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WINTREBERT Joëlle

(Toulon, 29/09/1949- )

wintrebert

 

Joëlle Wintrebert est une auteure prolifique, écrivant principalement de la Science-Fiction. Elle écrit également pour la jeunesse.
Elle est l'auteure de Kidnapping en télétrans (1984), Chromoville (1984), Les Olympiades truquées (1988, Prix Rosny-Aîné), Le Créateur chimérique (1989, Grand prix de la science-fiction française) , Pollen (2003, Prix Rosny-Aîné).



La couverture est très jolie (illustration de Arnaud Hug) :



La Chambre de Sable (Editions Glyphe, 2008, 182 pages). Il ne s'agit pas d'un roman de SF.

Marie a onze ans. Sa mère, Sylvana, aurait voulu être écrivain... mais elle a eu Marie jeune, et elle travaille à la Sécurité Sociale. Il n'y a pas de père, mais ce n'est pas un miracle, elle ne veut pas tellement en parler. Une voisine et amie, Nana, est le contraire de la mère : artiste-peintre décomplexée, elle aime se faire remarquer.

La chambre de sable, c'est celle de Marie.
"Allumer la veilleuse. La petite maison de plastique gardée depuis l'enfance éveille la voie lactée qui traverse le plafond bleu nuit de la chambre. Marie s'allonge, elle voudrait appareiller pour les constellations, Cassiopée, la Grande Ourse, le Cygne, l'Aigle, la Flèche, la Couronne Boréale, le Bouvier...
Le plafond piqué d'étoiles phosphorescentes refuse sa magie. Marie s'adosse au mur, face à sa fenêtre où les rideaux violine ont des gonflements de méduse. Elle grimace au souvenir de ses frayeurs de gosse, quand elle les voyait se jeter sur elle, les nuits de vent.
Cette nuit, la brise est douce, mais les plis lourds du sommeil pèsent plus que les rideaux.

La lampe de chevet, cette fois. Elle révèle la plage, la chambre plage de Marie, une gigantesque fresque dessinée par son amie Nana. Marie l'a mise en couleurs elle-même. Sable et mer assaillent les quatre murs. La plage est déserte. Seuls signes d'occupation, un saut et une pelle d'enfant, oubliés. Quelques voiliers rayent l'immensité marine. Le lit s'appuie contre le crépuscule. A l'horizon, un paquebot s'estompe, rosi par les derniers feux du couchant. Sur le mur adjacent, le soleil au zénith sèche une étoile de mer. Face à l'éblouissant midi, la même scène inversée se reflète dans les miroirs d'un placard intégré. L'aube se lève au bas du dernier mur. La fenêtre s'ouvre là comme une porte sur un ailleurs, comme si l'aube de cette plage était la réalité, et le spectacle changeant de la fenêtre une pure fiction.
La nuit, Marie s'endort à la belle étoile sous le plafond constellé de sa chambre, sa chambre où la moquette, les draps, la couette et jusqu'au mobilier ont la couleur du sable.
" (pages 11-12).
Marie a de l'imagination. Les voiliers croisent au large, il y a des oiseaux... Mais sa mère, Sylvana, rompt le charme. Ah, si Nana pouvait être sa mère... Elle n'est pas terre à terre, elle...

Marie s'occupe, elle imagine plein de choses, suit les passants, les voisins, inventente des vies. Et il y a ce voisin si intriguant, Justin Taillevent...

On peut trouver ce roman très beau de par son irréalité, ou penser qu'il est artificiel.
Les noms (Justin Taillevent, Charlotte Cotillon, etc.) font très "roman", les relations des voisins fleurent bon le "avant, tout le monde se connaissait".
On sent la volonté d'intemporalité, une certaine artificialité qui paraît un peu forcée.
La Chambre de sable n'est pas un mauvais roman, il y a de beaux passages, mais d'autres sont nettement moins réussis, certains personnages flirtent avec le cliché (Papa Maline, "Passe-muraille"... et Nana elle-même, souvent, dans son comportement) et plombent un peu le roman. Dommage, car il y a de bonnes choses dedans.





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