Littérature Japonaise
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"Ihara Saikaku (井原 西鶴, Ihara Saikaku), né Hirayama Tōgo (1642-1693), plus connu sous son seul prénom de plume Saikaku (西鶴), est un poète et auteur de fiction populaire japonais. Saikaku est considéré comme le grand maître du genre dit ukiyo-zōshi (浮世草子, littéralement « texte du monde flottant »), sorte d'équivalent en prose de la peinture ukiyo-e. On le considère comme l'un des « trois grands » écrivains de son époque avec le poète Bashō et le dramaturge Chikamatsu Monzaemon. Saikaku naît en 1642 à Osaka dans une riche famille de bourgeois. [...]. Devenu un riche marchand, il se lance dans la littérature avec le patronyme de sa mère (Ihara) sous le nom Ihara Kakuei, puis vers la trentaine le change en Ihara Saikaku, qui deviendra simplement Saikaku. Il s'essaie d'abord à la poésie haikai avant de se consacrer à la prose ukiyo-zōshi à partir de 40 ans. De 1682 à sa mort, il produit une vingtaine d'œuvres. En 1693, Saikaku meurt à Osaka. L'œuvre de Saikaku peut se classer en quatre groupes : - Amour charnel (好色物, kōshoku mono) : c'est dans ce thème qu'il est le plus convaincant et le plus connu : il y décrit toutes formes de passions. Quelques œuvres : Kōshoku gonin onna, 1686 (好色五人女, « Cinq femmes aimant l'amour »), cinq nouvelles dont quatre relatent des drames causés par une passion sans fin ; Kōshoku ichidai onna, 1686 (好色一代女, « La Vie d'une femme galante »), récit de la lente déchéance d'une ancienne concubine de daimyō (de ce roman de 1686, le cinéaste Mizoguchi a tiré en 1952 le film La Vie d'O'Haru femme galante) ; Nanshoku Ōkagami, 1689 (男色大鏡, « Le Grand Miroir de l'amour mâle»), récits homosexuels, voire pédophiles chez les samouraïs et les acteurs de théâtre kabuki, Kōshoku ichidai otoko « L'Homme qui ne vécut que pour aimer » qui met en scène un érotomane bourgeois bisexuel de l'époque d'Edo (sont dénombrés comme conquêtes amoureuses 725 hommes et 3742 femmes).
- Contes d'amour des Samouraïs. (XVII° siècle) Traduit par Ken Sato en 1927. Notice du traducteur. Editions Cartouche. 108 pages. "Saikakou semble avoir été le premier écrivain japonais qui ait pris la peine de décrire la vie des gardes, des paysans et des marchands. [...] Dans les histoires que je donne ici, il n'y a pas une seule prase indécente ou obscène. La pédérastie peut sembler répugnante à l'Européen « moyen ». Mais ces contes ne sont qu'une peinture exacte de l'esprit samouraî (le chevalier féodal au temps de l'écrivain). Il ne faut pas juger la pédérastie de notre point de vue actuel. On l'encourage plutôt parmi les jeunes Samouraïs à l'époque de Saïkakou. Un amour avec une femme passait, selon l'opinion d'un Samouraï, pour rendre un homme lâche, faible et efféminé. Les Samouraïs considéraient plutôt comme honorable d'avoir comme amant un jeune garçon. Cet esprit est très parent de l'esprit de fraternité chevaleresque européen. Lorsque le jeune garçon devenait homme, coupait sa boucle de front et portait des vêtements à manches courtes, les rapports cessaient, mais les amants pédérastes devenaient amis intimes, se sacrifiaient mutuellement leurs intérêts et s'entr'aidaient tout le long de leur vie. Parfois même, ainsi qu'il arrive dans les contes de ce volume, ils mouraient pour sauver leur amant." (notice, pages 9-10). A lire la notice, on sent que de l'eau a coulé sous les ponts, la traduction et la notice datant de 1927.
On devine de quel côté se situe l'exactitude (le terme d'"escrime" est assez curieux, sans doute destiné au lecteur des années 1920), mais on prend son parti d'un texte, parfois tronqué (il manque une page à la fin de l'histoire prise en exemple), sans notes, mais facile à lire... avant d'aller voir du côté de chez Siary/Picquier, qui dispose d'une introduction conséquente (une cinquantaine de pages pour le volume I, une trentaine pour le volume II) et de notes. Treize contes très agréables à lire.
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