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Miyazawa Kenji

(Hanamaki, Iwate, 27/08/1896 - Hanamaki, Iwate, 21/09/1896)

miyazawa kenji

"Kenji Miyazawa naît le 27 août 1896 à Hanamaki, ville située dans la région plutôt pauvre d'Iwate, dans une famille aisée de commerçants de vêtements. [...]
En cette ère Meiji, qui marque la modernisation du Japon, le pays fait face aux difficultés nombreuses qu'il connaît (fragilité face à la mer, problèmes sanitaires graves en raison de fortes précipitations, faiblesse de rendement des sols et famine) et se lance notamment dans des projets d'endiguement.
[...]

Il s'intéresse fortement à la géologie et se lance dans des études d'agronomie afin de pouvoir aider un jour la communauté agricole.
Son intérêt et son engagement pour le monde rural sont une source de désaccord avec son père qui souhaite que son fils aîné reprenne l'affaire familiale.

Étudiant doué, il intègre l’École supérieure d'agronomie de Morioka [...], de renommée nationale, où il suit des études de géologie. Il est major de la promotion 1915. Sa passion pour la géologie, les mathématiques, l'astronomie transparaît dans ses œuvres. Il finit ses études avec mention.

Durant quelques années, il travaille en tant que chercheur pour cette école et porte ses études sur l'amélioration de la fertilité des sols et les engrais avant de démissionner pour partir pour Tokyo.
Il passera quelques mois dans l'effervescence de la grande ville, se consacrant à l'écriture et s'intéressant au milieu culturel.

C'est la grave maladie de sa sœur cadette, Toshiko (avec qui, au sein d'une famille avec laquelle les rapports sont souvent houleux, il a tissé des liens très forts), qui le conduira à revenir à Hanamaki. La jeune femme a contracté une grave maladie et meurt le 22 novembre 1922. Il demeurera profondément marqué par cette perte.

Kenji Miyazawa exerce de 1921 à 1933 la fonction de professeur à l'école agricole de Hanamaki. Les étudiants gardent de lui l'image d'un professeur passionné et un brin excentrique, préférant parfois donner cours en extérieur et s'impliquant dans la vie associative de l'école en permettant aux élèves d'interpréter des pièces de théâtres qu'ils auront écrites.[...]

À 18 ans, il découvre le Sûtra du Lotus, une œuvre majeure du bouddhisme qui ne le quittera plus, et il devient un fervent adepte de la secte bouddhique Nichiren. Cette « radicalisation » de sa foi sera mal perçue par sa famille, pratiquant une forme de bouddhisme plus modérée.

Il mène dès lors une vie entièrement dédiée au développement spirituel, une vie d'ascète se lançant dans de nombreux travaux : écriture, étude de la musique, étude des langues, dont l'espéranto qui l'intéresse tout particulièrement, enseignement, vie associative, sociale et culturelle. Il refuse de prendre la succession de son père à la tête du commerce familial et ne fondera pas de famille.[...]

La grande majorité de l'œuvre de Miyazawa a été publiée à titre posthume et il est alors reconnu par la critique pour devenir l'un des auteurs les plus lus du Japon.
" (Wikipedia)

Il semble que Mon voisin Totoro (le film de Miyazaki) est adapté de la nouvelle Les glands et le chat sauvage de Kenji Miyazawa (voir le site http://www.buta-connection.net/films/totoro_analyse.php ).

 

gingko

- Les Fruits du Gingko. Nouvelles traduites du japonais par Hélène Morita en 2006. Motifs. 205 pages.
Ce recueil comporte onze nouvelles.
Les textes de Miyazawa Kenji sont poétiques, c'est-à-dire qu'ils perdent forcément beaucoup à la traduction (on n'y peut rien), et ce d'autant plus qu'ils abondent de références et d'allusions qui nous sont souvent étrangères.
Les animaux et les végétaux sont doués de parole et de volonté : des petites fleurs peuvent ainsi se mettre à parler les unes avec les autres, colporter des ragots.

Parfois, on peut se demander ce que signifie telle ou telle nouvelle, par exemple la première : Les Lys de Gadolf (Gadorufu no yuri ; 11 pages) .
"Sous un ciel de céramique blanche où des rangées de saules folâtraient, comme des queues de cheval hackney, le pauvre voyageur Gadolf, plein de détermination, cheminait allègrement depuis le matin. [...]
..., Ah, ces saules qui scintillent, exsangues, on dirait que leurs feuilles sont en fer-blanc, voyons... jusqu'où ces végétaux se permettent-ils de se moquer des gens... ? Et celui-là, en particulier, là, ce bleu-là, ne croirait-on pas un jouet mal peint avec de l'arsenic ?...
Voilà le genre de pensées qui habitaient Gadolf tandis qu'il marchait, empli d'indignation.
" (page 9).
Il va s'abriter de l'orage dans une maison, et regarder des lys résister aux éléments déchaînés. Un symbole de la vie, quelque chose comme ça.

Le Jeune Echo
(Wakai kodama ; 9 pages) est une nouvelle qui est un peu dans la même lignée, sauf que cette fois-ci, les plantes peuvent parler. Le Jeune Echo s'adresse aux bosquets et leur dit de germer, nargue un châtaignier impassible, puis un gui, qui lui répond :
"« Ne crois pas l'intimider ainsi ! Il dort encore. Que dirais-tu si je descendais de l'arbre et si je venais marcher un peu avec toi ?
- Oh... Toi, le gui, toi, petit petiot, crois-tu me suivre... ? Au revoir ! »
" (page 26).
Le texte est finalement une sorte de vignette : la fin n'en est pas une, on n'aura pas tout compris, on n'est même pas sûr de savoir ce qu'on a vraiment lu.
Impression identique à la lecture de Tanéli avait vraiment l'impression d'avoir mâché toute la journée (Taneri wa tashikani ichinichi kande-ita yôdatta ; 12 pages) et de Yomata, le Lys merveilleux (Yomata no yuri ; 8 pages)

D'autres nouvelles, telle Les Trois Diplômés de l'école du Blaireau (Horaguma gakkô wo sotsugyôshita sannin ; 24 pages) mettent en scène des animaux dans une société plus ou moins décalquée sur la nôtre.
"Une araignée rouge aux longues pattes, une limace argentée et un raton laveur qui ne s'était jamais débarbouillé firent ensemble leur entrée à l'Ecole du Blaireau. Le professeur Blaireau leur enseigna trois choses." (page 35). Après leur sortie de l'école, les trois diplômés mettent chacun tout en oeuvre pour obtenir honneurs et reconnaissance. C'est un peu long et répétitif.
L'Office des chats (Neko no jimusho ; 15 pages) relève du même genre : il raconte les relations entre quatre chats qui travaillent dans l'Office des Chats, lieu où sont étudiés l'histoire et la géographie des félidés. C'est une petite nouvelle.

Un léger ennui poli s'installe parfois, lorsque plusieurs petits textes se suivent. Mais cela se lit vite, alors...

Heureusement, d'autres nouvelles sont réussies.
La Biographie de Nénémou Pène-Nène-Nène-Nène-Nène (Pennennennen-nenemu no denki ; 57 pages : c'est de loin la plus longue nouvelle du recueil) relève également du genre de la nouvelle située dans un décalque de notre société, à ceci près qu'elle met en scène des esprits. À la suite d'une disette, ses parents étant partis pour trouver de la nourriture mais n'étant pas revenus, Nénémou se retrouve dans la forêt... Pour survivre, il va devoir travailler en pêchant des algues laminaires dans le ciel... ce n'est que le début de bien étranges aventures.

Les Enfants-Fruits du Gingko (Ichô no mi ; 7 pages) est une très belle nouvelle dans laquelle les végétaux parlent.
"
Les fruits du gingko ouvrirent les yeux tous en même temps. Ils tressaillirent. Car ce jour était précisément le jour du départ. Ils y avaient pensé depuis un certain temps déjà et la veille au soir deux corbeaux étaient venus leur en parler." (page 62).
Les enfants-fruits s'inquiètent de ce qu'il va advenir d'eux. Il faut être prêt pour le grand départ vers l'inconnu.
"
« Oh, mes chaussures sont trop petites ! Comme c'est ennuyeux ! Tant pis, je pars pieds nus !
- Si tu veux, échange avec moi. Les miennes sont un peu trop grandes ! [...]
- Je suis bien ennuyée, je ne trouve plus le nouveau manteau que maman m'a donné !
- Dépêche-toi de le chercher ! Sur quelle branche l'as-tu laissé ?
" (page 66).

Histoires de farfadets (Zashiki bokko no hanashi ; 6 pages) raconte les tours qu'accomplissent "nos gentils farfadets". C'est très court et bien sympathique.

La Fourrure du rat-des-neiges (Hyôganezumi no kegawa ; 15 pages) repose sur une idée amusante, qui arrive à la fin... mais le texte est trop long.

Le Dragon et le poète (Ryû to shijin, 7 pages) qui finit le recueil, est un petit texte plutôt réussi sur un poète qui croit avoir usurpé un honneur.

Miyazawa a un ton bien particulier, il sait créer une atmosphère originale, mais il y a vraiment des nouvelles qui peuvent laisser le lecteur sur le bord de la route tant les sujets semblent anodins et les histoires minces ; d'autres toutefois fonctionnent mieux, soit parce qu'on aura plus d'affinités avec leur poésie, soit parce qu'il y a une véritable histoire à laquelle se raccrocher.

 


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