Littérature Francophone
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(Montreal, 24/10/1929 - Montréal, 15/03/1977)
Militant pour l'indépendance du Québec, il est membre exécutif du Rassemblement pour l'indépendance nationale (de 1960 à 1968). En 1964, il annonce publiquement dans une lettre au journal Le Devoir qu'il prend « le maquis » et se fait « commandant de l'Organisation spéciale » dans le but de joindre ses forces à celles du Front de libération du Québec1. Un mois plus tard, il est arrêté, à bord d'une voiture volée, en possession d'une arme à feu. Sur les conseils de son avocat, il plaide la folie passagère (lâcheté qu'il se reprochera plus tard) et est interné quatre mois dans un hôpital psychiatrique1. C'est lors de ce séjour qu'il commence l'écriture de son roman le plus connu, Prochain Épisode1, (publié en 1965 à Montréal, puis en 1966 à Paris et traduit en anglais en 1967 à Toronto), qui raconte l'histoire d'un révolutionnaire emprisonné. Ses premiers textes paraissent dans diverses revues, dès 1959, entre autres dans Parti pris, Le Magazine Maclean, Voix et images du pays et la revue littéraire Liberté, dont il est directeur de 1961 à 1971. Durant les années 1970, il enseigne dans diverses universités nord-américaines, dont l'Université du Québec à Montréal. En 1975, il est embauché en tant que directeur littéraire aux Éditions La Presse. Il perd son poste un an plus tard. Le 15 mars 1977, il se suicide dans les jardins du collège Villa Maria à Montréal, en laissant à sa compagne une dernière note : « Aujourd’hui, le 15 mars 1977, je n’ai plus aucune réserve en moi. Je me sens détruit. Je n’arrive pas à me reconstruire et je ne veux pas me reconstruire. C’est un choix. Je me sens paisible, mon acte est positif, c’est l’acte d’un vivant. N’oublie pas en plus que j’ai toujours su que c’est moi qui choisirais le moment, ma vie a atteint son terme. J’ai vécu intensément, c’en est fini. » - Prochain Episode (1965). Bibliothèque Québécoise, 269 pages. (le roman lui-même fait 168 pages ; cette édition critique comporte une présentation, des notes, des variantes, divers appendices). Le livre s'ouvre avec une citation d'Alfred de Musset, extraite d'une Lettre à George Sand : "« Tu es donc dans les Alpes ? N'est-ce pas que c'est beau ? Il n'y a que cela au monde. »" Message énigmatique, mission dangereuse, hommes mystérieux aux identités multiples, organisation terroriste, banquiers suisses, rien ne manque. La réalité et la fiction se mêlent parfois.
Un peu plus loin : Il interrompt son texte par des "vues" de la cellule de sa chambre à l'hôpital psychiatrique. "J'écris pour tromper le temps que je perds ici et qui me perd, laissant sur mon visage les traces avinées de son interminable alluvion et la preuve indélébile de mon abolition. J'écris pour tromper la tristesse et pour la ressentir." (pages 68-69).
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