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SHIGA Naoya
(Ishinomaki, préfecture de Miyagi, 20/02/1883 - Atami, préfecture de Shizuoka, 21/10/1971)
"
." (Wikipedia)
Détail d'une estampe de Kitagawa Utamaro (1753-1806).
- A Kinosaki. Récits traduits par Marc Mécréant. Editions Philippe Picquier. 270 pages.
"" (Marc Mécréant, introduction, page 6).
Àpropos de son écriture :
"" (pages 7-8).
Pour autant le vocabulaire est volontairement restreint : "" (page 8).
Le recueil se compose de 14 nouvelles, présentées chronologiquement.
1/ Fil d'Aragne (Ariginu, décembre 1908 ; 6 pages).
Ce texte ressemble à un conte cruel. "" (page 9)
La déesse de la montagne s'éprend d'un joli pastoureau, Adani. "" (page 10).
"" (page 11).
Il est dangereux de susciter la jalousie d'une divinité, car que peuvent les humains contre les dieux ?
Une courte et forte nouvelle, qui peut faire un peu penser à Akutagawa (qui a d'ailleurs écrit une nouvelle intitulée Fil d'Araignée, mais cela n'a rien à voir). Il y a en tout cas une influence du mythe grec. 2/ Le rasoir (Kamisori, avril 1910 ; 12 pages)
Yoshisaburô est un barbier sensationnel. "" (page 16). Mais voilà qu'un jour, il tombe malade... Pourra-t-il assurer ?
Un peu comme la nouvelle précédente, c'est court et cruel.
"" (Dictionnaire de littérature japonaise, sous la direction de Jean-Jacques Origas, puf, page 281).
Cela ne s'applique pas aux deux premiers textes présentés, mais beaucoup plus aux suivants.
3/ La vieil homme (Rôjin, février 1911 ; 6 pages)
"" (page 27)
Mais les années passent vite, et notre homme se surprend à agir comme un vieillard qu'il avait critiqué lorsqu'il était plus jeune... C'est qu'il a maintenant l'âge de ce vieillard ! (plus de soixante-dix ans).
"" (page 30).
Une histoire sobre sur la vieillesse. Très bien.
4/ Le crime de Han (Han no hanzai, septembre 1913 ; 14 pages).
"" (page 33).
Les témoins, nombreux, sont convoqués. Que s'est-il passé ? Le juge va procéder à des interrogatoires. Est-ce un accident, ou bien le jongleur l'a-t-il fait exprès ? Comment le savoir ? Et s'il n'est pas possible d'éclaircir les motivations du jongleur, quelle doit être la sentence ?
Encore très bien.
5/ Le voleur d'enfant. (Ko wo nusumu hanashi, janvier 1914 ; 28 pages)
Le narrateur est un jeune homme, méprisé par son père :
"" (page 47).
Après cette altercation (peut-être autobiographique Shiga Naoya ayant rompu avec sa famille à cause de l'hostilité de son père), le jeune homme part, et finit par s'installer très loin, ""
(page 48). Il écrit, mais est bientôt la proie de cauchemars. Il est obsédé par une fillette de douze ou treize ans qui lui apparaît en songe... Il a des douleurs à la tête, à la nuque ... Et voilà qu'un jour, il rencontre une fillette d'une grande beauté...
Le lecteur fait une plongée dans un esprit malade. Il doit y avoir une signification plus complexe, mais je ne l'ai pas perçue. Un peu long.
Onsen à Kinosaki, vers 1910.
6/ A Kinosaki (Kinosaki nite, avril 1917 ; 10 pages).
Il y a là encore un peu d'autobiographie dans ce texte : "" (Marc Mécréant, page 7).
""
(page 75).
"" (Dictionnaire de littérature japonaise, sous la direction de Jean-Jacques Origas, puf, page 282).
Encore une bonne nouvelle.
7/ Mari et femme (Kôjimutsu no Fûfu, juillet 1917 ; 18 pages).
Voici le début de la nouvelle :
"" (page 85).
Le mari et la femme parlent : elle essaye de le convaincre, il se braque... On est dans la psychologie du couple. Ce n'est sans doute pas la meilleure nouvelle du recueil.
8/ Le petit commis et son dieu (Kojô no Kamisama, décembre 1919 ; 14 pages)
Un commis dans un magasin de balance a envie de manger des sushis dont parlent ses collègues plus âgés... Une chance incompréhensible va s'offrir à lui...
Une bonne nouvelle amusante, et en même temps qui veut dire quelque chose : il arrive parfois dans la vie des choses étonnantes, a priori inexplicables, mais qui ont des raisons que l'on ignorera toujours, et qu'on ne peut même pas imaginer.
9/ La Flambée au botrd du lac (Takibi, mars 1920 ; 16 pages)
L'extraordinaire, l'étrange, existent-ils en ce monde ? Un groupe parle, raconte des anecdotes.
Une petite nouvelle, sans doute trop classique.
10/ Les Rainettes (Amagaeru, décembre 1923 ; 17 pages)
Nous sommes dans un petit bourg. Sanjirô, qui tient une fabrique de saké, et un écrivain, qui vit maintenant dans une petite ville à une dizaine de kilomètres, sont amis depuis leur enfance..
Sanjirô s'est marié à une belle fille de la campagne, mais elle est totalement ignorante. Un jour, l'écrivain fait savoir à Sanjirô, qui s'est mis à aimer la littérature, que deux auteurs vont venir faire une conférence dans sa petite ville. Sanjirô a bien envie d'emmener sa femme...
11/Métempsycoses (Tenshô, 8 pages)
"" (page 151).
Le mari grincheux et sa femme en viennent à parler de leur prochaine réincarnation : serait-il possible de rééquilibrer la situation ? Comme les femmes sont niaises depuis l'origine des temps (dit le mari), le couple opte pour la réincarnation sous forme animale. Mais que choisir ? Renard, cochon, canard mandarin ? (on se croirait dans le film réalisé en 2015 par Yorgos Lanthimos, The Lobster).
Se retrouveront-ils dans leur vie future et formeront-ils un couple assorti ? C'est ce que le lecteur saura.
On constate qu'il y a fréquemment des femmes peu intelligentes dans les textes de Shiga Naoya. Peut-on y voir un élément autobiographique ? À la fin du récit, il y a une petite conversation entre un inconnu et l'écrivain, ce dernier disant :
"" (page 158).
Mais est-on encore dans la fiction ? Est-ce de l'ironie ?
A droite : Naoya Shiga et sa femme (devant lui, donc)
12/ Rage d'armour (Chijô, mars 1926 ; 12 pages)
Un homme marié a une maîtresse.
"" (page 161).
Sa femme lui demande d'en finir tout de suite avec cette histoire.
Une bonne nouvelle psychologique.
13/ Kuniko (Kunino, 1927 ; 44 pages)
Le récit commence ainsi :
Le narrateur est un écrivain
"" (page 171). On va lire comment le couple s'est rencontré, et le déroulement du drame, sur fond de problèmes d'inspiration de l'écrivain.
14/ Une Farce (Itazura). (1954 ; 56 pages)
Le narrateur est un jeune professeur de collège. Il s'agace d'un collègue sans-gêne et qui ne cesse de lui raconter ses aventures amoureuses... Avec un autre homme, il va monter une petite farce...
Une nouvelle bien menée, amusante.
C'est donc un très bon recueil.
Les thèmes sont globalement sombres (les problèmes de couple, la vieillesse), mais il arrive qu'il y ait de l'humour, ce qui est rare dans la littérature japonaise qui parvient chez nous.
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