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COUTO Mia
(Beira, Mozambique, 1955 - )
Mia Couto est un écrivain Mozambicain, fils d'émigrés portugais (il est Blanc).
Il abandonne des études de médecines et devient journaliste, puis est nommé à la tête de l'Agence d'Information du Mozambique (AIM). Il devient directeur d'un journal jusqu'en 1981.
Il publie un recueil de poésie en 1983. En 1985, il reprend ses études universitaires, en biologie.
"En plus d'être considéré comme l'un des auteurs les plus importants du Mozambique, Mia Couto est aussi l'écrivain le plus traduit (allemand, français, anglais, espagnol, catalan, italien). Dans plusieurs de ces œuvres, il tente de recréer la langue portugaise avec l'influence mozambicaine, utilisant le lexique et le vocabulaire des diverses régions du pays, produisant ainsi un nouveau modèle d'écriture africaine. Terre Somnambule est son premier roman, publié en 1992 et il reçut le prix national de la fiction de l'association des écrivains mozambicains en 1995. Il fut considéré comme l'un des douze meilleurs livres africains du XXe siècle [à la Foire du Livre du Zimbabwe en 2001]. Actuellement, Mia Couto est biologiste dans le Parc Transfrontalier du Limpopo . Sans doute l'un des écrivains les plus célèbres de son pays, son œuvre est traduite dans plusieurs langues. Dans beaucoup de ses ouvrages, Mia Couto recrée une langue portugaise poétique et influencée par le Mozambique. Il produit ainsi un nouveau modèle narratif africain." (wikipedia)
Terre Somnambule (Terra Sonâmbula, 1992). Traduit du portugais en 1994 par Maryvonne Lapouge Pettorelli. Albin Michel.251 pages.
Il y a trois citation en exergue du roman :
"On disait de cette terre qu'elle était somnambule. Parce que pendant que les hommes dormaient, la terre s'en allait loin par-delà les temps et les espaces. Les habitants, lorsqu'ils se réveillaient, regardaient le nouveau visage du paysage et ils savaient que la fantaisie du rêve était, cette nuit-là, revenue les visiter.
Croyance des habitants de Matimati.
Ce qui fait se déplacer la route ? C'est le rêve. Aussi longtemps que nous rêverons, la route demeurera vivante. C'est à cela que servent les chemins, à nous faire parents de l'avenir.
Dire de Tuahir.
Il y a trois sortes d'hommes :
Les vivants, les morts, et ceux qui vont par les mers.
PLATON"
Et le roman commence :
"" (page 9).
Qui est ce vieil homme ? Qui est cet enfant ? On en apprendra un peu plus sur eux au cours de ce livre, qui est aussi l'histoire d'une troisième personne, dont le récit est trouvé près d'un car incendié. La route avance pendant la nuit, le décor change sans que le car n'avance. On est dans le rêvé, le conte, le réel, l'inventé, les morts sont parfois vivants, ça va dans tous les sens : il peut se passer n'importe quoi à n'importe quel moment.
Par exemple, nous sommes avec un jeune homme, Kindzu, dont l'histoire occupe la plus grande partie du roman. Il est dans une barque, sur la mer. Le temps est très mauvais.
"" (page 73).
Ou encore :
"La gamine se souvenait de choses qui n'avaient jamais eu lieu. Mais elle mettait une telle âme à se les rappeler que tout le monde se souvenait avec elle."(page 231).
On peut trouver le style superbe... ou bien assez fatiguant au fur et à mesure que les pages défilent. Mia Couto cherche à étonner, à impressionner.
"" (pages 123-124).
C'est le premier roman de l'auteur, on sent qu'il veut prouver qu'il a du style.
C'est quand même bien, parfois : "" (page 187).
Il invente parfois des mots, aussi.
Bref, un roman trop chargé, lorgnant vers la littérature sud-américaine tendance Cent Ans de Solitude, qui part dans tous les sens, et dans lequel on risque de finir par se désintéresser des personnages.
Mia Couto a du talent, c'est évident, mais cela le serait encore plus s'il ne cherchait pas à le prouver aussi ostensiblement. Sans doute ses livres suivants, ou ses nouvelles, sont-ils plus réussis : généralement les auteurs, avec les années, finissent par mettre la pédale douce sur l'épate stylistique et les histoires qui vont dans tous les sens.
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