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MIURA Kiyohiro
(Hokkaido, 10/09/1930 - )
Miura Kiyohiro est néà Hokkaido en 1930. Il va à l'Université de Tokyo avant d'aller aux Etats-Unis en 1952, où il fait un BA d'Histoire Américaine au San Jose State Collegeen 1955et un MFA à l'Université d'Iowa en 1958. Il est l'auteur de plusieurs livres scolaires, ainsi que de (au moins) un recueil de nouvelles (Un Voyageur dans l'Univers), deux recueils d'essais et trois romans.
Il obtient de le prix Akutagawa an 1988 pour Je veux devenir Moine Zen !
(informations trouvées dans A Community of Writers: Paul Engle and the Iowa Writers' Workshop, ,Robert Dana, 1999).
En couverture : une oeuvre de Kamisaka Sekka (voir en bas de page).
Je Veux devenir Moine Zen ! (Picquier poche, 143 pages, traduit par Elisabeth Suetsugu ; paru en 1988, traduit en français en 2002). Prix Akutagawa 1988.
Le narrateur de l’histoire est un homme sans histoire (et dont on n'apprendra pas grand chose). Il vit dans son époque et a même passé quelques années aux Etats-Unis. Il a une femme et deux enfants : un fils aîné, et une fille.
Tous les dimanches, alors que la maisonnée est encore endormie, il se rend pourtant dans un temple zen pour une séance de zazen (méditation assise). Sa femme finit par lui reprocher de ne pas s’occuper assez de son fils, un garçon turbulent et bien dissipé à l'école : " ", page 24). Plutôt que d'arrêter ses séances de zazen, il en vient à emmener son fils avec lui.
De manière inattendue, les choses se passent plutôt bien, et l'enfant veut rapidement devenir moine Zen.
Gardera-t-il cette vocation au fil des ans sans en être détourné par les plaisirs de la vie moderne ? Mauvais et dissipé à l'école, pourra-t-il passer les examens, et concilier son amour pour la télé, les jeux vidéos, la musique avec sa vocation ? Quels sont les problèmes inattendus qui ne vont pas manquer de surgir, et quelles tensions cela créera-t-il au sein de la famille ?
C'est tout cela que ce court roman raconte, du point de vue du père de famille, avec vivacité et un humour un brin désabusé parfois.
C'est là que réside l'originalité du livre : les motivations du fils, son côté un peu Dr Jeckyll/Mr Hyde ne sont pas explicitées. Il est une sorte de bloc compact, quasiment incompréhensible (même si on peut lui trouver des explications, elles sont fragiles).
Plutôt qu'un exposé "tendance" sur les bienfaits de la spiritualité, le lecteur est amené à partager l'incompréhension du père, incompréhension d'autant plus définitive, si l'on peut dire, que le roman est écrit comme si le père, confortablement assis dans un fauteuil en face du lecteur, un bon cognac à la main, nous racontait tout ce qui s'était passé, ce qui impliquerait qu'il ait un minimum de recul. Mais il s'avère que ce père est tout de même pas mal naïf, et qu'il ne voit pas venir les événements ; la mère, elle, le laisse faire mais en lui faisant des reproches par la suite (si le narrateur ne déforme pas la réalité !).
Donc, si le fils a une personnalité opaque, on pourrait dire qu'il le tient de ses deux parents. Si l'histoire était racontée du point de vue du fils, on aurait certainement beaucoup de mal à comprendre les motivations et les étonnements du père…
Tout ceci est d'ailleurs rendu d'autant plus curieux que le roman, nous apprend la quatrième de couverture est "largement autobiographique".
En conclusion : un livre au récit classique, qui ne révolutionne pas la littérature, mais qui est intéressant, ne serait-ce par ce qu'il nous apprend sur ce qu'est le zen au Japon à notre époque…
La couverture reproduit une oeuvre de Sekka Kamisaka (1866-1942) :
En voici d'autres (titres : ? ; Dragon ; Flûtiste parmi des pétales des pétales de roses):
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