Littérature Mongole
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"Galsan Tschinag (en mongol Чинагийн Галсан), né Irgit Schynykbaj-oglu Dshurukuwa, est un auteur mongol écrivant en langue allemande né le 26 décembre 1944. Galsan Tschinag est né en 1944. Il descend d'une famille de chamans touva et passe son enfance dans les steppes. Après avoir passé son bac dans sa ville natale, il se rend à Leipzig en RDA en 1962 grâce à un programme d'échanges entre pays communistes de l'Est. Il y étudie la germanistique et Karl Marx à l'université puis écrit un mémoire sur Erwin Schrittmatter. En 1968 il retourne en Mongolie en tant que professeur d'allemand à l'université d'État de sa région d'origine. En 1976 il lui est interdit d'exercer son métier pour des raisons politiques. Il devient alors commentateur et lecteur dans une maison d'édition ainsi que traducteur, jusqu'en 1987. Il est maître de conférences 12 heures par jour dans les quatre universités de Mongolie. En 1980, il pense être près de mourir, après qu'on lui a diagnostiqué une maladie cardiaque. Son activité principale est celle d'écrivain jusqu'en 1991. Il a reçu le prix Adalbert von Chamisso.
- Ciel bleu - une enfance dans le Haut Altaï (Der blaue Himmel, 1994). Traduit de l'allemand par Dominique Petit. Editions Métailié. 157 pages. Mais la modernité est là. Les gens modernes fument. "Maman aussi aurait bien aimé être une personne moderne, elle fumait parfois mais en cachette, ni grand-mère ni papa ne devaient rien en savoir." (page 52). On découvre la vie de l'aïl (mot mongol : campement de yourtes), les petits trucs : saviez-vous que l'urine d'enfant est un remède souverain pour soigner les problèmes d'yeux ? "C'était un sentiment agréable de savoir que je faisais quelque chose d'utile pour grand-mère" (page 45). La modernité n'empêche pas que l'on rencontre aussi des chamans. "On avait les mains froides. Mais qu'importait ! [...] Et puis, on avait aussi la pierre chaude qu'on portait dans la poche de poitrine comme un petit poêle, comme un soleil minuscule, et qu'on pouvait prendre dans sa main gelée pour se réchauffer. La droite qui avait accès à la poche de poitrine se chauffait la première, puis communiquait sa chaleur à la gauche et au visage. La pierre avait la taille et la forme d'un crottin de cheval, elle était lisse et violet foncé, on la faisait chauffer le matin sous la cendre chaude. Et elle gardait longtemps la chaleur ; le soir, lorsque je rentrais à la maison et que je la sortais pour la ranger, elle était encore tiède au toucher." (pages 75-76). Nous n'avons pas encore vu l'un des personnages principaux, le grand ami de notre héros : son chien. L'enfant grandit, il y a des décès, des départs, des belles choses et des drames... la découverte de l'injustice, qui fait partie du monde. Et ainsi, un jour, ce n'est plus un enfant. Un très joli texte. En lisant, on peut revoir les images des quelques films mongols qui ont pu être diffusés chez nous, notamment Le chien jaune de Mongolie (Byambasuren Davaa, 2005) :
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