Dictée - La coupe mystérieuse
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1ère partie : Un concours était organisé : la "Coupe Jules Verne". En fait de coupe, il s'agissait en l'occurrence d'un somptueux verre dont le pied, en onyx, était ajouré à la manière d'une dentelle. Le but de la compétition consistait à le rapporter : il se trouvait exactement de l'autre côté de la Terre, dans une île mystérieuse. Certains choisirent les airs, que ce fût le ballon ou bien la fusée, d'autres envisagèrent même de passer par le centre de la terre alors que d'autres encore, tentés par les abysses inexplorés, penchèrent pour le sous-marin. Le jour J, tout ce petit monde était réuni au bord de la mer, près d'un aéroport qui servait aussi de rampe de lancement. * * * 2ème partie : Lorsque vint le départ, un fracas d'apocalypse fit s'envoler dans la plus grande confusion une myriade de volatiles apeurés. Les machines les plus extravagantes s'éparpillèrent à l'envi, qui vers le septentrion, qui vers le midi, l'orient ou le ponant. Seul un étrange autogire ne roula pas, ne s'enfonça pas dans les flots ni ne se catapulta dans l'azur en une détente de monstrueux siphonaptère : il demeura sur place. Les organisateurs de la course s'approchèrent du concurrent retardataire, un Anglais. - Une bière ? leur proposa-t-il, le faciès hilare. - Resteriez-vous en carafe ? lui demanda-t-on. - Que nenni ! leur rétorqua-t-il avant d'exhiber son verre devant leurs mines ahuries : c'était la fameuse coupe Jules Verne ! Organisateurs et journalistes en restèrent comme deux ronds de flan. L'Anglais, inventeur d'une machine à téléporter, avait récupéré sur-le-champ le précieux objet sis à vingt mille lieues de là, ce que le règlement ne prohibait pas. Des concurrents acariâtres protestèrent, en vain. - De toute façon, j'avais gagné, raconta le champion d'Albion quelques jours plus tard. J'eus le verre, n'est-ce pas ?
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