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WALSER Robert
(Bienne, Suisse , 1878 - Herisau, Suisse, 25/12/1956)

 

robert walser   robert walser en 1937

A droite : Robert Walser en 1937.

 

"Issu d'une famille de huit enfants, Walser quitte l'école à quatorze ans et le domicile familial à dix-sept. Il voyage beaucoup et s'essaie sans succès au théâtre. Son existence au début de sa vie d'adulte lui fait alterner emplois alimentaires1 et création poétique : Walser exerce de nombreux métiers (domestique, secrétaire, employé de banque), qui lui inspireront certains de ses plus grands textes." (wikipedia).
Il publie des poèmes, des romans (notamment L'Institut Benjamenta en 1910), des textes divers.

Il vivait à Berlin. Il est reconnu par Musil.
Alors que sa situation semble s'améliorer, il quitte Berlin et revient à Bienne, puis s'installe à Berne. Il écrit de nombreux textes, qui ne seront rassemblés qu'après sa mort.
Il connaît des dépressions. En 1929, il entre dans une clinique psychiatrique. En 1933, il est transféré dans une autre clinique, contre son gré : là-bas, il cessera d'écrire.
Il y "séjournera jusqu'au jour de Noël 1956 où, quittant la clinique pour une promenade dans la neige, il marchera jusqu'à l'épuisement et à la mort. Son ami Carl Seelig a rendu compte des conversations menées avec l'écrivain pendant ces années de silence dans ses Promenades avec Robert Walser." (wikipedia).

Robert Walser, le 25/12/1956
Robert Walser. 31/12/1956.

" « Je suis terrorisé à l'idée de réussir quelque chose », écrit R. Walser. Ses héros partagenet cette terreur, non par timidité ou ressentiment mais en vertu d'une sorte d'épicurisme : ils veuelnt sortir de la nuit et retrouver le plaisir naïf d'être, simplement. Ce qui explique peut-être l'attiracen avouée de Franz Kafka pour l'oeuvre de R.Walser." (Jean-Jacques Pollet, Dictionnaire des Auteurs).

la promenade

La Promenade (Der Spaziergang, 1917 ; 117 pages). Traduit par Bernard Lortholary. NRF Gallimard.

"Un matin, l'envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l'escalier et me précipiter dans la rue." (page 9).
C'est le début de la promenade du narrateur-auteur, écrivain. Il va se balader, flâner, pendant une journée. Il a toutefois deux ou trois rendez-vous.
Il parle de choses et d'autres, et tout aussitôt : "Mais on voudrait prier M. l'auteur d'avoir l'obligeance de s'abstenir quelque peu de galéjades et autres superfluités. On aime à croire qu'il l'aura compris une fois pour toutes." (page 13).
M. l'auteur s'exprime bien, avec force joliesses dans ses phrases... la manière dont il parle aux autres, ou du moins la manière dont il le rapporte, est vraiment amusante.
Ainsi, il entre dans une librairie :
"- Pourrais-je, demandai-je timidement, avoir connaissance - afin de m'initier sans plus tarder à son admiration - de ce qui existe de plus fortement dense, de plus sérieux et, du même coup, naturellement, de ce qui est le plus lu, le plus promptement reconnu et acheté ? Je vous saurais infiniment gré d'avoir l'extrême de consentir à me présenter l'ouvrage dont assurément vous saurez bien mieux que personne qu'il a rencontré et qu'il rencontrera encore allégrement la plus grande faveur, tant auprès du public des lecteurs que chez les critiques redoutés et, pour cette raison même, sans doute aussi flattés de toutes parts. [...] Le désir de voir devant moi l'écrivain chéri par la société cultivée, de voir ce chef-d'oeuvre qu'on admire de toutes parts et qu'on assaille de jacasseries, et, je le répète, le désir de pouvoir sans doute aussi l'acheter, ce désir me ruisselle dans tous les membres." (pages 13-14).

Il anticipe souvent sur ce qui va se passer, revient au présent : "D'ici là, cependant, il aura aussi bien à parcourir encore bien du chemin qu'à écrire bien des lignes. Mais l'on ne sait que trop qu'il aime tout autant se promener qu'écrire, encore qu'il aime peut-être un tout petit peu moins cette dernière activité." (pages 31-32).

Un autre grand moment, c'est l'entretien qu'il a avec M. le Président de la haute commission fiscale. Ce dernier s'exclame :
"
- Mais on vous voit toujours en train de vous promener !
- La promenade, répliquai-je, m'est indispensable pour me donner de la vivacité et maintenir mes liens avec le monde, sans l'expérience sensible duquel je ne pourrais ni écrire la moitié de la première lettre d'une ligne, ni rédiger un poème, en vers ou en prose. Sans la promenade, je serais mort et j'aurais été contraint depuis longtemps d'abandonner mon métier, que j'aime passionnément. Sans promenade et sans collecte de faits, je serais incapable d'écrire le moindre compte rendu, ni davantage un article, sans parler d'écrire une nouvelle. Sans promenade, je ne pourrais recueillir ni études, ni observations. Un homme aussi subtil et éclairé que vous comprendra cela immédiatement. [...] Une promenade me sert professionnellement, mais en même temps elle me réjouit personnellement ; elle me réconforte, me ravit, me requinque, elle est une jouissance, mais qui en même temps a le don de m'aiguillonner et de m'inciter à poursuivre mon travail, en m'offrant de nombreux objets plus ou moins significatifs qu'ensuite, rentré chez moi, j'élaborerai avec zèle.[...]
Savez-vous que je travaille dur, dans ma tête, et obstinément, et que souvent peut-être je suis actif au meilleur sens du mot, alors que j'ai tout l'air d'être un individu sans responsabilité, un rôdeur à mine patibulaire, paresseux, rêveur et indolent, qui se perd dans le bleu ou le vert, sans penser ni travailler ?
" (pages 75-79)
Et ce n'est qu'une petite partie de cette apologie de la promenade.

Le but de l'entretien, c'est de persuader M. le Président de la haute commission fiscale d'obtenir le taux d'imposition le plus bas...

Un récit très sympathique.

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