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Xingjian Gao
(Ganzhou, Chine, 04/01/1940 - )
"" (suite sur Wikipedia)
En couverture : une oeuvre de l'auteur
- La Montagne de l'âme (Lingshan, 灵山 , 1990). Récit traduit du chinois en 1995 par Noël et Liliane Dutrait. Editions de l'aube. 670 pages.
Le livre commence ainsi :
"" (page 9)
"" (page 11).
Les deux hommes engagent la conversation.
" " (pages 11-13)
Puis, leurs chemins se séparent. Le livre va suivre les pérégrinations de ces deux hommes, en alternance. Tout le livre n'est pas écrit en tutoiement. On aura des "tu", des "je"...
On va donc voyager dans cette Chine du Sud avec nos deux hommes. On apprendra quelques éléments biographiques expliquant la quête de cette Montagne.
"" (pages 18-19).
Puis, c'est le
deuxième chapitre. On suit l'autre homme, "je".
"." (pages 23-24)
Ah, la Révolution culturelle... Les années sombres sont souvent évoquées : vies gâchées, pans culturels détruits (masques nuo brûlés comme bois de chauffage...)
Le lecteur aura son content d'histoires, d'anecdotes (notamment une très bonne, qui date de la dynastie des Jin, au chapitre 48), de fragments de vies (ah, le danger de la rencontre avec le serpent qi !), de proverbes et autres jolies phrases ("", page 69), de descriptions ethnograhiques souvent très intéressantes.
Au hasard d'une rencontre, on apprend aussi des éléments fascinants sur les pandas. Sur leur nourriture :
"" (page 76)
... mais aussi sur les dangers que peuvent représenter ces braves bêtes :
"" (page 61)
On ne regarde plus les pandas de la même façon, après...
On parle donc des animaux... mais aussi de leur disparition.
"" (pages 77-78).
Les personnes rencontrées parlent fréquemment de la nature surexploitée, de déforestations massives, de la disparition des poissons...
On entendra également des histoires d'hommes sauvages, que des paysans auraient aperçus... et on aura même une explication, de façon inattendue.
Mais tout n'est pas totalement réussi. Les personnages féminins, par exemple. Leurs apparitions permettent d'apporter un peu de variété, mais elles semblent souvent être des faire-valoir, et les discussions sont parfois très longues...
Il y a également tout un chapitre (52) très explicatif : "" (page 421)
Gao Xingxjian éprouve le besoin de justifier la forme et le contenu de son livre : "" (page 424).
Curieusement, il en remet une couche, un peu plus tard :
"" (page 599)
C'est un livre de voyages, d'anecdotes amusantes ou tragiques, de méditations, d'histoires sur la Chine récente, d'évocations de la Chine plus ancienne...
Ce n'est donc pas un roman, c'est un livre curieux, par moments extrêmement intéressant, à d'autres moments un peu pénible voire lourd (un peu complaisant dans l'exhibitionnisme du genre "regardez bien, je fais un livre expérimental"). L'intérêt fait le yo-yo. Mais on sait que même si l'on est dans un passage pas forcément très intéressant, il ne durera pas longtemps, et que l'intérêt va être relancé.
C'est un livre hors normes, pas banal, et globalement, malgré quelques défauts, vraiment très bon.
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