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IROKAWA Takehiro
(Tokyo, 1929-1989)
Né en 1929, Irokawa Takehiro connaît la destinée troublée de sa génération. Il doit, pour survivre aux destructions de la guerre se livrer au marché noir et pratiquer mille petits metiers.
Il commence à écrire au début des années soixante et en 1978 et 1981, voit deux de ses oeuvres couronnées par des prix littéraires.
Irokawa est né à Tokyo. Son père était un capitaine de marine à la retraite qui restait à la maison avec une pension militaire. Les relations de Irokawa Takehiro avec son père n'étaient pas bonnes. Irokawa commença tout jeune à manquer l'école age et à aller voir des films et des spectacles dans le quartier de divertissement d'Asakusa.
En 1943, du fait de la mobilisation, il travaille dans une usine et à la fin de la guerre, il est renvoyé de l'école lorsque l'on découve qu'il avait édité en un magazine ronéotypé considéré comme subversif par le gouvernement. Pour survivre, il doit s'adonner à de petites activités criminelles, marché noir, paris, mah-jong.
Au début des années 1950, Irokawa commence à écrire sous divers pseudonymes. Il reçoit une reconnaissance littéraire en 1961, pour une nouvelle, en remportant le prix Chuokoron des nouveaux écrivains. Il publie beaucoup jusque dans les années 1970.
Irokawa remporte le prix Naoki en 1978, le prix Kawabata en 1982, et le Yomiuri Prize en 1988, pour Le Journal d'un Fou.
Il avait été brièvement hospitalisé en 1968 pour des troubles visuels et auditifs, peut-être reliés à la narcolepsie. Il meurt d'une attaque cardiaque en 1989.
(merci Wikipedia !).
Sous le pseudonyme de Asada Tetsuya, il avait notamment publié Mahjong Hourouki, un livre adapté au cinéma par Wada Makoto en 1984.
Couverture : Maeda Seison (1885-1977) - En attendant d'entrer en scène, 1955.
Le Journal d'un Fou (Kyôjin nikki ; 267 pages). Traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle. Piquier poche.
Ce très curieux roman, écrit en 1988, nous place dans la tête d'un homme dont la raison a vacillé. Entré dans un hôpital psychiatrique, il va en sortir grâce à une jeune femme elle non plus pas tout à fait saine d'esprit. L'homme n'est pas complètement fou, il comprend que les choses étranges qu'il voit sont des hallucinations, mais c'est grâce à une analyse raisonnée qu'il le réalise, car il est tellement habitué à ses hallucinations - qui donnent lieu à des pages vraiment étonnantes - qu'il les anticipe lorsqu'il en perçoit les signes avant-coureurs.
Quand il n'est pas sujet à ces visions, il passe son temps à s'analyser lui-même, sa vie, ainsi que le monde dans son ensemble. Son désir de comprendre le monde s'est exprimé très tôt : pour s'amuser, il a mis au point un système (à base de cartes) de représentation de microcosmes - le monde de le lutte (le sport), de l'école, du base-ball, puis du cinéma - remarquable et extrêmement complexe (une sorte de SimCity, le jeu vidéo, avant la lettre).
"", dit-il page 38 à propos de son système de jeu. Il ajoute (même page, plus bas) : "".
La vie est complexe et incompréhensible ; néanmoins, dans son désir de vouloir la comprendre, il modélise le monde en un jeu aussi complexe, mais dont il maîtriserait les règles. Malheureusement, plus il affine sa représentation du monde et plus il sent s'échapper le sens des règles.
A la page 234, dans une de ses crises d'autodénigrement quasi dostoïevskiennes, il dit : ""
Est-il donc fou, ou bien plus lucide que les autres, car nous serions tous incomplets ?
Film d'après son oeuvre :
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Mahjong Hourouki (1984), film en noir et blanc réalisé par Wada Makoto. Avec Sanada Hiroyuki (vu dans Ring, Rush Hour 3, 47 Rônin version Carl Rinsch... et dans Lost). Plusieurs récompenses et de très nombreuses nominations.
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