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Alexandre Papadiamantis (Αλέξανδρος Παπαδιαμάντης)
(Skiathos, 04/04/1851 -
Skiathos, 03/01/1911)

 
alexandre papadiamantis

 

Alexandre Papadiamantis "est un écrivain majeur du XIXe siècle en Grèce, auteur de nombreuses nouvelles et de romans qui ont marqué profondément la littérature grecque comme en témoignent les éloges prononcés par de nombreux écrivains, entre autres Constantin Cavafis, Odysséas Elýtis, et à l'étranger, Milan Kundera. Papadiamantis est considéré comme le fondateur des lettres modernes en Grèce. [...]

Au cours du mois de juillet 1872, il accomplit un pèlerinage au Mont Athos en compagnie de son ami Nicolas Dianelos, devenu moine sous le nom de Niphon, et il vit durant huit mois comme novice dans un monastère. Mais se considérant comme indigne de l'état de moine, il renonce à la vocation religieuse, et de retour chez lui, annonce à sa mère : « Moi, je me ferai moine dans le monde »." (Wikipedia).

"Ses débuts sont marqués par de médiocres romans historiques jusqu'à ce que, avec Christos Milionis (1885), il trouve enfin sa voie : la nouvelle. Il en écrit près de deux cents, publiées dans les journaux de l'époque. Conservateur, marqué par l'orthodoxie, il décrit, en un mélange unique de langue savante, liturgique et de dialecte, le destin de ses compatriotes. Beaucoup de ces textes sont purement alimentaires, et la construction est souvent négligée. Pourtant, certains récits sont des réussites, comme la Meurtrière (1903), considérée comme son chef-d'œuvre, où il évoque la situation de la femme dans la société grecque rurale, mais aussi le problème du mal, dans un esprit qui rappelle Dostoïevski" (Larousse)

les petites filles et la mort    louis janmot
Santorin, vue sur la caldeira, 25 mai 2014.
Illustration de couverture : Louis Janmot, détail de la scène VIII du Poème de l'âme, 1835-1855. Musée des Beaux-Arts, Lyon. A droite, Poème de l'âme VIII - Cauchemar (voir Wikipedia)

Les Petites filles et la mort (Ἡ Φόνισσα, 1903). Traduit du grec par Michel Saunier. Babel. 190 pages.
Il s'agit du roman traduit parfois sous le titre "La Meurtrière" ou, plus explicite encore, "L'Infanticide". Il est généralement considéré comme le chef-d'oeuvre de l'auteur.
"On ne trouve jamais chez Papadiamantis ce regard extérieur et facilement anecdotique qui prive souvent d'intérêt les peintures de moeurs. Ce qui fait la force des Petites Filles et la mort, c'est que l'héroïne n'est pas une création arbitraire. Ce n'est ni un monstre ni une folle. C'est une femme très semblable à celles que l'on rencontre en Grèce dans les îles et les campagnes, à celles que montrent les textes populaires, parfaitement lucide et douée d'une imagination fertile et d'un violent désir d'aider les autres avec les pauvres moyens dont elle dispose, ne reculant devant rien pour faire ce qu'elle croit bon et salutaire, parce que dans le désespoir même elle ne peut se dispenser d'agir [...]" (note du traducteur, page 7).

Ce court roman est centré sur les femmes. Nous sommes à Skiathos, une île grecque de la Mer Egée (l'île natale de l'auteur).
Les habitants sont pauvres. Les hommes qui veulent sortir de la misère partent à l'étranger (sujet de nouveau d'actualité, hélas...), en Amérique par exemple, ne donnent plus de nouvelles et n'envoient pas d'argent. Ceux qui restent ne valent généralement pas grand-chose mais sont courtisés : la rareté de la marchandise fait sa valeur, si l'on peut dire.
Les femmes, elles, par la force des choses, sont condamnées à rester et à trimer. Si elles se marient, ce sera à un homme qui sera vraisemblablement un bon à rien (sinon, il serait parti). Les femmes travaillent beaucoup, les hommes un peu, mais compensent en buvant ce qu'ils gagnent.

Les couples mariés (si possible) ont des enfants, ce qui accentue la précarité de leurs conditions de vie.
"Et tous ces fléaux, si atroces en apparence, qui fauchent avant l'heure les nouveau-nés, la variole, la scarlatine, le croup et les autres maladies, ne sont-ils pas plutôt de grands bonheurs, des caresses affectueuses que font les ailes des anges, qui se réjouissent dans les cieux quand ils accueillent l'âme des petits enfants ? Et nous autres hommes, dans notre aveuglement, nous considérons cela comme un malheur, un fléau - comme une mauvaise chose." (page 63).

Etrangement, les pauvres ont surtout des filles, et les filles des pauvres sont plus résistantes que celles des gens aisés. Le monde est mal fait.
"Celles-là sont les seules dont aucun mal ne vienne à bout. Il semble qu'elles se multiplient à dessein, pour apporter à leurs parents l'enfer en ce monde même. Ah ! à force de penser à ces choses, on finit par perdre la tête !" (page 64).
Bien sûr, si le monde est mal fait, on peut lui donner un coup de pouce. L'héroïne, la vieille Francoyannou, est prête à faire le bien. Pour le moment, elle veille : sa petite-fille est souffrante.
"Le feu achevait de se consumer, la flamme de la lampe à huile vacillait sous le manteau de la cheminée, l'accouchée somnolait sur son lit ; le nouveau-né toussait dans son berceau et la vieille Francoyannou, comme les nuits précédentes, veillait à demi allongée sur son grabat.
C'était à peu près l'heure du premier chant du coq, l'heure où les souvenirs remontent pareils à des spectres...
" (page 23).

C'est un bon roman, bien écrit, qui ne cherche pas à plaire. Il est terriblement sombre, désespérant.

 

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