Littérature Anglo-saxonne
-> retour
|
"Daniel Defoe, de son vrai nom Daniel Foe, est un aventurier, commerçant, agent politique et écrivain anglais, né en 1660 à Stoke Newington (près de Londres), mort en avril 1731 à Ropemaker’s Alley, Moorfields (près de Londres). [...] Entraîné par son goût pour la politique et la littérature, il ne s’occupa guère que d’écrire. Appartenant au parti des Whigs et des Non-conformistes, il combattit dans plusieurs pamphlets virulents le gouvernement impopulaire de Jacques II d'Angleterre, et prépara de tout son pouvoir la Glorieuse Révolution de 1688. Il jouit de quelque faveur auprès de Guillaume III d’Orange, et obtient alors des emplois lucratifs. Il propose à Robert Harley, comte d’Oxford et speaker des Communes, un projet de services secrets, l’ébauche d’une police politique qui donnerait au gouvernement un état de l’opinion publique. Mais sous le règne moins libéral de la reine Anne, il fut condamné en 1704 au pilori ["un châtiment beaucoup moins anodin qu'on pourrait le croire, car les condamnés mouraient souvent étouffés par la boue et les ordures qu'on leur jetait, ou lapidés par des projectiles divers. Mais Defoe est ovationné par une foule de sympathisants et couronné de fleurs", postface de Françoise du Sorbier à son édition de Robinson Crusoé, Editions Albin Michel, page 397] et à la prison pour avoir écrit contre l’intolérance de l’Église anglicane. Il publia de sa prison la Weekly Review, une revue d'actualité qui eut un grand débit, entre 1704 et 1713 et finit par être éditée trois fois par semaine dès 1705. Une fois que Defoe eut retrouvé sa liberté, Harley l'envoie dans tout le pays durant l’été 1704 sous le pseudonyme d’Alexander Goldsmith. Deux ans plus tard, le même Harley lui confie la tâche capitale de travailler à l’union de l’Écosse et de l’Angleterre. Il s’agissait de se rendre à Édimbourg pour préparer les négociations pour l’union des parlementaires anglais et écossais. Defoe, presbytérien comme beaucoup d’Écossais, devient rapidement un « ami de l’Écosse » et réussit dans cette mission. D’autres missions lui seront confiées par la suite en tant qu’agent secret.[...] Mais des pamphlets lui ayant attiré de nouveau la disgrâce, il fut alors dégoûté de la politique et ne s’occupa plus que de littérature. Son roman le plus célèbre, que certains disent être le premier en anglais, Robinson Crusoé (1719), raconte la survie d’un naufragé sur une île déserte. Il se serait inspiré de l’aventure d’Alexandre Selkirk, un marin écossais qui aurait débarqué sur l’île inhabitée de Más a Tierra (archipel Juan Fernández) où il survécut de 1704 à 1709. Il publia dans les quinze dernières années de sa vie plusieurs ouvrages fort originaux qui obtinrent pour la plupart beaucoup de succès : l’Instituteur de famille, 1715, qui eut une vingtaine d’éditions ; la Vie et les Aventures de Robinson Crusoé, 1719 ; la Vie du capitaine Singleton ; Histoire de Duncan Campbell, — de Moll Flanders, — du colonel Jack, — de Roxane ; Mémoires d’un cavalier, 1720-1724 ; Histoire politique du Diable, 1726 ; Système de magie, 1729. Defoe écrivit un récit sur la grande peste de 1665 à Londres, Journal de l’année de la peste (1720), Mémoire d’un cavalier, et une histoire picaresque, Moll Flanders (1722) sur la chute et la rédemption finale d’une femme seule dans l’Angleterre du XVIIe siècle. Elle apparaît comme une prostituée, bigame et voleuse, commettant l’inceste, mais parvient à garder la sympathie du lecteur. Un personnage comparable est dépeint dans Roxana, la maîtresse bienheureuse. Ses nombreux livres sont des témoignages précieux sur le développement économique, social, démographique et culturel de l'Angleterre et l'Écosse du tournant des années 1700. Robinson Crusoé a été traduit dans un grand nombre de langues. La première traduction française, par Thémiseul de Saint-Hyacinthe et Justus van Effen, parut dès 1720 mais une des plus fidèles traductions françaises est celle de Mme Amable Tastu en 1833. C'est cependant celle de Petrus Borel qui connaît, jusqu'à aujourd'hui, le plus grand nombre de rééditions. On ne connait pas la cause de son décès en avril 1731. (merci Wikipedia) À gauche, la version folio (édition de Michel Baridon avec la traduction "historique" de Pétrus Borel). En couverture : Nigel Hughes (1940-), Scarlet macaw at a Maya monument (détail ; voir l'oeuvre d'origine ici). - Robinson Crusoé (1719). Traduction de Pétrus Borel (1836). Folio. 504 pages. Tout d'abord, concernant les traductions existantes, lisons ce qu'en dit Françoise du Sorbier. Elle parle de la version classique de Pétrus Borel (1809-1859): "Sa traduction est celle que connaissent les lecteurs français à ce jour, et on peut lui rendre hommage pour sa longévité. Elle se lit assez bien mais, contrairement à ce que dit Francis Ledoux dans la préface à l'édition de la Pléiade, elle est loin d'être « fort exacte ». Certes, Borel ne saute ni phrase ni paragraphe, contrairement à ses prédécesseurs, mais la comparaison avec l'original révèle de nombreux contresens qui finissent par obscurcir le texte. De plus, le lecteur familier du texte anglais ne reconnaît ni le ton, ni le rythme de Defoe, dont le roman a été réécrit dans le style de Borel. Il y a un goût pour la préciosité, le mot rare, l'afféterie qui tranche avec la simplicité de l'original. À tel point que dans les éditions de poche contemporaines, une partie plus ou moins importante des notes est consacrée à élucider le vocabulaire employé par Borel alors que celui du texte original a une simplicité qui le rend intelligible pour un lecteur anglais contemporain. On ne retrouve pas chez Borel le style sec, nerveux de Defoe, ni surtout ce rythme haletant, cette urgence qui saisit le lecteur et l'emporte toujours plus loin dans une action et une réflexion fiévreuses. [...] Si les textes sont éternels, les traductions, étant des lectures, sont plus éphémères car elles correspondent à un certain état de la culture et de la langue à l'époque où elles sont entreprises." (pages 394-395) Passons maintenant à l'introduction de Michel Baridon (dans la version folio), beaucoup plus intéressante que la préface de Michel Déon (Albin Michel) : Il y a plusieurs axes d'analyses de l'oeuvre : religieux, politiques... Robinson Crusoé survit et s'impose grâce à la technologie (les objets qu'il a pu sauver de l'épave de son navire). "Il est le prototype de tous les colonisateurs." (page 39) Venons-en maintenant au texte.
Sur son île, il fera preuve de persévérance, d'intelligence et de planification pour survivre le plus confortablement possible.
|
Toute question, remarque, suggestion est la bienvenue.