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Après avoir bien révisé l'histoire d'Ulysse ainsi que les mathématiques pour ses tests du lendemain, le petit Antoine alla se coucher. C'est alors qu'il fit un rêve bien étrange...
Il était Ulysse, et était parti de chez lui en trirème pour guerroyer à Troie. Des personnages défilèrent devant ses yeux ébaubis : Hélène et des garçons, ces derniers se bagarrant pour ses beaux yeux bleu-vert.
Un peu avant la bataille, des prêtres cacochymes lancèrent des incantations à des forces diaboliques en clamant la toute-puissance des mathématiques, des logarithmes et de la règle de trois.
Mais, alors que les Grecs allaient se jeter à l'assaut de la ville, les armées romaines déboulèrent à bride abattue, brandissant leurs aigles dorées !
N'écoutant que son courage, Ulysse l'avisé s'enfuit à cheval de Troie, une seule idée en tête : regagner ses pénates, près de sa dulcinée.
- Fin de la première partie -
Hélas, cette défection provoqua l'ire des dieux, qui voulurent le punir de sa couardise.
C'est ainsi que le bateau à bord duquel il avait pris place fit naufrage et qu'il se retrouva dans une île maléfique regorgeant tout entière de créatures diaboliques, telles que cyclopes, sirènes, cochons à tête humaine...
Il réussit à regagner le continent grâce à un radeau de fortune et, après de multiples pérégrinations, parvint enfin à son village. Sa femme avait fait fortune à la tête d'une entreprise textile dont les multiples succursales et comptoirs s'étendaient des îles Ioniennes aux rivages scythes. Elle était constamment entourée d'une foule de prétendants, thuriféraires et sycophantes.
Quant à Ulysse, il avait bien changé, et personne ne le reconnut, pas même son fidèle bouledogue qui le mordit méchamment alors qu'il lui avait apporté de délicieuses croquettes dont les effluves parfumés vous ouvraient l'appétit... mais qui se révélèrent provenir du petit déjeuner que la mère d'Antoine venait de lui préparer.
- Tu te souviens bien de tout ? lui demanda-t-elle.
- Oh oui, maman ! répondit Antoine. J'ai tout dans la tête. Tu verras, j'aurai une très bonne note.
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(c) Plathey - 1997
