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Thornton Wilder
(Madison, Wisconsin, 17/04/1897 - Hamden, Connecticut, 07/12/1975)


thornton wilder

(photographié en 1948)
 

"Le jeune Thornton fréquente d'abord l'école Thacher à Ojai, en Californie et commence à écrire des pièces de théâtre, ce qui lui vaut d'être considéré trop intellectuel par ses camarades de classe.[...]

Après avoir servi trois mois, pendant la Première Guerre mondiale, dans le Corps d'artillerie de la United States Army à Fort Adams, au Rhode Island, où il obtient le grade de caporal, il s'inscrit au Oberlin College, puis à l'université Yale qui lui décerne un baccalauréat ès arts en 1920. Peu après, Wilder séjourne près d'un an à Rome, en Italie, où il étudie l'archéologie et l'italien, puis enseigne le français dans un établissement d'enseignement privé de Lawrenceville, au New Jersey, à partir de 1921.

Inscrit à l'université de Princeton, il obtient sa maîtrise en littérature française en 1926. La même année, il fait paraître son premier roman, La Cabale (The Cabala), qui passe presque inaperçu, tout comme sa première pièce The Trumpet Shall Sound, qui rencontre un simple succès d'estime sur Broadway.

À l'inverse de ces déboires, la publication en 1927 du roman Le Pont du roi Saint-Louis (The Bridge of San Luis Rey), couronné par Prix Pulitzer du roman 1928, lui vaut un succès critique et public considérable. Il abandonne son poste d'enseignement au New Jersey et, de 1930 à 1937, est professeur à l'université de Chicago. En 1938, il publie sa pièce Our Town [Notre petite ville], dont l'argument est inspiré en partie du roman The Making of Américans de son amie Gertrude Stein. Cette œuvre dramatique, la plus célèbre de Wilder, remporte la même année le prix Pulitzer du théâtre, honneur qu'il reçoit de nouveau en 1943 pour la pièce The Skin of Our Teeth (1942).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Wilder est lieutenant-colonel de la United States Army Air Forces, d'abord en Afrique, puis en Italie jusqu'à la fin du conflit. Il est décoré à plusieurs reprises pour son service. Il fait également partie du comité présidentiel du Pen club international de 1941 à 1946.

À la fin de la guerre, il est professeur invité à l'université Harvard et publie, en 1948, Les Ides de Mars (The Ides of March), roman antifasciste, influencé par l'existentialisme de Jean-Paul Sartre, où le récit établit un parallèle entre Benito Mussolini et Jules César.

En 1954, le metteur en scène Tyrone Guthrie encourage Wilder à réécrire The Merchant of Yonkers, une pièce de 1938 qui a connu un échec sur Broadway. La nouvelle mouture, intitulée La Marieuse de Brooklyn (The Matchmaker), dont la première a lieu le 5 décembre 1955, connaît un gros succès sur Broadway avec 486 représentations. [...]. En 1964, cette pièce servira de base à l'intrigue de la comédie musicale Hello, Dolly!, lauréate du Tony Award de la meilleure comédie musicale. [....]
Son roman The Eighth Day (1967) remporte le National Book Award for Fiction en 1968.
" (Wikipedia).

Thornton Wilder a aussi écrit le livret d'un opéra d'Hindemith (The Long Christmas Dinner, 1963) Dans le domaine du cinéma, il a écrit la première version du scénario de l'Ombre d'un doute pour Hitchcock.

notre petite ville

- Notre petite ville (Our Town, 1938). Pièce traduite de l'anglais par Julie Vatain. L'Arche. 83 pages. Prix Pulitzer 1938.
"Grover's Corner pourrait être n'importe quelle petite ville du monde, à n'importe quelle époque. La vie quotidienne qui s'y déroule peut paraître monotone, pourtant elle est différente chaque jour. Au-delà d'un tout petit monde qui s'affaire, au-delà des jeux et des répétitions de la chorale, des mariages, des naissances, des funérailles, Thornton Wilder y développe un grand thème : celui de l'appartenance. [...] Il aimait la scène vide, sans accessoires, la pantomime, s'adresser directement au public, l'aparté et le changement de rôle, bref une forme de théâtre épique." (présentation).
Effectivement, la pièce commence ainsi :
"Acte I.
Pas de rideau.
Pas de décor.
En arrivant, les spectateurs ont sous les yeux une scène vide à demi éclairée.
" (page 13)

Le régisseur arrive, il place deux tables, quelques chaises, et le tout permet de s'imaginer deux maisons avec jardin. C'est un peu comme le Dogville de Lars von Trier : le décor est quasiment inexistant, mais le bruitage rend en quelque sorte les choses là (on entend le bruit des bouteilles de lait du livreur...).
Le régisseur présente la petite ville. Nous sommes en 1901.
"
Par là-bas se trouve l'église congrégationaliste, en face de celle des Presbytériens.
Les méthodistes et les unitariens sont là-bas.
Les baptistes sont dans le creux, près de la rivière.
L'église catholique est par-delà les rails. [...]
Ici, le long de la rue : une rangée de boutiques, avec de quoi attacher son cheval devant la porte, et de petits marchepieds pour remonter en selle. La première automobile va faire son apparition dans cinq ans environ : elle appartenait au banquier Cartwright, notre plus riche citoyen...
[...]
Une bonne petite ville, si vous voyez ce que je veux dire. Personne de très remarquable n'en est jamais sorti, à ce qu'on sait.
" (page 14).
Puis, il présente les deux familles que nous allons particulièrement suivre : celle du Docteur Gibbs et celle de Monsieur Webb, le rédacteur en chef de La Sentinelle de Grover's Corners.
C'est le matin, les enfants prennent leur petit déjeuner avant d'aller à l'école.

"MME WEBB : [...] Le petit déjeuner est un repas comme les autres, interdiction de l'engloutir comme des loups sauvages. Ça va retarder votre croissance, à coup sûr. Wally, range-moi ce livre.
WALLY. Allez, M'man ! À dix heures il faut que j'aie tout appris sur le Canada.
MME WEBB. Tu connais la règle aussi bien que moi : pas de livre à table. Quant à moi, j'aime mieux des enfants en bonne santé que des enfants intelligents.
EMILY. Moi je suis les deux, Maman ; tu sais bien.
" (page 21)

On suit la vie quotidienne de ces deux familles dans le premier acte.
Mme Gibbs rêve de voyager un peu, d'aller à l'étranger, à Paris... Mais son mari ne veut pas.
"MME GIBBS. [...] Non, il a dit, s'il s'en allait vadrouiller en Europe, Grover's Corners risquerait de ne plus lui suffire ; le mieux est l'ennemi du bien, comme il dit. Tous les deux ans il part visiter les champs de bataille de la Guerre de Sécession, et il ne voit pas ce qu'un homme peut demander de plus. [...] Mais je trouve quand même qu'avant de mourir, ce serait beau de voir une fois dans sa vie un endroit où personne ne parle un mot d'anglais." (page 24).

Les années passent. Au deuxième acte , il y aura un mariage. Et au troisième, bien sûr...

Notre Petite ville est une excellente pièce, sans intrigue, juste pleine de vie, d'humour et de nostalgie.

Elle a notamment été adaptée au cinéma en 1940 : Une petite ville sans histoire (réalisé par Sam Wood) avec William Holden, et une musique d'Aaron Copland. Six nominations aux Oscars... mais c'était l'époque où il y avait tant d'excellents films en compétitions : Rebecca et Correspondant 17 (Hitchcock), Indiscrétions (Mankiewicz), Les Raisins de la Colère (Ford), Le Dictateur (Chaplin)... cela laisse rêveur...

Ecoutons Paul Newman, en 2003, dans la toute fin de la pièce.
("Presque tout le monde est endormi, à Grover's Corners. [...] Les étoiles se croisent et s'entrecroisent à travers le ciel, dans leurs voyages séculaires. [...] Bonne nuit.", page 83) :

 

 

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