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Henry BAUCHAU

(Malines, Belgique, 22/01/1913 - Louveciennes, 21/09/2012)

baucha

Poète, romancier, dramaturge, psychanalyste. Un bon nombre de ses textes sont influencés (relectures...) par la mythologie grecque.


Diotime et les lions (récit publié en 1991). Babel. 61 pages.
On peut lire, en exergue : "Si personne ne m'avait dit que c'était l'amour, j'aurais pensé que c'était une épée nue. (Texte attribué par Rudyard Kipling à un ancien poète indien et cité par Jorge Luis Borges)" (page 7).
On ne peut s'empêcher de sourire lorsque l'on sait à quel point Borges pouvait inventer des citations, ou bien les transformer selon son gré ou son humeur du moment...
"Dans mon lointain souvenir, je vois toujours mon grand-père Cambyse arriver chez nous au galop, son faucon sur le poing, suivi de serviteurs armés. Il salue ma mère avec beaucoup de respect, inspecte tout comme s'il était chez lui et s'en va, tourbillon de poussière, dans un grand tumulte de chevaux. Mon père, Kyros, que j'admirais tant, qui avait commandé une flotte et gagné des batailles sur l'océan des Indes, semblait parfois interdit et presque effrayé en sa présence. Tous redoutaient Cambyse, tandis que moi, sans doute parce que je ressemble à ma mère, je n'ai jamais eu peur de lui." (page 9).

La narratrice, Diotime, semble tenir du garçon manqué : elle aime les chevaux, la vitesse, se dépenser physiquement. Toute petite, elle demande à Cambyse de monter avec lui.
"Nous sommes partis au galop, entourés par ses gardes et ce qui n'était pour lui qu'une chasse après tant d'autres a été pour moi l'ivresse, l'invention de la vie. J'ai découvert alors la joie de la vitesse dans l'air brûlant et l'odeur des chevaux. Je n'ai retrouvé pareil plaisir qu'en haute mer, par grand vent, quand Arsès gouvernait le navire." (page 10).

Mais Diotime n'est pas que garçon manqué.
"Ainsi j'ai passé mon enfance et le début de ma jeunesse en vivant deux vies. Une vie douce et harmonieuse où, comme ma soeur, j'apprenais la danse, la poésie, la musique, tandis que ma mère nous initiait aux travaux de la maison. Je menais, de façon parallèle et presque à l'insu de mes parents, une autre existence toute d'activités physiques, de chevauchées dans la brousse, la forêt et les sables, de séjours parmi les tribus des montagnes où m'entraînaient l'affection que me portait mon grand-père et sa passion effrénée de la chasse et du pouvoir." (page 11).
Vient la chasse aux fauves, et la mythologie des ancêtres :
"Par sa mère, Cambyse appartenait à une lignée perse dont les plus lointains ancêtres étaient des lions. [...] Il en avait étrangement transmis, à mon père et à moi, le culte qui faisait horreur à ma mère et à ma soeur aînée. La lutte avec les lions ne durait qu'une partie de l'année et on ne pouvait s'attaquer qu'à un fauve à la fois. Une fois par an, avait lieu entre eux et nous une guerre rituelle qui durait deux jours et une nuit." (page 12).

L'écriture est un peu hiératique, d'une élégance précise, un peu détachée.
Le récit est un conte qui comporte son lot d'épreuves, de symboles, de règles immémoriales à respecter (pourquoi ? parce que c'est comme ça dans les histoires).

Court et très agréable à lire, il a pour limite son classicisme hors du temps.


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