse et différents ministères." (Géoguide).

"Au centre de la place s'élève la statue équestre en bronze du roi Joseph Ier, une oeuvre splendide de Joaquim Machado de Castro, coulée d'un seul tenant au Portugal, en 1774. Elle mesure quatorze mètres de haut. Son piédestal est orné de sculptures magnifiques retraçant la reconstruction de Lisbonne après le grand tremblement de terre de 1755." (Pessoa, Lisbonne, pages 19-20).

Au sud, la place s'ouvre sur le Tage...

...et se finit par un quai, le cais das Colunas, avec un escalier encadré de colonnes de marbre.

"Je passe parfois des heures, sur la place du Terreiro do Paço, au bord du fleuve, à méditer vainement. Mon impatience veut sans cesse m'arracher à cette quiétude, et mon inertie m'y retient aussi sans cesse. [...]
Le quai du fleuve, la tombée du jour, l'odeur de l'eau- tout cela entre, et entre conjointement, dans la composition de mon angoisse." (Bernardo Soares/Pessoa, Le Livre de l'Intranquillité, pages 136-137).
  

On perçoit un frétillement de poissons... qui sait ce que cachent ces eaux...

"Au nord de la place, face au fleuve, il y a trois rues parallèles ; celle du milieu passe sous un magnfique arc de triomphe aux imposantes dimensions, qui est indubitablement un des plus grands d'Europe. Il porte la date de 1873, mais il a été conçu par Verissimo José da Costa, et sa construction a commencé en 1755." (Pessoa, Lisbonne, page 20).

 

Prenons un ascenseur pour mieux voir la ville.
"Tout près de la Place du Commerce, sur la gauche en remontant la rue de l'Or, se trouve l'ascenseur de Santa Justa, ainsi nommé parce que la rue transversale dans laquelle il a été construit s'appelle la Rua de Santa Justa. [...] ll a deux cabines qui fonctionnent à l'électricité. Il dessert le Largo do Carmo, où se dressent les ruines de l'église du Carmo, désormais transformée en musée archéologique". (Pessoa, Lisbonne, pages 21-23).

L'Elevador de Santa Justa est donc un ascenseur en fer forgé qui relie le quartier du Baixa au Bairro Alto.
Il fait 32 mètres de hauteur.

"Ce qu'il y a d'universel dans l'ascenseur de Santa Justa, c'est la mécanique régissant le monde. Ce qu'il y a de vérité dans la Cathédrale de Reims, ce n'est ni la cathédrale, ni la vilel de Reims, mais la majesté religieuse des édifices voués à la connaissance des profondeurs de l'âme humaine." (Bernardo Soares/Pessoa, Le Livre de l'intranquillité, Christian Bourgois,page 148)

Hop, on a fait la queue (20 minutes), et on est en haut, maintenant.


On a une belle vue sur la ville.

On aperçoit la Place Rossio...

... et le Castello de São Jorge, là-haut, où nous nous rendons maintenant.

"Le ciel, cependant, était d'un azur conquérant, et les nuages qui restaient, de l'averse lassée ou défaite, en se retirant du côté du château Saint-Georges, cédaient les chemins légitimes du ciel tout entier" (Le Livre de l'Intranquillité, page 59).

Le château est bien visible de la ville.

Ca grimpe, évidemment.


Le Castello de Sao Jorge, qui fut successivement un château maure puis la demeure des rois du Portugal, a été entouré d'un jardin public dans les années 1930.

"Après la prise de Lisbonne aux Maures, en 1147, le roi Dom Afonso Henriques installa la résidence des rois du Portugal dans cette citadelle. Au XVI° siècle, Manuel I° construisit un autre palais, plus luxueux sur l'actuelle praça do Comércia, et le château servit alors successivement de théâtre, de prison et d'arsenal.
Après le séisme de 1755, les remparts restèrent en ruine jusqu'en 1938, où Salazar entame une rénovation complète, reconstrusiant les murs "médiévaux" et ajoutant des jardins. Le château n'est peut-être pas authentique, mais les jardins et les ruelles de Santa Cruz entre les murs invitent à la promenade. Les vues comptent parmi les plus jolies de la ville." (Guide voir, Hachette)

Architecturalement parlant, c'est vrai que le château n'a pas beaucoup d'intérêt, mais il est situé 100 mètres plus haut que la ville, et la balade sur le chemin de ronde, est effectivement très agréable.

La terrasse, une vaste place ombragée.

On aperçoit la Place du Commerce et le cais das Colunas, où nous avons déjà été :

On peut se promener dans le Castello, monter dans les tours...

A droite, on aperçoit le Monastère de Saint-Vincent de Fora, où nous irons plus tard.

Deux paons, admirés des touristes, font des "Não" à qui mieux mieux...

Le soir tombe.

 

 

 

Visitons la Fondation Calouste Gulbenkian (1869-1955), du nom du fameux magnat arménien du pétrole. C'est un musée inauguré en 1969, pour le centième anniversaire de sa naissance.
Gulbenkian "Monsieur 5%", "s'était réservé 5% de bénéfices en échange de la cession de ses droits au consortium irakien (1920)." (Guide Evasion Lisbonne).
En 1955, Calouste Gulbenkian, décède à l'hôtel Aviz à Lisbonne, où il était venu s'installer en 1942. Pour remercier le pays qui a su l'accueillir, il forme l'idée d'une fondation, qui sera minutieusement élaborée dans son testament." (Téléram sortir n°3158, 21 juillet 2010).
"Il fut citoyen de l'Empire ottoman jusqu'en 1919, puis citoyen britannique. [...] Immensément riche, doué d'un génie pour les affaires, il a consacré ses loisirs à une passion unique et dévorante : sa collection d'art. Il n'achetait que ce qu'il aimait." (Guide du Routard). Ah, il avait bien raison !


Les avions ne volent pas bien haut...

Le voilà, le musée. Bon, il est sobre, on va dire.

Il y a un peu de tout... et ce tout est de très grande qualité : art Egyptien, Mésopotamien, Arménien, de la faïence turque, de la porcelaine choinoise, des arts décoratifs...Watteau, Fragonard, Boucher, Fantin-Latour...Van der Weyden, Guardi, Lalique...

Quelques reproductions, prises sur wikipedia.
Un très beau Vieillard assis, de Rembrandt (1645). Il s'agit du dernier achat de Gulbenkian auprès du gouvernement Soviétique, en 1930, la toile ayant fait partie de la collection de Catherine la Grande.
rembrandt

Fantin-Latour :
fantin

Edouard Manet : Les Bulles de savon (1867) .
manet

Rubens : Hélène Fourment.
rubens

Etc.
On peut voir de nombreuses reproductions sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_Calouste-Gulbenkian.

Revenons aux photos perso.

Lalique :

On ressort.

La Fondation dispose d'un amphitéâtre.

Allons maintenant jeter un oeil à la partie consacrée à l'art plus contemporain (le Centro de Arte Moderna). C'est plutôt immense, comme quasiment toujours quand il s'agit d'art contemporain. Bien sûr, ce ne sont généralement pas des achats de Gulbenkian lui-même, mais bien de la Fondation.

On aperçoit une "oeuvre" plutôt rigolote :

Quelques peintres portugais, maintenant.
José de Almada Negreiros (1893-1970) : Auto-Retrato num Grupo, 1925 :

Eduardo Viana (1881-1967) : Natureza-Morta.

Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918) : Sem Titulo, c 1910-1911 :

Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918) : Lévriers (c.1911)

On trouve aussi, bien sûr, les inévitables toiles qui "font genre", mais sans aucune inspiration.

Par exemple, Angelo de Sousa (né en 1938) : Pintura (84-10-4G), 1983-1984, et Pintura, 1974-1975. On notera la richesse d'inspiration du titre, aussi.

Plus intéressantes, quelques toiles de Paula Rego (1935), que je ne connaissais pas du tout :

- The Vivan Girls as Windmills, 1984.

- O Tempo - Passado e Presente, 1990.

Inspiré de la toile d'Antonello de Messina, Saint Jérôme dans son cabinet de Travail. (1475, visible à la National Gallery, Londres) :
antonello

- Mère. 1997. Tableau inspiré du Crime du Père Amaro,d'Eça de Queiroz.

 

Et on arrive à une expo temporaire d'un certain Jorge Barbi. Il est photographe, et met souvent en scène ses photos.

Ego, 1998.

Summertime :

Hum... regardons de plus près... Mais, c'est écrit avec des mouches !

 

Voici l'Avenue de la Liberté. Commencée en 1879 et inaugurée seulement 3 ans plus tard. Cette avenue fait 1 500 mètres de long, et est large de 90 mètres. Elle "est garnie de contre-allées plantées d'arbres et de massifs d'essences variées (platane, acacias, palmiers, muriers de Chine, etc.). Comparée aux Champs-Elysées, elle est bordée de vanques, de grands hôtels et de magasins de mode." (Guide Evasion Lisbonne).


A titre anecdotique, on trouve même du style manuélin dans le décorde la gare de Rossio.

 

Visitons maintenant le Museu Nacional de Arte Antiga, installé dans un palais du XVII° siècle. Comme il est dit dans le Guide Evasion Lisbonne "il n'y a jamais foule". Et pourtant, avec le Musée Gulbenkian, c'est un musée de première classe.
"Le plus grand musée portugais, à ne manquer sous aucun prétexte, à moins d'être rétif et insensible à toute expression artistique !" (Géoguide Portugal)

On y trouve diverses pièces asiatiques : assiettes, paravents...

Parmi les pièces majeures, on trouve l'Ostensoir de Bélem :

Il y a tout un mur consacré à la restauration de cette pièce exceptionnelle, qui se démonte...

Salière en ivoire du Bénin représentant des dignitaires et des chevaliers sculptés :

Pieter de Hooch (1629-1684) : Conversação (Merry company). c. 1663-1665.

Un Memling :

Zurbaran (et atelier) : Série des Neuf Apôtres.

Un Van Dyck de très bonne facture (comme souvent) :

Albrecht Dürer : Saint Jérôme en prière. 1521 :

Et bien sûr, le clou : La tentation de Saint Antoine, de Hieronymus Bosch.

Piero della Francesca (ca 1415-1492) : Saint Augustin. 1460-1470

Entourage de Gerard David (ca 1460-1523) : Repos pendant la fuite en Egype (c.1500-1523)

Hugo van der Goes (ca 1435/45 -1482) : Saint Luc dessinant la Vierge (c. 1480).

Un peu d'art portugais, maintenant.

Nuno Gonçalves (act 1450-avant 1492) : Le polyptique de de Saint-Vincent (ca 1470). "Il passe pour l'oeuvre fondatrice de la peinture portugaise." (Guide Evasion Lisbonne)

Gregorio Lopes (act. 1513-1530). Annonciation, c. 1520. Comme il était écrit dans la petite notice, la peinture portugaise de l'époque devait beaucoup à celle des Pays-Bas.

Une vision des enfers :

Une toile (1755-1760) qui évoque le tremblement de terre de 1755, par un peintre qui l'a vécu, Joao Glama Stroberle :

Et un Saint Jean du XIII° siècle, par un Maître de la Péninsule (peut-être pas portugais).

On repart.

 

Un coup d'oeil en passant au Panthéon :

Et nous arrivons au Monastère de Saint-Vincent de Fora.
la fontaine
Nous l'avions aperçu de haut lors de la visite du Château Saint-Georges. Il a été fondé en 1147, mais l'édifice actuel date de la fin du XVI° siècle.
L'ancien réfectoire abrite le mausolée des Bragance.
Le cloître donne accès à l'ancien réfectoire des moines qui a été transformé après le règne de Jean IV en panthéon royal pour la dynastie de Bragance.

On peut accéder au toit.

Au sud de l'église se trouve le cloître aux murs couverts d'azulejos du xviiie siècle évoquant les fables du poète français Jean de La Fontaine.
Deux exemples : Le pot de terre contre le pot de fer ; le loup et la cigogne.
la fontaine lafontaine

 

 

Sé Patriarcal : c'est la cathédrale. Bâtie sur l'emplacment d'une mosquée vers le milieu du XII° siècle. Il se peut que les architectes soient les mêmes que ceux de la cathédrale de Coimbra : on retrouve cette air de forteresse de ces années troublées.
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L'intérieur ne présente pas grand intérêt.
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La partie centrale du cloître du XIII° siècle est un champ de fouilles (vestiges romains, musulmans, médiévaux).

Sarcophage de Lopo Fernandes Pacheco (1349), avec son chien à ses pieds ("pierre patinée par les caresses", précise le Guide du Routard Portugal).

Une colonne magnifique, dont il manque le haut, malheureusement :

 

Voici l'intérieur de l'Igreja de São Roque (seconde moitié du XVI° siècle).

La Capela de São Joao Baptista est un joyau de l'art baroque italien, qui résista miraculeusement au séisme. Elle fut commandée à Rome en 1740 par João . Des centaines d'artisans et d'artistes y travaillèrent, et la chapelle fut consacrée par le pape Benoît XIV en décembre 1744 à Rome. En mai 1747, elle était suffisamment avancée pour que le pape pût dire la messe... et en septembre de la même année, la chapelle fut démontée, pièce par pièce, transportée dans trois bateaux, et réassemblée à Lisbonne. Tout fut fini en août 1752. João V était mort en 1750 :
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Allons au Museu Nacional do Azulejo.

Dans le métro, déjà :

"Pour tout savoir sur le célèbre carreau de 14x14 cm, de ses origines jusqu'à la production contemporaine". Le Museu nacional do Azulejos est installé "dans l'ancien couvent Madre de Deus bâti en 1509 par la reine Leonor, mais dont l'aménagement intérieur témoigne de l'exubérance baroque du XVIII° siècle. Cinq cents ans d'art de l'azulejo exposés sur deux étages du couvent." (Géoguide Portugal).

On a donc là l'histoire des azulejos, de leur fabrication, depuis les modèles géométriques hispano-mauresques (XV-XVI°) jusqu'à l'époque contemporaine.

Portraits de Charles II et Catherine de Bragance, souverains d'Angleterre. Hollande (?), vers 1662 :

Azulejos de Lisbonne, XVII° siècle.

Une "singerie" de Lisbonne, datant des alentours de 1665. Le mariage du poulet :

Lisbonne, vers 1680.


Au XVIII° siècle, sous l'influence de la Hollande, le jaune dominant jusqu'alors laisse place à une belle tonalité bleutée. On cherche alors à imiter la peinture, avec de grands panneaux figuratifs aux thèmes galants ou mythologiques." (Guide Evasion Lisbonne, Hachette)

Là, le jaune est encore largement dominant :

Puis on arrive à des oeuvres plus contemporaines.

Fernando Pesso, par Julio Pomar (né en 1926).

Un des oeuvres phares du musée, c'est le Panorama de Lisbonne avant le séisme de 1755. (Vista Panorâmica de Lisboa anterior ao terramoto de 1755). Ces azulejos datent du début du XVIII° siècle et proviennent de l'ancien palais des Comtes de Tantugal (Lisbonne).

Même la décoration du petit restaurant est constitué d'azulejos :

 

 

Casa dos Bicos (ou Maison de Bras de Albuquerque), ce qui signifie Maison des pointes.
" Cette maison d'habitation a été construite pour et par Brás de Albuquerque, fils légitime du deuxième gouverneur et Vice-Roi des Indes portugaises Afonso de Albuquerque. [...]Sa façade est recouverte de pierres de taille en forme de pointe de diamant. Ses pointes (bicos) sont un exemple unique de l'architecture civile d'habitation de la ville de Lisbonne du XVIe siècle. La singularité de cette maison est qu'elle est un pastiche de deux styles architecturaux. [...]Selon les plans d'origine, la maison possédait deux façades et deux étages, la plus belle ornée de deux portes de style manuélin orientée côté rue s'est écroulée lors du tremblement de 1755. Les deux étages supérieurs ont été détruits également, ils ont été reconstruits seulement en 1982 à l'occasion de l'exposition du Conseil de l'Europe sur le Portugal et les Grandes Découvertes. [...]
Elle y abrite aujourd'hui un centre culturel et dans le futur la bibliothèque de la fondation José Saramago" (voir wikipedia). Pour le moment, elle est fermée au public.
"Elle s'inspire largement du Palazzo dei Diamanti à Ferrare ou du Palazzo de Bevilacqua à Bologne. " dit également wikipedia. On peut effectivement s'en rendre compte ici ).




Un peu plus loin se trouve le Portal de Nossa Senhora da Conceiçao Velha. Ce portail manuélin est tout ce qui reste d'une église détruite par le tremblement de terre de 1755.

 

 

 

 

 

On arrive au plus beau, à l'incontournable de toute visite de Lisbonne : le quartier (faubourg) de Belém (Bethléem en portugais), nettement excentré à l'ouest, avec les deux points d'attractions principaux (inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco) que sont le Mosteiro dos Jeronimos et la Torre de Belém.

Tout d'abord, le Mosteiro dos Jerónimos. C'est st un monastère du XVI° siècle, commandé par Manuel I°. Il est d'un style essentiellement manuélin.
"Il s'agit, disons-le, du monument le plus remarquable de la capitale." (Pessoa, Lisbonne, page 65).
"Quand Vasco de Gama vient prier ici à la veille de son expédition en 1496, il n'y a qu'une petite chapelle fondée par Henri le Navigareur, maître de l'ordre du Christ. Au retour du grand explorateur, le roi Manuel décide de construire ici avec l'argent des Découvertes, un symbole de la puissance du royaume." (Guide Evasion Portugal).

Le portail sud a été conçu en 1516 par Joao de Castilho.
"Epargné par le séisme de 1755, le monastère des Hiéronymite est le monument emblématique de l'art manuélin". (Guide Evasion Lisbonne).

Cloître manuélin orné d'arcades voûtées et de colonnes richement sculptées de feuilles, d'animaux exotiques et d'instruments de navigation.
Lorsque Salazar tenta de rendre présent aux esprits l'âge d'or du Portugal, il fit remanier le quartier du rivage, qui s'était envasé depuis el temps des caravelles, pour célébrer la gloire passée du pays.

Entrons dans l'Igreja Santa Maria, qui fait donc partie de ce monastère.

"La voûte spectaculaire de l'église Santa Maria est soutenue par de fins piliers octogonaux qui s'élancent tels des palmiers."
"Cette voûte "évoque un filet lancé vers le ciel pour une pêche miraculeuse." (Géoguide).

On a vu les destructions énormes qu'avait causé le séisme de 1755, et il est d'autant plus incroyable de penser que tout ceci, ces fins piliers, ont résisté (à cause de leur finesse même, peut-être ?).

La voûte, qui date de 1520, est assez incroyable :

Tombeau de Camoens :

Tombeau de Vasco de Gama ( XIX° siècle).

On ressort rapidement : en fait on nous fait sortir, car un mariage se prépare. Un mariage dans un lieu aussi considérable, ça ne doit pas être n'importe qui.

On va voir le cloître.

En se promenant dans le cloître, donc...

 

... on parvient au tombeau de Fernando Pessoa, transféré ici en 1985, à l'occasion du 50° anniversaire de sa mort. Il est donc là, dans le cloître "qui est l'un des plus beaux du monde", comme il l'écrivait dans son Lisbonne.

On notera en passant que le fameux (absolument pas en France, mais il est mentionné plusieurs fois dans Les Maias, de Eça de Queiroz) écrivain et poète romantique Alexandre Herculano (1810-1877) repose dans la salle capitulaire.

On peut prendre des escaliers...

... pour voir la nef de haut, depuis le coro alto (la tribune), et on peut jeter un oeil à la cérémonie du mariage, qui se poursuit :

Le cloître, vu de l'étage :

Un avion passe...

Il est temps de partir.

Un peu à l'exérieur, à la mode Hollywood, on peut voir les signataires du traité de Lisbonne :


On s'éloigne.

 

Longeons le Tage. On voit d'abord le Padrão dos Descobrimentos. 52 mètres de hauteur (il y a un ascensceur), il a été érigé en 1960 pour le 500° anniversaire de la mort de Henri le Navigateur. Il est "typique de l'esthétique néoréaliste qui avait cours sous le régime de Salazar".

De profil, le monument a une forme de caravelle, comme on le voit bien ici :

Des deux côtés, on voit une foule de gens (et notamment Nuno Gonçalves - le fameux peintre auteur du Polyptique de Saint Vincent, que nous avons vu plus haut -Camoens....), Henri le navigateur étant à la proue.

On longe le Tage vers l'embouchure.

 

Et on arrive à la Torre de Belém, qui guidait les navigateurs rentrant des Indes et du Nouveau Monde et symbolisait la puissance maritime du Portugal" (Guide voir, Hachette).
Point de départ des navigateurs, et symbole de l'ère d'expansion du Portugal. Ornée de cordages en pierre sculptée, la tour présente des balcons à claire-voie, des échauguettes de style mauresque et des créneaux originaux en forme d'écusson.
"L'ancienne résidence du capitaine du port, petit joyau de l'art manuélin (début du XVI° siècle), se trouvait à l'origine au milieu de l'estuaire, afin d'en défendre l'entrée." (Guide Evasion, Portugal). "Le raz-de-marée qui suivit le séisme de 1755 changea brusquement le cours du fleuve, ensablant la tour et la raccrochant au continent". (Géoguide Portugal). Une simple passerelle en bois suffit maintenant à y accéder.

L'escalier est très étroit, on ne peut pas se croiser. Il y a cinq étages, beaucoup de touristes... ça n'est pas très facile.
On voit ici la Vierge à l'enfant, Notre-Dame-du-Bon-Succès tournée vers la mer, veillant sur les marins partis en voyages du découvertes. Au dessus, la Loggia Renaissance, d'inspiration italienne.

Finalement, on arrive à la terrasse, tout en haut.

Une viste à Belém ne serait pas complète sans une petite dégustation de la spécialité du coin : les pastéis de Nata, "de délicieux petits gâteaux de pâta feuilletée garnis d'une espèce de crème brûlée. Ils sont servis encore chauds à peine sortis du four. On les déguste après les avoir saupoudrés de sucre glace et de cannelle. Amande, sucre et oeufs sont les principaux ingrédients de la pâtisserie." (Géoguide).

Wikipedia précise : "Il semble que la pâtisserie ait été créée au XVIIIe siècle par des sœurs du monastère des Hiéronymites, situé dans la petite ville de Belém. Afin de gagner de l'argent pour faire subsister leur ordre, les moines se mettent à les vendre dans une petite boutique proche du monastère. Elle est, depuis 1837, la seule à vendre les pastéis de Belém, recette originale des pastéis de nata vendus à travers le reste du pays.
À l'époque, Lisbonne et Belém sont deux villes distinctes reliées par des bateaux à vapeur. La présence du monastère et de la tour de Belém attirent beaucoup de touristes qui plébiscitent rapidement les pastéis de Belém.
La recette originale reste bien gardée et les maîtres pâtissiers sont les seuls à la connaître. Ils doivent même prêter serment de ne pas la divulguer. Même si ces maîtres pâtissiers sont très peu nombreux, ils continuent toujours à fabriquer artisanalement les pastéis de Belém."

Cette boutique, c'est l'Antiga Confeitaria de Belém. Depuis 1837, c'est bondé, blindé de touristes qui débarquent par car entiers. Une organisation est mise en place pour vendre un maximum de pastéis en un minimum de temps. Il s'en vend 10 000 par jour..."Le cadre est à la hauteur de la délicieuse douceur : un joli comptoir, une décoration vieillotte, un dédale de pièces [...] et des azulejos du XVIII° siècle qui recouvrent le bas des murs." (Géoguide Portugal).

C'est vrai que c'est bon.

Dans la même rue, à la Pastelaria Nau de Belém, on peut manger un pastel à la bière (pastel de cerveja, spécialité du lieu depuis 1924). C'est beaucoup moins bondé, on est tranquille, et c'est franchement bon, aussi. Cette adresse ne figurant pas dans les principaux guides, on est vraiment tranquille.


"Pourquoi trouve-t-on tellement de pâtisseries à base de jaune d'oeuf ? Parce que les nonnes des couvents, à qui l'on doit la création de ces petites merveilles, utilisaient beaucoup de blancs d'oeufs pour amidonner leurs cornettes. Du coup, il fallait bien utiliser les jaunes d'une façon ou d'une autre..." (Guide du Routard Portugal)

 

 

De retour au centre ville, allons nous restaurer au Martinho da Arcada. "Fernando Pessoa avait là ses habitudes, après avoir quitté son activité de comptable dans un bureau de la Baixa (il a encore sa table réservée). Peut-être s'agit-il du restaurant dont il est question au début du Livre de l'Intranquillité lorsqu'il évoque sa "rencontre" avec Bernardo Soares, autre modeste employé de bureau. Un lieu à fréquenter en pèlerinage littéraire, histoire de manger sous les arcades." (Géoguide Portugal).

"Il existe à Lisbonne un certain nombre de petits restaurants ou de bistrots qui comportent, au-dessus d'une salle d'allure convenable, un entresol offrant cette sorte de confort pesant et familial des restaurants de petites villes sans chemin de fer. Dans ces entresols, peu fréquentés en dehors des dimanches, on rencontre sovent des types humains assez curieux, des personnages dénués de tout intérêt, toute une série d'apartés de la vie.
Le désir de tranquillité et la modicité des prix m'amenèrent, à une certaine période de ma vie, à frquente l'un de ces entresols. Lorsque j'y dînais, vers les sept heures, j'y rencontrais presque toujours un homme dont l'aspect, que je jugeai au début sans intérêt, éveilla peu à peu mon attention." (Le Livre de l'Intranquillité, Edition intégrale, Christian Bourgois, page 35).

 

Près de l'hôtel, une démonstration de danses :


Le soir arrive.

C'est la fin.

On n'a pas eu le temps de tout voir, notamment le Palais Fronteira, ni d'aller à Sintra, ni à Mafra...

 

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