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HIRAIDE Takashi

(Fukuoka, 1950 - )

hiraide takashi

Hiraide Takashi est né en 1950 à Fukuoka. Il est avant tout poète (et marié à la poétesse Kawano Michiyo), mais est également connu comme critique et essayiste. Il a publié un roman.
On trouvera quelques poésies, plus bas.


  hiraide
A droite, la couverture anglosaxonne, avec une oeuvre de Foujita : Chat couturier, 1927.


- Le Chat qui venait du ciel (Neko no kyaku, 2001, Picquier Poche, 131 pages, traduction d'Elisabeth Suetsugu).
"Roman touché par la grâce", "Tout le charme infini de ce livre..." C'est ce que proclame la quatrième de couverture avec l'objectivité et la retenue caractéristiques des quatrièmes de couverture de chez Picquier. Ils auraient tort de s'en priver : dites des compliments, il en restera toujours quelque chose, surtout quand certains critiques font du copier/coller.

Ce court roman parle d'un sujet que connaît bien l'auteur : lui, sa femme, et le chat qui leur rend visite. Ah, qu'il est mignon, le petit chat qui ne se laisse pas prendre dans les bras, qu'il est mystérieux, ce petit animal qui ne miaule pas, ce félin qui vient leur rendre visite depuis la maison d'à côté.
A part ça, pas grand chose. Alors, comme à chaque fois qu'on n'a rien à dire, on fait des digressions.
Horie Toshiyuki, dans le Pavé de l'Ours, abordait des sujets divers, qui avaient tout de même le mérite de divertir quelque peu (le lancer de camemberts...). Hiraide, lui, parle de Machiavel, à deux reprises :
"Membre du gouvernement de la république de Florence, Machiavel est passé à la postérité comme penseur politique d'un pragmatisme achevé, mais on ne saurait oublier qu'il était également poète, un poète à la langue riche qui a laissé nombre de fables et de contes. Dans ces textes qui empruntent les formes d'expression les plus diverses, à travers le terme de "Fortune", ou celui de "virtu", qu'on pourrait rendre à l'aide de vingt mots ou plus - courge, vertu, morale, génie, habileté, bravoure, persévérance, élan -, ou encore celui de "nécessité", que l'on peut traduire par besoin, voire désespoir, une grandeur toute particulière se transmet au lecteur." (pages 22-23).
Je m'arrête là, il y en a encore pendant une page et demie, et puis encore une autre en page 103.

Sinon, quoi d'autre ?
Comme il n'y a pas que Machiavel dans la vie, il fait également mention de Léonard de Vinci, des lithographies polychromes, et puis pour passer aux exercices pratiques, il passe deux pages à expliquer comment mesurer un arbre avec son ombre, il mentionne Thalès de Milet, etc.

Lorsqu'il ne parle pas de lui ("Je suis atteint d'une aversion incontrôlable à l'égard des mantes religieuses. Leur vue même m'est insupportable. Le bruit qui m'avait fait croire à une lame qu'on aiguise était le frémissement des ailes de la cigale qui se débattait avec acharnement", pages 106-107), ou bien de sa femme ("J'ignore pourquoi, mais elle ne suportait pas les canards.", page 108 - on pourrait lui recommander les services du Docteur Jennifer Melfi, de la série The Sopranos, qui est une spécialiste en phobie des canards), quand le couple ne s'extasie pas sur le si mignon petit chat qui vient squatter chez eux ("Chaque fois que nous nous levions tard, ma femme jetait un coup d'oeil derrière le rideau. « Enfin, ce chat ne serait pas à nous ? » disait-elle d'un air heureux en le regardant dormir.", page 63), il observe la beauté de la Nature :
"La pluie printanière s'est mise à tomber. J'ai pu me rendre compte que, lorsque quelques gouttes passagères s'écrasent comme sur une plaquette de verre de laboratoire, il est possible d'observer les variations de grosseur des gouttes. Je discerne vaguement le mouvement des nuages, le tourbillonnement de feuilles. La silhouette brunâtre qui se déplace avec nonchalance appartient selon toute vraisemblance au rôdeur félin qui a ses entrées dans la propriété, dont on voit le ventre effilé. Un oiseau s'est posé sur l'auvent de verre, dessinant l'empreinte rose de ses pattes. A peine posé, il s'est mis à glisser. Sentant le danger, il a regagné en hâte le traillis. La vitre étant à moitié opaque, je n'ai pas réussi à distinguer quel oiseau c'était." (page 28).

Alors voilà, il y a une jolie couverture (oeuvre de Georges Manzana-Pissaro, un des fils de Camille Pissaro), mais il faut vraiment aimer les chats pour voir une quelconque grâce ou autre charme infini dans ce petit livre qui a finalement beaucoup des travers de la littérature française qu'on n'aime pas, celle qui parle de soi - et dont on se fiche royalement.

 

- Poésies. Traduction de Sekiguchi Ryoko. Pages 153-158 de la revue PO&SIE numéro 100 (2002, Belin).

* Quelques extraits de Pour l'esprit combatif des noix (Karumi no sen-ino tameni) :
1)
Le train souterrain radieux. Le mur qui s'éclaircit, qui n'en finit pas. Un nuage à la brosse sur la prière métallique tonnante qui noue les jours, ô le commencement, c'est cela ton nid.

5)
Tu es né dans un coin ensoleillé et doux, au bord de la baie que longent les hangars. Les yeux bridés, hérités du détroit. Les cheveux des marées qui parsèment des îles. Les joues bronzées. Les jambes souples qui parfois s'emmêlent. Même dans le déplacement de la bataille, comme tu dissimules la révolte contre la mort dans l'art d'une voix calme, cet âge persiste à demeurer, doucement au revers des journées.

37)
Passages un jour ramifiés par jeu, avec les fibres fraîches de la pulpe ; tout en restant tels qu'ils sont, ils finissent par couvrir l'ensemble d'une dureté sans pareille-, agite cette clochette parfaite. A notre passage souterrain strictement interdit au feu nu, agite ce labyrinthe entièrement exposé. Au début, cela ne sonne pas. Au début, cela ne sonne pas.

54) Au milieu d'une poubelle profonde et sombre, l'enfant de l'abricot s'est enfin réveillé. « Ah moi, je pourris sans sautiller, sans connaître ce qui brille fermement. » Et puis il s'est glissé d'une profondeur de deux fois sa taille, parmi des papiers mouillés et des miettes de pain. Au loin, des cris de joie.

57)
Les âmes enrobées des écorces vertes. Drues, sous chacune s'accrochent les gouttes d'orage !

110)
C'en est assez. Je vais te passer de bouche à bouche, une goutte de saut dans le bocal. Et ensuite, cassons les noix.
"


* Deux extraits de Le portrait d'un jeune osthéopathe (Wakaï seikotsushi no shôzô):
"
1)
Il demeurait encore dans le flacon et son pré renversés. Un coup de brosse de nuage passait en vitesse, les carpeaux ont fait déborder l'eau. Il persistait dans l'ombre crayonnée comme si elle coulait vite, à la faveur du rayon de soleil qui perçait oblique.

14)
Parmi les rochers où l'écume de l'eau jaillie s'éparpillait en poudre de feu irrégulier, une paire de gants tournoyaient. Les dix doigts, se laissant posséder par l'ombre d'une méduse qui venait de mourir, certains cassés, certains tordus, tentaient d'indiquer toutes les directions possibles.
"



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