Littérature Francophone
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- La Chanson de Roland. Il existe sept manuscrits de cette chanson de geste (dont une à la BNF, que l'on peut feuilleter sur : http://expositions.bnf.fr/livres/roland/index.htm ). "Une nouvelle version, me semble-t-il, ne saurait se justifier que si elle se veut novatrice et sensiblement différente de toutes celles qui l'ont précédée. Je dis bien « différente » et non « meilleure », car la belle traduction qu'a imprimée Bédier en regard de son texte reste sans doute le nec plus ultra dans le domaine du mot à mot. Cependant, il est peut-être permis de jouer avec les possibilités d'adapter la structure de la phrase moderne pour la rendre plus conforme au rythme original." (Ian Short, pages 21-22). Et on commence à lire les 4002 vers décasyllabiques qui composent les 291 laisses. Voici un extrait de la laisse LXXIX, nous sommes déjà au prélude de la bataille.
On voit tout de suite que Ian Short modernise souvent inutilement (à mon goût), là où Bédier reste certes dans le mot à mot, mais qui conserve largement plus de saveur. "E! Deus la nus otreit": "Ah ! que Dieu nous l'octroie !" (Bédier), rend tellement mieux que "Eh bien, que Dieu nous l'accorde !" (Ian Short). Revenons au texte.
Notre ami Roland brandit son courage inconscient, plutôt que de faire fonctionner sa jugeotte... Mais il est dans son bon droit, donc même en infériorité numérique, il n'y a pas de raison qu'il ne parvienne pas à occir tous les traîtres de païens ! Toutefois (et il donne quelques exemples), Pierre Jonin écrit (introduction, page 7) : "La richesse d'une oeuvre, nous le savons tous, tient surtout à la pluralité des interprétations qu'elle suggère. Ainsi la plupart des principaux personnages du Roland se prêtent-ils à des appréciations plus nuancées qu'il n'apparaît à première vue. Bien rares, je parle des protagonistes, sont ceux qu'on peut comprendre et expliquer par une seule épithète qui les définisse et les délimite parfaitement." Ça va donc se castagner, on ne va pas être déçu (laisse XCII) :
C'est le combat tant attendu !
Laisse CV :
On s'y croirait !
Laisse CVII :
On note l'étrange nom du païen : Justin de Val Ferrée...
Il y a un méchant traître, bien sûr. Grâce à un moderne flashforward (laisse CIX), on sait qu'il ne l'emportera pas au paradis, si l'on peut dire... et sa famille non plus... Il est important de ne pas avoir de traîtres dans sa famille pour vivre plus vieux (bizarrement, on ne trouve pas, dans les questionnaires d'assurances, la question pourtant si importante : "Avez-vous un ou des traîtres dans votre famille ?"). Tout ça, c'est bien beau, mais la situation reste difficile, et Olivier n'est pas content (laisse CXXXI).
Roland décide, même s'il est un peu tard, de communiquer avec le gros de la troupe. Il n'y avait pas de portable à l'époque, bien sûr, et de toute manière, il y aurait eu des problèmes de transmission dans ce coin montagneux et reculé. Alors, il embouche son olifan, et il souffle de toutes ses forces !
Des grand costauds qui pleurent d'émotion, des braves (beaucoup), des fourbes (très peu), quelques châtiments atroces, du suspens et de l'émotion, de l'amitié, du combat, de la castagne et de la boucherie, il y a tout ça dans cette chanson de geste !
On pourra trouver la version de Bédier (format pdf, Word, ePub....) sur : http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php (lien direct version pdf : http://www.ebooksgratuits.com/newsendbook.php?id=113&format=pdf ).
Plusieurs reproductions proviennent de : http://www.staff.hum.ku.dk/hp/apercu/apercu2_00.htm et de http://lachansonderoland.d-t-x.com/pages/iconographie00.html .
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