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Guillaume Musso

(Antibes, 06/06/1974 - )

guillaume musso

 

"Guillaume Musso commence à écrire alors qu’il est étudiant. À l’âge de 19 ans, fasciné par les États-Unis, il séjourne quelques mois à New York où il travaille comme vendeur de crèmes glacées.

En rentrant des États-Unis, il passe une licence de sciences économiques à l'Université de Nice, poursuit ses études à Montpellier et passe le CAPES de sciences économiques et sociales. De 1999 à 2003, il est professeur de sciences économiques et sociales au lycée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg et formateur à l’IUFM de Lorraine. En septembre 2003, il intègre le Centre international de Valbonne où il enseignera au lycée les sciences économiques et Sociales pendant cinq ans.

En mai 2001 paraît son premier roman, Skidamarink, un thriller en forme de jeu de piste débutant par le vol de La Joconde au musée du Louvre.

Après un grave accident de voiture, Guillaume Musso imagine en 2004 l’histoire d’un enfant revenu de la mort : Et après... ; le roman se vend à plus de deux millions d’exemplaires et est traduit dans une vingtaine de langues. Le film Et après tiré du roman sort sur les écrans le 14 janvier 20094, sous la direction de Gilles Bourdos, avec John Malkovich, Romain Duris et Evangeline Lilly. Puis viennent Sauve-moi (2005), Seras-tu là (2006), Parce que je t’aime (2007) et Je reviens te chercher (2008), Que serais-je sans toi ? (2009), La Fille de papier (2010), L'Appel de l'ange (2011), 7 ans après (2012), Demain (2013), Central Park (2014), L'instant présent (2015) et La Fille de Brooklyn (2016). Avec 1 753 500 exemplaires vendus en 2015, Guillaume Musso est pour la cinquième année consécutive le romancier français le plus vendu. Ses livres sont traduits dans 40 langues et les ventes totales de ses romans dépassent les 25 millions d’exemplaires." (Wikipedia)


l'instnat présent

L'Instant présent (2015). Editions XO. 370 pages.


"N'aies pas peur, Arthur. Saute ! Je te rattrape au vol.
- Tu... tu es sûr, papa ?
J'ai cinq ans. Les jambes dans le vide, je suis assis sur le plus haut matelas du lit superposé que je partage avec mon frère. Les bras ouverts, mon père me regarde d'un oeil bienveillant.
- Vas-y, mon grand !
- Mais j'ai peur...
- Je te rattrape, je t'ai dit. Tu fais confiance à ton père, hein, mon grand ?
- Ben oui...
- Alors, saute, champion
!" (page 11)
Cette manière d'appeler son fils "champion" évoque tout de suite certains (mauvais) films américains. C'est un des trucs de Musso : un cliché qui "parle" au lecteur.
Le père fait bien entrer dans la tête de son fils qu'il ne faut faire confiance à personne, même pas à son père. La suite lui donnera raison.

La suite, c'est vingt ans plus tard : nous sommes maintenant en 1991. Le père, atteint d'un cancer, amène son fils Arthur à un phare qu'il possède : le 24 Winds Lighthouse (le phare des 24-Vents), et lui dit que la seule chose qu'il héritera de lui, c'est ce phare, mais à condition qu'il n'ouvre jamais la porte cachée qu'il lui montre.
Il ne sait pas ce qu'il y a au-delà, mais le mystère semble lié à d'étranges cas de disparitions... Le grand-père d'Arthur en a été victime. Ce grand-père a disparu, puis a réapparu des années plus tard... Il se trouve maintenant dans un hôpital psychiatrique, ce qu'Arthur ne savait pas.
Bien sûr, la curiosité étant humaine, à la première occasion, Arthur fait ce qu'il faut pour accéder à la porte et l'ouvrir... Et le voilà victime d'une malédiction. Il va disparaître pour réapparaître, au chapitre suivant, dans la cathédrale de Saint-Patrick, à New York pratiquement un an plus tard, en 1992 !
Jusqu'ici, comme il s'agit d'un livre en français, tout le monde parlait dans notre belle langue. Mais voici que les flics débarquent pour arrêter cet étrange type apparu à moitié nu dans la Cathédrale.
"- Police ! Don't move ! Put your hands overhead !" (page 53).
Yeah. F[censuré]. Musso a dû penser qu'il fallait faire couleur locale. C'est quand même assez ridicule.
Mais continuons. Se souvenant que son grand-père avait été victime de la même malédiction, Arthur va devoir le retrouver pour en apprendre plus... avant de redisparaître, encore et encore, le malheureux ! Heureusement, il y a toujours un journal à proximité de son lieu d'apparition, et le titre est toujours emblématique : mort de Lady Diana, etc. A chaque fois, c'est un événement qui parle au lecteur français post-2015, ça n'est jamais une histoire purement américaine ou qu'on a oubliée. Le hasard (ou la malédiction) fait bien les choses !

Le mystère est intrigant, l'histoire est assez sympathique au début, avant que ça ne devienne répétitif. Mais tout ceci ne fait pas un livre assez commercial, il manque un ingrédient à la recette : l'Amour. Rassurons-nous, il ne tarde pas à arriver :
"Son sourire, sa grâce, son éclat de diamant. Pourquoi n'avais-je pas eu la chance de la rencontrer avant ? Pourquoi n'avions-nous pas le droit de mener une vie normale ? Sous la lumière tamisée, les reflets caramel du cuir de son perfecto se mêlaient à sa chevelure couleur de miel." (page 213).
J'oubliais : Arthur est médecin, et sa dulcinée prend des cours d'art dramatique à la Juilliard School, bref, c'est un peu la routine.
Comment Arthur et sa dulcinée pourront-ils vivre leur passionnante histoire d'amour, alors que notre héros a la bien fâcheuse tendance à disparaître ?
Comment Musso pourra-t-il retomber sur ses pieds pour expliquer l'origine de cette malédiction ? Concernant cette dernière interrogation, voici la réponse : il n'y arrivera pas. Grâce - ou à cause - du Masque et la Plume, je connais la fin de Central Park sans l'avoir lu : ça avait tout l'air très d'être mauvais. Je ne suis pas sûr que la fin de l'Instant Présent soit moins mauvaise. J'ai eu l'impression de me faire arnaquer (enfin, pas tout à fait, puisque je n'attendais pas grand-chose du livre).

Comparé au seul Marc Lévy que j'ai lu (Où es-tu ?), L'Instant Présent a pour lui d'être nettement plus intéressant. C'est un peu mieux écrit (mais ça reste pas bon), les dialogues sont un peu moins catastrophiques, et il a le bon goût de ne pas être moralisateur. Mais vers la fin, on a quelques considérations sur ce que c'est qu'écrire :
"- C'est d'abord un travail d'imagination. C'est vivre d'autres vies, créer des univers, des personnages, des mondes imaginaires. C'est travailler sur les mots, polir une phrase, trouver un rythme, une respiration, une musique. L'écriture n'est pas faite pour guérir. L'écriture, ça fait mal, ça ronge, a obsède." (page 353).
J'ai eu un moment d'incrédulité (jusque là, Musso multipliait les citations - en tête de chapitre - de Saint Augustin, Huxley, Stephen King, Françoise Sagan, etc., pourquoi pas ?), vu que le livre abonde de formules toutes faites : les gens soupirent, grimacent, des sourires éclairent les visages, les gens sont dévastés par la colère... On a du mal à trouver une phrase ou une pensée un peu intéressante d'un point de vue style ou profondeur, on reste toujours dans le domaine du cliché ou du déjà lu. Et quant à ronger ou obséder, on en est très loin...

Un livre qui se lit très vite, grâce à son style médiocre (la soupe Musso), son absence de pensée originale, ses dialogues clichés (on peut lire en diagonale, même crevé : on ne perd rien). Pourtant, grâce à son idée de départ, on a envie de savoir comment l'histoire va se finir... hélas, la fin est mauvaise.
Ceci dit, entre Marc Lévy et Musso (pour comparer deux champions des ventes), mieux vaut a piori lire un Musso. Mais mieux vaut encore lire autre chose.



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