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GENYÛ Sôkyû
(28/04/1956-)
"Gen’yû Sôkyû est diplômé de littérature chinoise de l'université Keio de Tokyo. Après ses études, il écrit tout en exerçant divers métiers. À 28 ans, il se fait moine bouddhiste. En 2000, il publie L'Arc d'eau, qui est sélectionné pour le prix Akutagawa. En 2001, il reçoit ce prix pour Des fleurs dans les limbes qui fait sensation à cause de la profession de son auteur. Gen’yû Sôkyû est maintenant « père prieur adjoint » au temple Rinzai Zen dans le département de Fukushima. " (Source : jlpp.com, page supprimée depuis).
Au-delà des terres infinies. (Chuin no hana, 2001). Traduit du japonais par Corinne Quentin. 118 pages. Editions Philippe-Picquier.
Ce roman a reçu le prix Akutagawa en 2001 (ce qui ne figure nulle part sur le livre, bizarre...).
Le titre original est donc Des fleurs dans les limbes.
Le principal protagoniste de l'histoire, Sokudô, est moine zen. Il a pris la suite de son père et s'occupe d'un temple d'une petite ville. Sa femme, Keiko, vient d'une grande ville.
"" (page 15).
Six ans se sont écoulés depuis son arrivée. Elle aide son mari dans ses tâches, notamment en s'occupant des fidèles lors des cérémonies diverses.
"" (page 16).
"" (pages 17-18).
Le roman, c'est vraiment cela : un entre-deux, ou une tentative de rapprochement de deux mondes, de plusieurs conceptions qui semblent s'exclure. Tradition et modernité, par exemple : c'est un cliché, bien sûr, mais pour le coup, c'est vrai... Ainsi, après un décès, le mort n'est définitivement dans l'au-delà qu'au bout du quarante-neuvième jour. Eh bien, on peut lire ceci, page 30 (Sokudô parle à sa femme) :
""
Mais il n'y a pas que l'astronomie à passer à la moulinette Zen, la physique des particules y a droit aussi !
Notre moine fait aussi des recherches sur Internet... bref, il vit avec son temps.
Il y a donc une tentative de rapprochement entre la science et le Zen, mais également (et c'est plus le sujet du livre) une étude (enfin, c'est un bien grand mot) des relations entre le Zen et les croyances populaires.
Ainsi, le déclencheur de l'histoire est Mme Ume, une femme voyante, qui a annoncé le jour de son décès...
Lorsque Sokudô se réveille, au début du roman : "" (page 7). Cette prédiction ratée, de la part d'une voyante... comment dire... très compétente, est assez perturbante...
Le surnaturel et la religion sont au centre du roman. A propos de Sokudô : " (page 62). C'est cette gestion du surnaturel qui est fournie par les croyances populaires.
Un bon mais court roman, vraiment intéressant (d'autant plus qu'il est écrit par un vrai moine Zen), dans la catégorie qui ne met pas tous les points sur les "i". La meilleure des catégories.
Des notes, très bienvenues, expliquent des subtilités intraduisibles, ou bien des détails du bouddhisme.
Vers la lumière. (Amitabha, 2003). Traduit du japonais par Corinne Quentin en 2010. 168 pages. Editions Philippe-Picquier.
C'est le début du roman :
"" (page 5). L'homme tombe, sans la moindre résistance. C'est un rêve.
"" (pages 5-6).
La fille de la narratrice est mariée à un bonze, Jiun. Tout ce petit monde s'entend bien.
"" (page 7). Là, c'est la narratrice qui parle. Elle a quatre-vingt ans.
"" (page 14).
Le cancer progresse.
"" (page 42).
Elle voit apparaître son mari défunt.
Elle se voit, aussi. C'est étrange. "" dit Jiun en page 45, avant d'embrayer sur des théories impliquant les molécules.
En effet, comme dans le précédent livre de Genyû Sôkyû, Au-delà des terres infinies, il y a ici un mélange de religions et de science.
Le titre original du roman, Amitabha, est expliqué : "" (page 67).
Dans la chambre d'hôpital de la narratrice, ça papote beaucoup (trop, en fait... c'est parfois un peu long), et surtout religion et science, poids de l'âme perdu à la mort (au sujet de quoi on pensera au film 21 grammes, de González Iñárritu), conversion de la matière en énergie...
On lit par exemple :
"" (page 94).
Et ça parle de E=MC2, du tremblement de Terre que le Christ a pu faire grâce à son énergie, consécutive à la perte de matière, matière convertie en énergie...
On parle de religion en général :
"" (page 94). Bref, c'est très libre, personne n'est dogmatique.
Le lecteur non japonais apprendra des choses étranges sur le fonctionnement de la société japonaise. Tomio est le fils de la famille. Tout marchait bien pour son entreprise jusqu'au tremblement de terre de Kôbé.
"" (pages 83-84).
Tomio se met à suivre des cours de catéchisme. Ce qui lui permet de se mêler à la discussion dans la chambre d'hôpital, et d'apporter des histoires tirées de la Bible.
Pendant que ça papote, la narratrice suit plus ou moins ce qui se dit, mais au fur et à mesure que le livre avance, elle perd la notion du temps, des enchaînements, le passé lui revient, elle ne sait plus où elle est. "" (page 99).
Elle va cheminer vers la lumière, comme le dit le titre du roman.
Un livre pas inintéressant, mais souvent un peu long (les conversations dans la chambre d'hôpital...). On retrouve le mélange religion/science de Au-delà des terres infinies, mais Vers la Lumière est quand même moins bon.
Film d'après son oeuvre :
- Aburakurasu no matsuri (2010). Réalisé par Naoki Katô. Il s'agit de l'histoire d'un moine bouddhiste, ancien rocker..
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