Littérature Japonaise
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"Hiroko Oyamada est une romancière japonaise née en 1983. Elle a reçu le Prix Akutagawa en 2014 pour son roman Ana (Le trou) dont le personnage central est une femme qui renonce à la ville et à son travail pour habiter la campagne : elle y tombe dans un trou ce qui enclenche des événements étranges." ( source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hiroko_Oyamada )
Illustration : Fabien Boitard, Corbeau, 2012.Huile sur toile. L'Usine (kojo, 工 場, 2013). Traduit du japonais par Silvain Chupin. Christian Bourgois Editeur. 186 pages. D'où viennent ces cormorans ? Pourquoi n'y a-t-il que des adultes ? Pourquoi sont-ils tous tournés vers l'Usine ? Ces mystères seront-ils éclaircis ou ne sont-ils que des symboles ? Dans le livre, on suit trois employés qui vont commencer à travailler dans l'Usine. Il règne une atmosphère de mystère administratif, pas tout à fait kafkaïen (on ne risque pas le peloton d'exécution) mais on sent l'influence : ils ont tous des tâches très différentes mais sans sens évident, ce est forcément anormal : comment l'Usine, endroit sensément rationnel, pourrait se permettre de payer des gens à faire un travail à ce point non productif ? Du côté du style, il arrive qu'on passe, d'une ligne à l'autre, sans crier gare, du présent à un moment passé, on entend brutalement une conversation plus ancienne. On peut se dire que c'est très signifiant sur l'abrutissement (sauf que leur travail n'est pas abrutissant, juste ennuyeux, il y a une nuance), ou bien que c'était nécessaire pour stimuler un peu le lecteur, et briser la linéarité du texte qui mise surtout sur l'atmosphère, le mystère, mais qui par ailleurs ne comporte pas vraiment d'histoire avec intrigue, rebondissement, développement, surprise. Même s'il y a quelque chose de bien dans le livre, le côté bizarre, l'originalité dans l'atmosphère, le décalage entre la description scientifique et le symbolisme des étranges animaux, etc., il manque quand même quelque chose, peut-être un développement qui irait au-delà du constat finalement banal sur le travail contemporain qui n'a pas de sens et qui isole. Le symbolisme ne semble rien apporter de plus à ce qui est dit et paraît, du coup, un peu inutile, mais sans lui le livre serait trop banal...
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