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DELIBES Miguel
(Valladolid, 17/10/1920- Valladolid, 12/03/2010)


miguel delibes

 



Miguel Delibes est le petit-neveu de Léo Delibes, le compositeur. Son grand-père, français, était allé en Espagne pour participer à la construction d'un chemin de fer.
Il fait des études de droit, et suit une formation de dessin et de peinture. Il devient enseignant et journaliste.
"Son œuvre est marquée par un profond humanisme d'inspiration chrétienne et par l'influence de romanciers comme Ivan Tourgueniev. Son amour pour la nature, la chasse et les paysages de Castille l'a fait passer à tort pour un écrivain "ruraliste". Si une partie non négligeable de son abondante bibliographie est en effet consacrée à ces thèmes, Miguel Delibes est surtout un grand styliste qui a également donné des écrits extrêmement engagés, jouant parfois avec les procédés de la littérature d'avant-garde (Parábola del Náufrago, 1969). Il aura d'ailleurs maille à partir avec la censure du régime franquiste en de nombreuses occasions (son deuxième roman, Aún es de día sera censuré et son journal connaîtra de nombreuses vicissitudes)." (wikipedia).
Un de ses romans les plus connus est Cinq Heures avec Mario.

Il obtient le Prix Cervantes en 1993.

 


Le Linceul (La mortaja, El conejo ; La perra ; Los nogales) . Nouvelles traduites de l'espagnol par Rudy Chaulet. Publié avec le concours du Centre National du Livre. 92 pages. Verdier.
Quatre nouvelles dans ce petit recueil.
1/ Dans Le Linceul (41 pages), on voit un enfant frêle et un peu peureux, surnommé Le Sentier, confronté à la mort de son père, un grand costaud
"L'enfant jouait sur le chemin, près de la maison blanche, sous le soleil, et au-dessus des blés, à sa droite, un faucon qui battait des ailes sans avancer, comme s'il flottait sur l'air, chassait des insectes. Le soir recouvrait la cuvette de sa miséricorde et l'homme qui venait du flanc des collines, sa vieille verte posée sur les épaules, passa à côté de lui sans le regarder, poussa du pied la porte de la maison, et presque à l'aveuglette, se déshabilla et s'écroula sur le lit sans le défaire. Aussitôt, presque sans transition, il se mit à ronfler sur un rythme saccadé." (page 8).
Il ne se réveillera pas. Par flash-back, on apprend l'évolution des relations du père et du fils, leurs espérances et leurs déceptions réciproques.
Excellente nouvelle.

2/La chienne est un peu plus anecdotique (et courte : 8 pages). Deux hommes vont à la chasse. Loy est une chienne qui a pris de l'âge, ce que son maître ne veut pas reconnaître.
"- La chienne ne manque pas de flair. C'est les perdrix qui manquent.
En regardant l'immensité inhospitalière du versant avec une certaine crainte, l'homme maigre répondit :
- Si les perdrix sentaient aussi fort que tes pieds, je n'aurais pas besoin de chien pour les chasser." (page 53)

3/ Le Lapin (15 pages) :
"Chaque fois qu'il voyait le maréchal-ferrant, Juan lui disait :
- Quand est-ce que tu me donnes ce lapin, Boni ?
Et Boni, le maréchal-ferrant, répondait en lui demandant :
- Tu sauras t'en occuper ?
Juan, le gosse, répliquait :
- Bien sûr.
Mais Adolpho, le plus petit, s'en mêlait, en le fixant de son regard bleu limpide :
- Qu'est-ce qu'il fait, le lapin ?
Juan énumérait patiemment :
- Eh bien... manger, dormir, jouer...
- Comme moi ? demandait Adolfo." (page 57).
Le monde de l'enfance, avec ses interrogations, ses cruautés... Très bon.

4/Les Noyers (20 pages). C'est l'histoire de Nilo le vieux et de son fils, Nilo le jeune.
Nilo le vieux se fait vraiment vieux. Il ne pourra bientôt plus gauler les noix. Il rêve que son fils puisse lui succéder (il excelle dans son domaine). Mais son fils a un problème : il a le voile du palais déchiré, et a l'air un peu simple, intellectuellement parlant. Il est très passif, respectant l'Oeuvre de Dieu, parfaite.
Nilo le vieux et sa femme ont eu beaucoup d'enfants, tous prénommés Nilo, qui sont tous morts peu de temps après leur naissance.
"- Si tu ne changes pas de prénom, on n'y arrivera jamais. C'est à cause du prénom, disait-elle.
Mais lui insistait.
- Nilo ! J'ai dit Nilo, répétait-il obstinément au curé.
- Nilo comment ?
- Nilo ; c'est tout.
- Comme le précédent.
- Mais voyons, si je veux un fils, c'est pour qu'il s'appelle comme moi.
Il nourrissait des idées confuses sur la légitimité patente de la descendance. On ne démontrait pas celle d'un enfant en l'exhibant accroché au sein maternel, mais par son prénom. Le fait de l'appeler Juan, Pedro ou José aurait constitué une sorte de renonciation tacite à la paternité. Au village, le nom de famille ne comptait pas." (page 75).
Encore une très bonne nouvelle.

Les personnages sont bien dessinés, vivants, les histoires pas franchement gaies, sont simplement mais très bien écrites. Que demander de plus ?



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