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Johann Wolfgang von GOETHE
(Francfort, 28/08/1749 - 22/03/1832)



goethe

 Johann Heinrich Wilhelm Tischbein (1751-1829) : Goethe dans la campagne romaine (1787).

"Johann Wolfgang (von) Goethe, né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 (à 82 ans) à Weimar, est un romancier, dramaturge, poète, théoricien de l'art et homme d'État allemand, passionné par les sciences, notamment l'optique, la géologie et la botanique, et grand administrateur.

Il est l'auteur d'une œuvre prolifique aux accents encyclopédiques qui le rattache à deux mouvements littéraires : le Sturm und Drang et le classicisme de Weimar (Weimarer Klassik). En physique, il proposa une théorie de la lumière et en anatomie, il fit la découverte d'un os de la mâchoire. Il est souvent cité en tant que membre des Illuminés de Bavière (nom d'ordre : Abaris). Son Divan doit beaucoup à Hafez.

Il est notamment l'auteur des Souffrances du jeune Werther (Die Leiden des jungen Werthers), Les Affinités électives (Wahlverwandtschaften), Faust I et II, Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister (Wilhelm Meisters Lehrjahre) ainsi que de nombreux poèmes dont beaucoup sont si célèbres que des vers en sont entrés comme proverbes dans la langue allemande : Willkommen und Abschied (« Es schlug mein Herz, geschwind zu Pferde / es war getan fast eh gedacht »), Mignon (« kennst du das Land wo die Zitronen blühn… », Connais-tu le pays où fleurissent les citronniers), Le Roi des aulnes (« Wer reitet so spät durch Nacht und Wind / es ist der Vater mit seinem Kind… »), Der König in Thule." (Wikipedia)


 

 

nouvelles
Photographié le 26/10/2015 dans le jardin de la maison de Goethe à Francfort.

 

Les Nouvelles. Circé/poche. 273 pages. Traduites de l'allemand par Jacques Porchat (1800-1864).

Le livre est constitué de : Entretiens d'émigrés allemands ; Les Bonnes femmes ; Nouvelle. Puis vient un texte de Claude Mouchard intitulé "Bassompierre, Goethe, Chateaubriand, Hofmannstahl : une aventure et son histoire".

1/ Entretiens d'émigrés allemands (Unterhaltungen deutscher Ausgewanderten, 1795). 152 pages.
Ce texte est composé de nouvelles insérées dans un contexte particulier, un peu comme dans le Décaméron.
"Dans ces jours malheureux qui eurent pour l'Allemagne, pour l'Europe, et même pour le monde entier, les plus tristes conséquences, quand l'armée des Français pénétra dans notre patrie par un passage mal gardé, une famille noble quitta les domaines qu'elle avait dans ces contrées, et s'enfuit au-delà du Rhin, pour échapper aux persécutions qui menaçaient toutes les personnes de qualité, auxquelles on faisait un crime de garder avec joie et respect le souvenir de leurs ancêtres, et de posséder divers avantages qu'un sage père de famille était heureux de procurer à ses enfants et à ses descendants." (page 9).
Parmi les gens rassemblés, voici un jeune homme, conseiller intime de S... :
"Son prince, le pays et lui-même avaient beaucoup souffert de l'invasion française ; il avait appris à connaître la tyrannie de la nation qui ne parlait que de la loi, et l'esprit despotique de ceux qui avaient toujours à la bouche le mot de liberté ; il avait vu que, dans ce cas encore, la multitude était toujours la même, et qu'elle acceptait, avec une grande vivacité, le mot pour la chose, l'apparence pour la réalité." (page 15).
Louise, une baronne, fait remarquer qu'ils ont grand besoin de se distraire. "Convenons de nous interdire absolument, quand nous serons réunis, tout entretien sur les intérêts du jour." (page 27).
Cela tombe bien : un ecclésiastique, un vieillard, dit avoir fait un recueil : "[...] parmi le grand nombre de vies privées, vraies et fausses, que l'on colporte dans le public, que l'on se transmet secrètement de bouche en bouche, il en est plusieurs qui ont un attrait plus noble et plus pur que celui de la nouveauté ; qui, par un tour spirituel, peuvent prétendre à nous récréer ; qui nous révèlent, en un moment, la nature humaine et ses secrets mystères ; d'autres, dont les sottises bizarres nous divertissent: parmi cette multitude d'histoires, qui occupent dans la vie ordinaire notre attention et notre malignité, et qui sont aussi communes que les hommes à qui elles arrivent ou qui les racontent, j'ai recueilli celles qui me paraissaient avoir un caractère, qui touchaient, qui occupaient ma raison et mon coeur, et lorsque ma pensée se reportait sur elles, me donnaient un moment de paisible et pure gaieté." (page 32).
Nous aurons ainsi droit à plusieurs histoires, avec parfois un peu de fantastique, et à des discussions.
"LOUISE
Il fallait vous expliquer plus précisément, nous n'aurions pas disputé.

LE VIEILLARD
Mais nous n'aurions pas discouru. Les confusions et les malentendus sont les sources de la vie active et des conversations.
" (page 88)
C'est bien vrai !
Parfois, la baronne fait des demandes.
"Je vous ferai une seule prière. Je n'aime pas, je l'avoue, les histoires qui entraînent toujours notre imagination dans les pays étrangers. Faut-il donc que tout se passe en Italie, en Sicile, en Orient ? Naples, Palerme et Smyrne sont-elles les seules villes où il puisse arriver quelque chose d'intéressant ?" (page 89).

"Goethe procéda quasiment en feuilletoniste, rédigeant épisode après épisode au fil de la publication.", nous dit une note de l'éditeur (page 267). Goethe a parfois plus ou moins repris des histoires existantes (par exemple, un texte de François de Bassompierre), s'est parfois inspiré de faits réels (comme on dirait au début d'un film), et a parfois totalement inventé l'histoire.
La dernière de ces histoires est la plus célèbre : il s'agit du "conte" (ou Le Serpent Vert).
Dans ce conte, on trouve un vieux passeur, des feux follets, un mystérieux serpent vert amateur d'or, un géant, des rois, une vieille qui peine sous le poids de légumes frais ("toute chose morte qu'elle portait, elle ne la sentait pas, et même la corbeille tendait alors à s'élever et flottait sur sa tête : mais des légumes frais ou un petit animal vivant étaient pour elle une charge extrêmement pesante", page 129)... La lecture peut engendrer une grande perplexité.
"En réaction à l'accueil mitigé qu'avaient obtenu les cinq précédentes livraisons de Die Horen - on lui reprochait sa légèreté, son manque de profondeur - Goethe écrivit Le Conte (Das Märchen), oeuvre difficile, exigeante et énigmatique. Le succès fut immédiat et le public se précipita sur les interprétations les plus diverses qui firent florès dès les premières années de sa parution. Goethe les collectionnait avec délectation et non sans une certaine férocité. Jamais il n'en livra la clé - si clé il y a. Dans les Xénies (1797, en collaboration avec Schiller), on trouve cette remarque ironique : « Plus de vingt personnages sont à l'oeuvre dans Le Conte. - Mais que font-ils donc ?! - Le Conte, mon ami. »" (page 271).

Ce conte a-t-il vraiment un sens caché, ou n'est-ce qu'une vaste supercherie ? (ce qui me plairait bien). Ce qu'on ne comprend pas paraît souvent profond...
On trouvera le texte sur : https://fr.wikisource.org/wiki/Entretiens_d’émigrés_allemands (la partie de Bassompierre est différente de l'édition Circé/poche, le texte ayant été retraduit de l'allemand - Goethe ayant fait quelques petites modifications - au lieu de prendre le texte de Bassompierre tel quel).

le jardin de la maison de Goethe
Le beau petit jardin de la Maison de Goethe à Francfort, 26 octobre 2015.

2/ Les Bonnes Femmes (paru en 1801). 34 pages.
Il s'agit d'une oeuvre de circonstance, écrite en quelques jours, qui prend la forme d'un dialogue qui "se fait l'écho d'une querelle plus sérieuse entre Schiller et Friedrich Schlegel concernant la « féminité ». Goethe y prend nettement partie pour la conception des romantiques qui prônait une femme cultivée et indépendante [...]" (page 272).
Il est question de gravures pour l'Almanach des Dames : des caricatures de femmes méchantes, pour lesquelles il faut écrire des petits textes.
"Mais l'imagination et l'esprit trouvent mieux leur compte à s'occuper du laid que du beau. Du laid, on peut faire beaucoup de choses ; du beau, l'on ne fait rien." (page 166), dit un ami de l'éditeur.
On a des gens intelligents qui parlent avec intelligence. C'est spirituel, mais ça tire parfois un peu à la ligne. C'est une petite chose dans l'oeuvre de Goethe.
On trouvera le texte sur : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Bonnes_Femmes

3/ Nouvelle (Novelle, écrit en 1826, publié en 1828). 30 pages.
"L'épais brouillard d'une matinée d'automne enveloppait encore la vaste cour du château du prince, mais déjà, l'on commençait à voir, à travers le voile moins sombre, toute la chasse à pied et à cheval s'agiter pêle-mêle. [...] Cependant tous attendaient le prince, qui, prenant congé de sa jeune épouse, tardait vraiment à paraître." (page 199).
La princesse na va pas participer à la chasse. Elle reste en compagnie d'un oncle et d'un écuyer ; ensemble, ils vont aller faire une promenade... La journée ne va pas être calme...
Contrairement au Conte (Le Serpent Vert), on a ici un peu de mystère, mais avec des interprétations possibles cohérentes (Goethe parle de ce texte dans ses Conversations avec Eckerman en janvier 1827, par exemple le 18 janvier : "Goethe poursuivit : « Montrer comment ce qui est rebelle, indomptable de la nature, le cède plus souvent à l'amour et à la piété qu'à la force, voilà ce que je m'étais proposé dans cette Nouvelle ; et la beauté de l'objet qui se résume dans l'enfant et le lion m'a incité à l'écrire. C'est là l'idéal, c'est la fleur. Et la verte frondaison d'un exposé tout réaliste a sa raison d'être, seulement par rapport à celle-ci. Que signifie le réel en soi ? Nous avons du plaisir à le voir fidèlement reproduit, il peut même nous donner une connaissance plus complète de certaines choses ; mais ce qu'il y a d'élevé dans notre âme ne se satisfait que dans l'idéal, dont la source est au coeur du poète. »", Conversations de Goethe avec Eckermann, nrf Gallimard, traduit par Jean Chuzeville, page 194) .
"Nouvelle est un récit à peu de personnages et d'événements, bien conçu et proportionné, vrai et naturel, avec des figures plus intéressantes qu'extraordinaires, plus plaisantes que parfaites... Elle doit laisser au lecteur le désir d'y penser, et ne rien révéler de subjectif de la part de l'auteur. Nouvelle est un chef-d'oeuvre du genre, particulièrement cher au vieux poète [...]" (Dictionnaire des Oeuvres, Robert Laffont).
On trouvera le texte sur : https://fr.wikisource.org/wiki/Nouvelle

L'ensemble est évidemment très bon.


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