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Yu Miri
(née à Yokohama en 1968)
Yu Miri est née au Japon de parents émigrés
Coréens (ils sont environ 680 000 au Japon, ce qui en fait la plus forte minorité
ethnique).
Son enfance est marquée par des problèmes familiaux (nombreuses scènes de ménage,
séparation de ses parents alors qu'elle était encore enfant), brimades à l'école,
tentative de suicide, etc.
Après avoir été renvoyée de l'école, elle entre dans une troupe théâtrale où,
paradoxalement, elle est acceptée à cause de ses problèmes (contrairement à beaucoup,
elle a du "vécu" qu'elle sera donc à même d'exploiter dans ses rôles). Elle
va fonder sa propre compagnie théâtrale. Puis d'actrice, elle deviendra écrivain :
pièces de théâtre, puis romans.
Tout ceci est raconté dans son autobiographie, Le Berceau au Bord de l'Eau
(disponible chez Picquier, 220 pages). Excellent livre, très recommandé.
En 1997, elle devient le plus jeune écrivain à recevoir le prix Akutagawa - pour Family
Movie (Cinéma Familial - pas encore sorti en France).
L'oeuvre de Yu Miri est nourri par sa vie : la famille qui se désagrège, le sentiment
d'être différent. De fait, elle a dit qu'elle se sentait étrangère au Japon comme en
Corée (elle ne parle pas le Coréen). La piètre opinion qu'elle a des hommes (elle a
été abusée) transparaît nettement dans ses livres. Elle ne se fait pas beaucoup
d'illusions sur la nature humaine.
Jeux de Famille (1996)
(titre original : Full House) (Prix Izumi Kyoka et Noma Bungei du nouvel écrivain).
Un père invite ses deux filles, indépendantes, à revenir habiter chez lui, dans une
maison neuve et froide. Beaucoup de non-dits, de malaise, le tout écrit froidement. La
narratrice (l'une des deux soeurs) se remémore son enfance douloureuse.
Dans Pousses de Soja - la deuxième novella qui complète le livre - une femme
est prise dans une relation compliquée avec un homme marié à une femme devenue folle ;
de plus, sa mère cherche à lui organiser un mariage.
Le tout donne un livre qui n'est pas mauvais, mais nettement moins bon que Le Berceau
au Bord de l'Eau. Pour un premier livre, c'est bien..
Autres livres (au moins onze
opus à son catalogue) :
- Poissons nageant contre les pierres (1994). C'est son premier roman, d'abord paru dans une revue. L'auteur cite nommément des gens et des faits... En conséquence de quoi, il y a eu une longue procédure judiciaire, ayant défrayé la chronique, qui a abordé la liberté d'expression opposée au droit à la vie privée. Finalement, le roman a dû être modifié, et c'est cette version qui est publiée en France.
- Gold Rush (accueil mitigé de la part de la critique, à cause de son
caractère outrancier) : l'histoire tourne autour d'un gamin de quatorze ans un peu
perturbé... Assez glauque. Inspiré d'un fait divers.
- Fish Festival, pièce de théâtre (Prix Kishida Kunio)
- Family Movie (1997) (prix Akutagawa) : histoire d'une famille typique,
normalement heureuse choisie pour un documentaire. Evidemment, chez Yu Miri une famille ne
peut être normale sans un tas de fêlures qui vont se montrer au grand jour. Adapté au
cinéma.
3 volumes autobiographiques :
- Life (500 000 exemplaires vendus au Japon)
- Soul (suite de Life)
- To Live (la suite de Life...)
Interrogée sur le danger de voyeurisme que constituaient ses livres, elle a répondu
qu'elle n'écrivait pas la réalité mais ses souvenirs de la réalité. (voir le très
intéressant article du Taipei
Times du 25/02/2002)
Films adaptés de son oeuvre :
- Kazoku Cinema (Family Movie) (1998) de Chul-su Park (né en 1947). On notera que dans ce film joue Yu Eri, la petite soeur de Yu Miri (née le 21/12/1971, elle n'en était pas à son coup d'essai, puisqu'elle avait auparavant tourné dans 2Duo, de Shiwa Nobuhiro - le réalisateur de M/Other)
- Jo gakusei no tomo (2001), réalisé par Shinohara Tetsuo
- Inochi (2002), également réalisé par Shinohara Tetsuo (prix de la meilleure actrice pour Esumi Makiko dans le rôle de Yu Miri, ainsi que prix du meilleur film au Asia-Pacific Film Festival)
Note : Yu Miri s'est mise au Marathon
(ses deux grands-pères étaient des marathoniens connus en Corée, comme on l'apprend
dans son autobiographie).
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