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Alan Bennett
(09/05/1934
- )


alan bennett

"Bennett est né dans le quartier de Armley à Leeds.

Diplômé d'Oxford, le jeune homme se voue dans un premier temps à une carrière d'historien du Moyen Âge.

Auteur pour la télévision britannique, Alan Bennett a d'abord commencé sa carrière en tant que comédien.
En 1968, il publie sa première pièce intitulée Forty Years on. Le succès est immédiat. L'auteur publie par la suite Habeas Corpus, The Old Country et Single Spies, pièce créée au National Theater de Londres. Au cinéma, le scénariste s'inspire de la vie du dramaturge anglais Joe Orton pour écrire le script de Prick Up Your Ears, long métrage réalisé par Stephen Frears.

En 1993, la BBC diffuse les six monologues de Talking Heads. La série télévisée connaît alors un succès triomphal en Grande-Bretagne. Par la suite, Talking Heads fait l'objet de nombreuses adaptations théâtrales, notamment en 1993 au théâtre Paris-Villette et en 2009 au théâtre du Rond-Point.

Dans son roman, La Reine des lectrices, il imagine qu'Élisabeth II se met à aimer la littérature au point d'en oublier ses obligations politiques. Auteur d'œuvres autant humoristiques que controversées, Alan Bennett est un réel chroniqueur des mœurs de l'Angleterre d'aujourd'hui.
Sa pièce de théâtre The History Boys créée en 2004 a remporté l'Olivier Award de la meilleure nouvelle pièce en 2005 et le Tony Award en 2006". (Wikipedia)

 

la miseŕ nue des epoux ransome

- La Mise à nu des époux Ransome (The Clothes They Stood Up In, 1998). Traduit de l'anglais en1999 par Pierre Ménard. 98 pages.Denoël & d'Ailleurs. Existe aussi en poche.
Le roman commence ainsi :
"Les Ransome avaient été cambriolés. « Volés », dit Mrs Ransome. « Cambriolés », corrigea Mr Ransome. Le vol s'applique aux personnes, le cambriolage aux habitations. Mr Ransome exerçait la profession d'avoué et estimait que le choix des mots revêt une certaine importance." (page 7).
Pour faire simple, les Ransome sont un couple BCBG coincés. Ils viennent de subir un cambriolage particulier : "Il y a tout de même une limite à leur [on prle des cambrioleurs] capacité d'extorsion : ils s'intéressent rarement aux fauteuils, par exemple, et plus rarement aux canapés. Mais les leurs n'avaient pas fait dans la dentelle. Ils avaient tout emporté." (page 7).
Pendant le cambriolage, les époux Ransome étaient à l'opéra, écouter Cosi fan tutte (Mr Ransome est un fan inconditionnelle, pour ne pas dire hardcore, de Mozart).

 

 

Pendant cette divine musique, sans doute inspirée par la divine musique Mrs Ransome se pose des questions sur la marmite qu'elle a laissée dans le four : est-ce que le thermostat sur 4.3 n'aurait pas été suffisant ? Est-ce que ça va être trop sec ?

Qu'importe !

"Les voleurs avaient emporté le four, ainsi que la marmite." (page 10).
Même la moquette a disparu.

L'appartement est totalement vide !

Que se passe-t-il ?

Même Dame Kiri Te Kanawa n'est pas à la fête, la pauvre.

La vie des époux Ransome vacille. Mr Ransome, plus coincé que sa femme, va rapidement tenter de remettre sa vie dans ses rails monotones, bercé le soir par Mozart dans les oreilles (entre autres, parce que d'autres tentations surgissent). Mrs Ransome, par contre, s'émancipe un peu. Elle qui vivait dans l'ombre de son mari, va redécouvre le monde, et notamment la télé.

Dusty, une psy, arrive pour aider.
"Deux ou trois de ses clients lui avaient affirmé que le cambriolage dont ils avaient été victimes leur avait permis de comprendre ce qui comptait vraiment dans la vie - et qu'ils attacheraient désormais moins d'importance aux biens matériels, qu'ils ne s'encombreraient plus d'une telle quantité d'affaires, etc. Six mois plus tard, lorsqu'elle était repassée pour une visite de contrôle, elle les avait trouvés dans un décor aussi surchargé qu'avant. Beaucoup de gens peuvent se passer d'un tas de choses, s'était dit Dusty : mais ils ne renonceront jamais à en acheter de nouvelles." (pages 62-63).
C'est dit de façon amusante, mais je crois que ça n'est vraiment pas faux du tout.

Le tout est très rigolo. Bien sûr, on pourra se demander ce que faisait Mrs Ransome de ses journées, avant le cambriolage.
Ou bien trouver que c'est un peu caricatural. Oui, mais c'est ça qui est drôle. On n'est pas dans le néo-réalisme : comme dans l'amusant La Reine des Lectrices, Bennett utilise des caricatures et joue à fond dans sur les décalages, pas forcément subtils, souvent attendus, mais quasiment toujours efficaces. Ce sont 159 petites pages amusantes (un peu moins vers la fin, mais Alan Bennett cherche à retomber sur ses pieds, on ne peut pas lui en vouloir), et c'est déjà bien.
On n'en demande pas plus.


 

 

 

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