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A Cheng (Zhong Acheng ou encore Ah Chen : 阿城)
(Pékin, 1949 - )
" (Wikipedia)
Pendant la révolution culturelle, comme tant d'autres "jeunes instruits", il est envoyé à la campagne."" (Dictionnaire de littérature chinoise, sous la direction d'André Lévy, puf-Quadrige).
On trouvera plus d'informations biographiques et bibliographiques sur : http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_A%20Cheng.htm et notamment ceci (on est pendant la Campagne des Cent fleurs, le père de A Cheng a été envoyé à la campagne à la suite d'un article qu'il avait écrit dénonçant l'ingérance de la politique et de la bureaucratie dans la création artistique) :
" "
Il est aussi notamment le scénariste de Printemps dans une petite ville (Xiao cheng zhi chun, 2002), film de Tian Zhuangzhuang (mais il s'agit d'un remake du film de Fei Mu, 1948).
- Les Trois Rois (1984-1985). Traduit du chinois par Noël Dutrait. L'Aube poche. 243 pages.
Le livre comporte trois textes.
1/ Le roi des échecs (Qi wang, 1984).
"" (Dictionnaire de la littérature chinoise, Puf-Quadrige).
Au début de la nouvelle, nous sommes dans une gare. C'est le départ pour la campagne : nous sommes à l'époque où les "jeunes instruits" (étudiants et lycéens) "", nous dit une note.
C'est au tour du narrateur, comme tant de ses amis avant lui, de partir. Dans le train, il fait la connaissance d'un étrange étudiant...
" (page 10).
Cet obsédé des échecs chinois, Wang Yisheng, est bien connu sous le nom de Fou des Echecs.
Il est né dans un milieu très pauvre, mais son talent a rapidement été évident. Un camarade l'a emmené chez lui, son père étant un bon joueur.
"" (pages 16-17)
Le narrateur, lui, est plus intéressé par la littérature : Jack London, le Cousin Pons de Balzac (eh oui, il n'y a pas que dans la Petite tailleuse chinoise, de Dai Sijie, que l'on trouve du Balzac).
Finalement le Fou des Echecs n'est pas malheureux à la campagne :
"" (page 38).
Le narrateur, lui, ne ressent pas les choses de la même façon...
"" (pages 38-39).
Le personnage du Fou des Echecs, un peu opaque, avec son obsession et sa façon différente de penser, est très réussi.
Excellente nouvelle.
Elle a été adaptée au cinéma à deux reprises : par Teng Wenji en 1988, et par Ho Yim et Tsui Hark en 1991.
2/ Le roi des arbres (Shu wang, 1985).
"" (page 89)
Ah, ce que la campagne est mystérieuse pour ces jeunes citadins !
Il faut décharger leurs affaires. Un des jeunes instruits, Li Li, passionné de lecture, a une malle très lourde. Un paysan, Xiao le Noueux, un homme de petite taille incroyablement fort, soulève la malle comme si elle ne pesait rien.
Ce paysan a un peu le même rôle que le Fou des échecs de la nouvelle précédente : le personnage que l'on cherchera à percer.
On ouvre la malle. "" (page 92)
Les jeunes instruits sont venus pour couper des arbres d'essences inutiles et planter des arbres utiles...
Il faut s'habituer à un environnement sans électricité, mais quel enthousiasme de la part de certains, ça chante autour du feu..
"" (page 97).
La nourriture pose problème... Ici, on n'a pas la bonne nourriture des villes... Des jeunes instruits ont conservé quelques friandises, des bonbons qu'ils cachent...
"" (page 130).
La vision nouvelle et progressiste de nos jeunes instruits (à bas les Quatre vieilleries !) va-t-elle éradiquer la vision traditionnelle d'une petite minorité de paysans ?
Une bonne nouvelle (d'influence Taoiste, disent les gens qui s'y connaissent).
3/ Le roi des enfants (Haizi wang, 1985)
"" (page 165).
Et puis, le narrateur est appelé à des fonctions différentes : il va donner des cours. Il va ainsi devenir le "." (c'est apparemment ainsi que sont appelés les enseignants en Chine).
Voici une description de sa classe :
"" (page 179).
Le narrateur tentera d'apprendre à ses élèves le minimum qui pourrait leur être utile dans la vie, ce qui n'est pas exactement ce qui lui est demandé...
Une fois de plus, on s'intéressera à un personnage hors du commun, ici un paysan hors-normes, et à son fils.
On apprendra également (ça peut toujours servir, on ne sait jamais) comment se faire obéir des buffles.
"" (pages 182-183).
Très bien.
Cette nouvelle a été portée à l'écran sous la direction de Chen Kaige en 1987.
Trois vraiment très bonnes nouvelles qui donnent vraiment envie d'en lire plus de cet auteur.
- Perdre son chemin (1991). Nouvelles traduites du chinois par Noël Dutrait. Editions de l'Aube, 118 pages.
Le livre est composé de six textes, le dernier étant lui-même subdivisé en six.
Plus que des nouvelles avec une histoire (à part surtout le premier texte), il s'agit essentiellement de vignettes, qui présentent une situation, un lieu, des personnages, un instant de vie.
1/ Perdre son chemin (21 pages).
"" (page 9).
"" (pages 9-10).
Une note du traducteur explique : "" (page 9). Evidemment, cela ne remplace pas une formation de plusieurs années ainsi qu'une expérience de terrain...
Mais il est très dévoué à son travail, et n'est finalement pas toujours le plus idiot, comme on le verra...
Bonne nouvelle.
2/ Un banquet (10 pages).
Nous sommes en Chine du Nord. Le soleil se couche.
"" page 33).
C'est la fête de la mi-automne : un banquet est organisé. Chaque équipe de production va devoir rivaliser dans son organisation. Il va falloir se procurer de l'alcool, malgré le faible budget ; les jeunes instruits vont peindre et calligraphier... La nouvelle raconte, de façon vivante, les préparatifs et la fête elle-même.
3/ Roulements de fonds (6 pages)
Petit texte qui montre le cheminement des ordures depuis la ville de Yuyin (un million d'habitants) jusqu'à une vaste fosse rocheuse.
"" (pages 45-46).
On découvrira après ce qu'il advient des ordures (même si on s'en doute un peu quand même).
Petit texte.
4/ La couchette (9 pages).
"" (page 53).
Aujourd'hui, les choses ont changé : le narrateur est en mission officielle dans le Sud et peut se faire rembourser son billet. Il va donc prendre une couchette.
"" (page 53).
Cependant, même dans ces conditions : "" (pages 53-54).
En plus, la couchette est en classe dure et donne "" (ndt). Vraiment pas l'idéal pour un long trajet...
Notre héros va discuter avec un soldat ; une jeune fille arrive ; elle lit...
Les copains du militaire veulent venir : voir un wagon couchette, c'est une sacrée expérience, ça donne des choses incroyables à raconter plus tard ! ("", page 56). Mais le contrôleur ne veut pas les laisser passer tous en même temps...
Bonne nouvelle.
5/ L'Idiot (17 pages).
"" (page 65).
"" (page 62).
Lao Li et sa femme vont justement recevoir celui qui peut devenir leur gendre ; le narrateur, plus jeune qu'eux, pourra les aider à se faire une opinion.
Le repas ne va pas se passer complètement comme prévu.
Bonne nouvelle, encore.
6/ Au fil du chemin. (34 pages)
Il est composé de six petits textes :
6.I/ Le ravin (4 pages)
Un long ravin, un aigle qui plane, "" (page 85), un cavalier qui entre dans une maison... Une vignette bien écrite.
6.II/ Le pont de corde (7 pages)
Une caravane, avec des cavaliers et des boeufs, chemine en montagne. Un bruit de tonnerre se fait entendre : c'est une rivière qu'il va falloir traverser. Elle se trouve en contrebas d'un gouffre très profond.
"" (page 90).
Plus qu'un pont comme on peut se l'imaginer, il s'agit en fait d'une corde, certes très épaisse, mais quand même... Un homme est volontaire : il bondit dans un panier de bambou accroché à la corde, se donne de l'élan, et zou ! Arrivé à mi-chemin, la corde remontant, il doit se hisser.
"" (page 91).
Il est enfin arrivé de l'autre côté et, de là, il pourra, avec l'aide d'autres hommes qui auront pris le même chemin, tirer les boeufs pour la dernière partie. Ces derniers ne sont pas très enthousiastes, et on les comprend.
"" (page 92).
Puis, c'est le narrateur qui doit franchir le précipice. Comme les boeufs, il n'en mène pas large.
Très bien.
6.III Le Bain (6 pages).
Un voyageur se baigne dans une rivière. "" (page 97). Un autre cavalier arrive. Puis une cavalière... "" (page 99).
Joli petit texte, encore une fois très vivant.
6.IV Forêt profonde (6 pages). Un voyageur, dans une forêt, a soif. Il va rencontrer un vieillard et sa femme, qui habitent une maison très joliment décorée.
6.V Montagnes enneigées (3 pages). Un homme marche dans une forêt montagneuse. Il va passer la nuit sous un arbre. Il veut voir les montagnes enneigées. "" (page 110). Tout petit texte à tendance symboliste (je suppose).
6.VI Fond du lac (6 pages).
Nous sommes au "" (l'une des vingt-quatre périodes solaires, qui commence le 8 août, nous apprend le traducteur). Le lac n'est pas gelé, mais quasiment. Pour pêcher, il faut entrer dans le lac pour tirer correctement un immense filet.
Joli petit texte.
Encore une fois, un très bon recueil, vivant.
Dommage qu'on ne le trouve plus qu'en occasion...
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