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KRISTOF Agota

(Csikvánd, Hongrie, 30/10/1935 - Neuchâtel, 27/07/2011)

agota kristof

Pour la partie biographie, citons Wikipedia :
"À l'âge de 21 ans, Agota Kristof quitte son pays, la Hongrie, alors que la révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique. Elle, son mari et leur fille âgée de 4 mois s'enfuient vers Neuchâtel en Suisse où elle vit depuis 1956. Son œuvre est marquée par cette migration forcée. Elle travaille tout d'abord dans une usine, avant de devenir écrivain dans sa langue d'adoption, le français.

Dramaturge à ses débuts, elle va connaître un grand succès avec sa trilogie racontant l'histoire de deux jumeaux, traduite dans de nombreuses langues. Elle a reçu le Prix du Livre européen pour le premier tome, Le Grand Cahier, en 1987, et le Prix du Livre Inter, pour le troisième, Le Troisième Mensonge, en 1992. En 2008, elle reçoit le prix autrichien pour la littérature européenne pour l'ensemble de son œuvre."

 

c'est égal

- C'est égal. 107 pages. Seuil. 2005.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles - ou "textes" dit la quatrième de couverture, qui poursuit : "Vingt-cinq textes baignant dans une atmosphère étrange et émouvante, qui ont été composés au fil des années, dès le début de l'exil d'Agota Kristof hors de Hongrie, en 1956."
Les textes ressemblent parfois à des nouvelles, comme la première, La Hache :
"« Entrez, docteur. Oui, c'est ici. Oui, c'est moi qui vous ai appelé. Mon mari a eu un accident. Oui, je crois que c'est un accident grave. Très grave même. Il faut monter à l'étage. Il est dans notre chambre à coucher. Par ici. Excusez-moi, le lit n'est pas fait. Vous comprenez, je me suis un peu affolée quand j'ai vu tout ce sang. Je me demande comment j'aurai le courage de nettoyer ça. Je crois que je vais plutôt aller habiter ailleurs.
« Voici la chambre, venez. Il est là, à côté du lit, sur le tapis. Il a une hache enfoncée dans le crâne. Voulez-vous l'examiner ? Oui, examinez-le. C'est vraiment stupide comme accident, n'est-ce pas ? Il est tombé du lit dans son sommeil, et il est tombé sur cette hache.
" (pages 7-8).

Cette nouvelle est constituée d'un monologue (puisque l'on n'entend jamais la réponse du docteur, sans doute passablement effaré).
Parfois, on est dans la tête d'une statue, et il y a encore un semblant d'histoire.

D'autres nouvelles relèvent plus de la vignette, du court texte qui parle d'errance, comme Chez moi, qui commence ainsi :
"Est-ce que ce sera dans cette vie ou dans une autre ?
Je rentrerai chez moi.
Dehors, les arbres hurleront,mais ils ne me feront plus peur, ni les nuages rouges, ni les lumières de la ville.
" (page 15).

Souvent, les textes sont très ouvertement symboliques, comme Le canal :
"L'homme regardait s'en aller sa vie.
A quelques mètres de lui, sa voiture brûlait encore.
Par terre, c'était rouge et blanc, sang et neige, menstrues et sperme, et plus loin l'indigo des montagnes entouré d'un collier de lumière.
" (page 18).
... et ça parle d'étoile, d'enfant, de puma... Pas le meilleur du recueil.
Parfois, c'est très curieux, on ne sait pas exactement ce qu'Agota Kristof veut dire, le lecteur (à qui il doit manquer des clefs de compréhension), reste... sur sa faim (Je ne mange plus), pour ainsi dire. Il se pose des questions, le lecteur...

On a donc très souvent du symbole, parfois trop marqué (La maison...), et là, ce ne sont pas les meilleurs textes, des fous (Les Professeurs, bonne nouvelle) tendance assassins, du sinistre (Ma soeur Line, mon frère Lanoé), du qui-laisse-vraiment-perplexe (C'est égal), des "vraies" nouvelles - généralement assez réussies - avec petite histoire et chute (La boîte aux lettres, Les Faux numéros, La campagne, Les rues...).

Allez, une petite nouvelle en entier (parce qu'elle est encore plus courte que les autres, et que je l'aime bien). Elle s'appelle Le cambrioleur :
"Fermez bien vos portes. J'arrive sans bruit, avec des mains gantées de noir.
Je ne suis pas de l'espèce brutale. Ni de l'espèce vorace et stupide.
Sur mes tempes et mes poignets, vous pourriez admirer le dessin délicat des veines, si l'occasion en était donnée.
Mais je n'entre dans vos chambres que lorsqu'il est tard, quand le dernier des invités est parti, quand vos lustres hideux se sont éteints, quand tout le monde dort.
Fermez bien vos portes, j'arrive sans bruit, avec des mains gantées de noir.
Je ne viens que pour quelques instants, mais tous les soirs sans relâche et dans toutes les maisons sans exception.
Je ne suis pas de l'espère brutale. Ni de l'espèce vorace et stupide.
Le matin, quand vous vous réveillerez, comptez votre argent, vos bijoux, rien ne manquera.
Rien qu'un jour de votre vie.
" (pages 81-82).


Globalement, ces vingt-cinq textes en cent pages forment un recueil qui laisse souvent perplexe. Il y a du bon, du pas totalement compréhensible, et souvent un poil trop de symbolisme.



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