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Antonio Tabucchi

(Pise, 24/09/1943 - Lisbonne, 25/03/2012)

tabucchi


"Antonio Tabucchi est né à Pise le jour des premiers bombardements américains sur la ville. Il est fils unique d’un marchand de chevaux. Durant ses années d'études, il voyage en Europe pour étudier la littérature. C'est à Paris qu'il découvre Fernando Pessoa en lisant la traduction française du Bureau de tabac [que l'on pourra lire sur http://dormirajamais.org/bureau/ ]. Son enthousiasme l’amènera à découvrir la langue et la culture du Portugal, pays qui deviendra sa deuxième patrie. Il poursuit des études de littérature portugaise à l’université de Sienne et rédige une thèse sur le Surréalisme au Portugal. Passionné par l’œuvre de Pessoa, il a traduit toute son œuvre en italien, avec sa femme, Marie-José de Lancastre, rencontrée au Portugal.

De 1987 à 1990, Antonio Tabucchi dirige l’Institut culturel italien à Lisbonne. La ville servira de cadre à plusieurs de ses romans. Il partage sa vie entre Lisbonne, Pise, Florence, voire Paris, et continue d’enseigner la littérature portugaise à l’université de Sienne. Il a beaucoup voyagé de par le monde (Brésil, Inde…). Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma (Nocturne indien, par Alain Corneau), ou au théâtre (Le jeu de l'envers, par Daniel Zerki).
[...]
Il est l'auteur notamment de Nocturne indien (prix Médicis étranger 1987), de Sostiene Pereira (Pereira prétend) et de la Tête perdue de Damasceno Monteiro. Il a écrit directement en portugais Requiem.
" (merci wikipedia)
Il est également l'auteur de Tristano meurt (Tristano muore. Una vita ; meilleur livre 2004 pour le magazine Lire).

nocturne indien

Couverture : David Hockney : Still Life, Taj Hotel Bombay (détail). 1977. Collection privée

hockney

- Nocturne Indien. (Notturno Indiano, 1984). Christian Bourgois Editeur, 120 pages. Traduit de l'italien par Lise Chapuis en 1987. Prix Médicis 1987.

Le livre commence par une citation de Maurice Blanchot : « Les gens qui dorment mal apparaissent toujours plus ou moins coupables : que font-ils ? Ils rendent la nuit précédente. »".
Puis vient une note : "Ce livre n'est pas seulement une insomnie, c'est aussi un voyage. L'insomnie appartient à qui a écrit le livre, le voyage à qui l'a fait. [...]"
Tabucchi parle de son livre comme d'un "Nocturne dans lequel on cherche une Ombre".

Suit un répertoire des lieux évoqués : différents hôtels, plage,... bien sûr en Inde. Répertoire topographique qui pourait servir de guide, un jour, à "un quelconque amateur de parcours illogiques".

Au début du roman, le narrateur arrive en Inde. Il a quelque chose à y faire, officiellement, disons. Mais officieusement, il recherche Xavier, un ami à lui, qu'il n'a pas vu depuis longtemps. C'est l'"Ombre" dont Tabucchi parlait dans sa note introductive. On se doute bien que la quête va être difficile, sinon impossible.

Le chauffeur de taxi cherche à emmener notre narrateur dans un hôtel avec lequel il doit avoir un accord, mais notre héros tient à aller dans un petit hôtel d'un quartier absolument pas touristique, et même pas très bien fréquenté. Nous sommes à Bombay.
"Le « Quartier des Cages » était bien pire que je ne l'avais imaginé. Je le connaissais par certaines photos d'un photographe célèbre et je me croyais prêt à affronter la misère humaine, mais les photos enferment le visible dans un rectangle. Le visible sans cadre, c'est toujours autre chose. Et puis ce visible-là avait une odeur trop forte. Ou plutôt de multiples odeurs." (page 17).

Beaucoup plus loin, on aura quelque chose d'un peu similaire :
"« Vous n'êtes jamais allé à Calcutta ? »
Je fis non de la tête. « N'y allez pas », dit Christine, « ne faites jamais cette erreur. »
« J'aurais cru qu'une personne comme vous pensait que, dans la vie, il faut voir le plus de choses possibles. »
« Non », dit-elle avec conviction, « il faut en voir le moins possible. »
" (page 109)

J'ai eu un prof de droit qui était allé à Calcutta (il s'était rendu en Inde pour son travail). Il nous avait aussi totalement déconseillé d'y aller, tellement la misère y est insupportable. Les recommandations convergent.

Mais revenons au roman. Le narrateur suit la trace de Xavier.
"« Pourquoi est-ce qu'il s'est retrouvé dans cet endroit ? » demandai-je. « Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Où est-il maintenant ? »" (page 22).
Il se rend à un hôpital (de Bombay) et demande à un médecin s'il ne l'aurait pas vu.
"« [...] il est Portugais, mais il n'est pas venu en tant que missionnaire, c'est un Portugais qui s'est perdu en Inde.»
Le médecin hocha la tête en signe d'approbation. Il avait une demi-perruque brillante qui changeait de place chaque fois qu'il remuait la tête, comme une calotte de caoutchouc. « En Inde beaucoup de gens se perdent », dit-il, « c'est un pays qui est fait exprès pour cela. »
" (page 26).

Un livre curieux mais assez prenant, qui, à travers des rencontres, dégage une vraie atmosphère, en passant du rêve à la réalité, de la réalité à la fiction (à l'intérieur même du livre), du chercheur au cherché, de la volonté de trouver à la volonté d'être trouvé, de celle de ne pas être trouvé à celle de ne pas trouver.
Peut-être le livre parle-t-il de l'inutilité de la quête de soi ? Ou bien du contraire, puisque finalement, cela fait une histoire ?
Tabucchi brouille les pistes avec plaisir, intégrant même au livre une critique de son histoire...


Ce roman a été adapté par Alain Corneau en 1989. En voici la bande-annonce japonaise (on trouve ce que l'on peut sur le net...)

 

Ah, le beau Quintette pour cordes de Schubert !

 

"Je ne crois pas au destin, je crois au rendez-vous", dit Tabucchi :

 

 


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