"À 17 ans il arrête l'école pour s'engager dans la marine qu'il quitte trois ans plus tard. Entre-temps il a pu voir la Méditerranée et le Pacifique. S'ensuit des voyages à travers l'Europe. Il finit par s'installer à Grenoble où il exerce de nombreux métiers. Il commence à publier à la fin des années 80. Il est lauréat du Prix Médicis en 2003 pour son roman Quatre Soldats. Il vit aujourd'hui dans un hameau de montagne de Matheysine dans les Alpes françaises.
Sans doute en raison de la simplicité de son écriture et du fait que son personnage principal est souvent un enfant, il est généralement classé comme un auteur jeunesse. Il s'en défend car il souhaite écrire pour tout le monde. Les femmes sont relativement absentes de ses romans et nouvelles. Il s'intéresse plus volontiers au rapport père-fils que ce soit dans Une rivière verte et silencieuse (1999), La Dernière Neige (2000) ou encore dans La Beauté des loutres (2002).
Dans Quatre Soldats (2003 ; Prix Médicis), il évoque l'amitié de ces quatre hommes dont un est à peine sorti de l'adolescence.
Les trois nouvelles de son recueil Océan Pacifique (2006) racontent la vie de matelot qu'il a lui même vécue. Cet ouvrage lui vaut le Prix Livre & Mer Henri-Queffélec au Festival Livre & Mer - Concarneau 2007. " (Wikipedia).
La Source (2012). 54 pages. Illustrations de David Rebaud. Cadex Editions. Collection Texte au carré.
Tout d'abord, on a une petite introduction de Joël Egloff
: "Les personnages d'Hubert Mingarelli, par-dessus tout, essaient d'être à la hauteur. À hauteur d'ami, hauteur de père, hauteur de fils ou de frère. En résumé, à hauteur d'homme. Quoi de plus difficile ? C'est peut-être pourquoi, souvent, ils sont inquiets, car ils savent que la tâche est immense et que le temps est compté." (pages 10-11).
La nouvelle commence ainsi :
"Pendant un moment George regarda Renzo dormir. Puis il lui parla, mais si bas que ça ne servit à rien. Il s'accroupit devant le lit, posa une main sur son épaule et lui dit, plus fort cette fois :
- Réveille-toi.
- Il fait encore nuit ? lui demanda son frère.
- Oui, lui répondit George.
- Laisse-moi me réveiller.
- Entendu, mais pas longtemps.
George se redresse et s'en alla. Il attendit dans la cuisine, devant la fenêtre, et chercha à voir dans le ciel quelle journée ils auraient dans les gorges de Neviglie." (page 13).
George et Renzo sont frères. Leur père est mort peu de temps auparavant. Le soir de l'enterrement :
"Ils avaient parlé, assis sur le lit de Renzo, la lumière de la chambre éteinte, à peine éclairés par l'ampoule de la cuisine. C'était une bonne lumière pour dire ce qu'ils avaient à dire. Dehors la pluie tombait, l'eau chantait dans les chenaux.
Une nuit qui en aurait contenu mille, presque belle. Et tandis qu'elle avançait et qu'ils se parlaient, George savait que des nuits comme ça, ils n'en auraient plus. Ils avaient l'air de prendre une dernière inspiration, de se remplir d'air une dernière fois avant de s'enfoncer dans l'eau profonde que serait leur monde au réveil." (pages 26-27).
Ils vont aller dans les gorges de Neveglie, en une sorte d'hommage au père disparu.
Il y a un petit côté Erri de Luca dans ce texte, bien qu'il n'y ait pas de référence à la Bible : un style ouvertement sobre, des taiseux, un peu de montagne, le thème du père.