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Xavier de Maistre

(Chambéry, 08/11/1763- Saint-Pétersbourg, 12/06/1852 )

xavier de maistre

"Xavier de Maistre est un écrivain savoisien de langue française et un général russe.

Né dans une famille de l’aristocratie savoisienne, Xavier de Maistre est le frère du philosophe contre-révolutionnaire Joseph de Maistre.

A 18 ans, il embrasse, comme cadet de la famille, la carrière des armes et rejoint le Réal-Navi stationné à Chambéry, puis à Turin où il écrit Voyage autour de ma chambre. Il combat contre les Français jusqu’en 1798 lorsque Charles-Emmanuel IV dissout son armée et se réfugie en Sardaigne. Xavier rejoint son beau-frère à Aoste où il visite les lépreux de la cité, ce qui sera à l’origine de son roman.

En 1799, une armée russe commandée par général Souvorov descend en Italie, Xavier s’engage sous ses ordres avec le grade de capitaine. Il participe à la bataille de Novi puis l’armée russe rejoint la Suisse et est défaite à Zurich. Xavier suit Souvorov rappelé en disgrâce en Russie. À Moscou, il quitte l’armée et ouvre un atelier de peinture qui devient à la mode. Ses paysages connaissent un certain succès.

En 1810, il rejoint l’armée russe qui se bat dans le Caucase et est grièvement blessé en Géorgie, ce qui lui inspirera Les Prisonniers du Caucase. Il est membre de l’état-major du Tsar pendant la campagne de Russie. Il est nommé général en juin 1813 et fait la campagne de Saxe puis celle de 1815.

Il séjourne à Bissy chez son frère Nicolas puis s’établit à Naples jusqu’en 1838. Il retourne en Russie en 1840 et finit sa vie à Saint-Pétersbourg.", (extrait de http://www.babelio.com/auteur/Xavier-de-Maistre/138402 ).

"Son œuvre la plus connue, le Voyage autour de ma chambre, est imprimée en 1795 à Lausanne à compte d'auteur. Cette première édition est datée de Turin, en 1794[...]. Ce récit de forme autobiographique raconte les arrêts d’un jeune officier, contraint à rester dans sa chambre pendant quarante-deux jours. Il détourne le genre du récit de voyage, ce qui donne à ce roman une dimension clairement parodique, mais annonce aussi les bouleversements du romantisme, avec l’intérêt constant apporté au moi. Le Voyage est remarquable de par sa légèreté, et la fantaisie avec laquelle l’auteur s’y joue de son lecteur, dans la lignée de Laurence Sterne.

Dans l'hiver de 1809-1810, il écrit le Lépreux de la cité d’Aoste, dont la première édition est datée de 1811 à Saint-Pétersbourg, petit ouvrage d’une trentaine de pages, d’une grande simplicité stylistique, où est exposé un dialogue entre un lépreux et un soldat. Plus tard, il écrit deux autres romans, La Jeune Sibérienne en 1825 et Les Prisonniers du Caucase." (Wikipedia)

 

 

voyage autour de ma chambre    oeuvres
Deux éditions parmi celles qui sont disponibles. On peut bien sûr aussi le lire en ligne, par exemple sur : http://fr.wikisource.org/wiki/Voyage_autour_de_ma_chambre

- Le Voyage autour de ma chambre (1794).

"À quoi tiennent les chefs-d'oeuvre ! Un jour, un jeune officier de l'armée piémontaise se bat en duel, on ignore à peu près pour quel motif ; son colonel le met aux arrêts. Il ne sait à quoi s'occuper dans sa demeure devenue prison. Il prend la plume, et, par désoeuvrement, par caprice ou par inspiration, il écrit le Voyage autour de ma chambre. Il était, la veille, un aimable cavalier, un spirituel étourdi, un oisif que tentaient d'ailleurs toutes les aventures ; le lendemain du jour où ces pages furent écrites, il devenait, pour toujours, un des écrivains les plus exquis et les plus goûtés de la langue française.
Xavier de Maistre avait vingt-six ou vingt-sept ans lorsque lui arriva cette bonne fortune d'une rencontre à l'épée et de quarante-deux jours d'arrêts. [...] n'est-il point possible que le monde ait perdu certains penseurs à qui n'a manqué que quarante jours d'arrêts pour faire un chef-d'oeuvre ?
" (Jules Clareti, Oeuvres complètes de Xavier de Maistre, Editions d'aujourd'hui, préface, page I).


Voici le début de ce voyage :
"Qu’il est glorieux d’ouvrir une nouvelle carrière, et de paraître tout à coup dans le monde savant, un livre de découvertes à la main, comme une comète inattendue étincelle dans l’espace !
[...] J’ai entrepris et exécuté un voyage de quarante-deux jours autour de ma chambre. Les observations intéressantes que j’ai faites, et le plaisir continuel que j’ai éprouvé le long du chemin, me faisaient désirer de le rendre public ; la certitude d’être utile m’y a décidé. Mon cœur éprouve une satisfaction inexprimable lorsque je pense au nombre infini de malheureux auxquels j’offre une ressource assurée contre l’ennui, et un adoucissement aux maux qu’ils endurent. Le plaisir qu’on trouve à voyager dans sa chambre est à l’abri de la jalousie inquiète des hommes ; il est indépendant de la fortune.
" (chapitre I).

Notre voyageur est prêt !
"Je pourrais commencer l’éloge de mon voyage par dire qu’il ne m’a rien coûté ; cet article mérite attention. Le voilà d’abord prôné, fêté par les gens d’une fortune médiocre ; il est une autre classe d’hommes auprès de laquelle il est encore plus sûr d’un heureux succès, par cette même raison qu’il ne coûte rien. - Auprès de qui donc ? Eh quoi ! vous le demandez ? C’est auprès des gens riches. " (chapitre II).

Contrairement à d'autres voyageurs, notre héros n'a pas planifié minutieusement son voyage.
"Mon âme est tellement ouverte à toutes sortes d’idées, de goûts et de sentiments ; elle reçoit si avidement tout ce qui se présente !… - Et pourquoi refuserait-elle les jouissances qui sont éparses sur le chemin si difficile de la vie ? Elles sont si rares, si clairsemées, qu’il faudrait être fou pour ne pas s’arrêter, se détourner même de son chemin pour cueillir toutes celles qui sont à notre portée. Il n’en est pas de plus attrayante, selon moi, que de suivre ses idées à la piste, comme le chasseur poursuit le gibier, sans affecter de tenir aucune route. Aussi, lorsque je voyage dans ma chambre, je parcours rarement une ligne droite : je vais de ma table vers un tableau qui est placé dans un coin ; de là je pars obliquement pour aller à la porte ; mais, quoique en partant mon intention soit bien de m’y rendre, si je rencontre mon fauteuil en chemin, je ne fais pas de façons, et je m’y arrange tout de suite." (chapitre IV)

Notre voyageur explique l'origine de problèmes qu'il va rencontrer :
"Ce chapitre n’est absolument que pour les métaphysiciens. Il va jeter le plus grand jour sur la nature de l’homme ; c’est le prisme avec lequel on pourra analyser et décomposer les facultés de l’homme, en séparant la puissance animale des rayons purs de l’intelligence. [...]
Je me suis aperçu, par diverses observations, que l’homme est composé d’une âme et d’une bête.
" (chapitre VI)
Il explicite, exemples à l'appui, son "système de l’âme et de la bête" qui sera d'une grande importance dans le texte.

Xavier de Maistre agrémente son voyage de souvenirs, mais aussi de réflexions sur la vie, les arts, etc., le tout de façon très spirituelle.
Par exemple, à un moment, il se perd en songeries à la vue du portrait de sa maîtresse.
Joanetti, son valet, vient de nettoyer le portrait.
"Il le posa debout sur une des tablettes de mon bureau ; puis, s’éloignant de quelques pas : « Je voudrais, dit-il, que monsieur m’expliquât pourquoi ce portrait me regarde toujours, quel que soit l’endroit de la chambre où je me trouve. Le matin, lorsque je fais le lit, sa figure se tourne vers moi, et si je vais à la fenêtre, elle me regarde encore et me suit des yeux en chemin.
« - En sorte, Joannetti, lui dis-je, que, si la chambre était pleine de monde, cette belle dame lorgnerait de tout côté et tout le monde à la fois ?
« - Oh ! oui, monsieur.
« - Elle sourirait aux allants et aux venants tout comme à moi ? »
Joannetti ne répondit rien. - Je m’étendis dans mon fauteuil, et, baissant la tête, je me livrai aux méditations les plus sérieuses. - Quel trait de lumière ! Pauvre amant ! tandis que tu te morfonds loin de ta maîtresse, auprès de laquelle tu es peut-être déjà remplacé ; tandis que tu fixes avidement tes yeux sur son portrait et que tu t’imagines (au moins en peinture) être le seul regardé, la perfide effigie, aussi infidèle que l’original, porte ses regards sur tout ce qui l’entoure et sourit à tout le monde.
Voilà une ressemblance morale entre certains portraits et leur modèle, qu’aucun philosophe, aucun peintre, aucun observateur n’avait encore aperçue.

Je marche de découvertes en découvertes." (chapitre XV).

Le voyage n'est pas exempt de dangers. Ainsi, dans le chapitre XXVIII :
"J’étais enfin arrivé tout près de mon bureau ; déjà même, en allongeant le bras, j’aurais pu en toucher l’angle le plus voisin de moi, lorsque je me vis au moment de voir détruire le fruit de tous mes travaux et de perdre la vie. — Je devrais passer sous silence l’accident qui m’arriva, pour ne pas décourager les voyageurs [...]."


Un court texte (une centaine de pages) vraiment très bon, très original, plein de réflexions graves écrites de façon légère et humoristique.

Ecoutons les propos de Xavier de Maistre rapportés par Sainte-Beuve à propos de la suite qu'il a écrite :
"[...] et je commençai aussitôt l'Expédition nocturne, mais mon frère, à qui je fis part de mon dessein, m'en détourna : il m'écrivit que je détruirais tout le prix que pouvait avoir cette bluette, en la continuant ; il me parla d'un proverbe espagnol qui dit que toutes les secondes parties sont mauvaises, et me conseilla de chercher quelque autre sujet : je n'y pensai plus. »" (Xavier de Maistre, Voyage autour de ma chambre, éditions Le Temps Singulier, postface de Sainte-Beuve, page 122).

 

Outre ses écrits, Xavier de Maistre a également laissé une oeuvre picturale.
"Xavier de Maistre est connu pour ses peintures des grands personnages de la cour de Russie et pour la peinture de paysages. La plus grande partie de ses œuvres a disparu dans l'incendie du Palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg, en 1837. Il subsiste toutefois un spécimen de son talent de miniaturiste au musée des beaux-arts Pouchkine de Moscou : le portrait à l'aquarelle sur ivoire du futur tsar Alexandre II enfant, réalisé en 1802. À la galerie Tretiakov, on peut voir le portrait du généralissime Alexandre Souvorov. Quelques paysages de facture néo-classique sont exposés au musée des beaux-arts de Chambéry. En l'église de l'Assomption de La Bauche (Savoie), est exposé le tableau de l'Assomption de la Vierge, peint par Xavier de Maistre à Pise en 1828". (Wikipedia)

pouckine    ossipovna    paysage à l'ermite   italien   paysage à la bergère
Deux oeuvres du Musée Pouchkine : Pouchkine enfant (1802), huile sur métal ; Nadiejda Ossipovna Hanibal (la belle créole), mère de Pouchkine, aquarelle. Ttrois oeuvres du Musée des Beaux-Arts de Chambéry : Paysage à l'ermite, 1830 ; Paysage italien ; Paysage à la bergère.

 

 


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