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CLAUS Hugo
(Bruges, 05/04/1929 - Anvers, 2008)
Un des plus importants écrivains d'expression néerlandaise, Hugo Claus était poète, dramaturge, romancier, novelliste, réalisateur, scénariste, peintre...
Il a également fait oeuvre de traduction du grec (Euripide, Sénèque, Sophocle), de l'anglais (Beckett, Shakespeare, Dylan Thomas), du français (Anouilh, Audiberti), de
l’italien, de l’allemand et de l’espagnol.
Il était le fils d'un imprimeur. Il a été très marqué par l'internat catholique. Après s'être enfui de chez lui, il gagna sa vie comme ouvrier saisonnier dans le nord de la France.
De 1950 à 1952, il vécut à Paris, où il fit partie du groupe CoBrA. Puis il suivit sa future femme, Elly Overzier, en Italie, où elle tourna dans quelques films. Il s'y familiarise avec le milieu du cinéma.
Il est retourné en Flandres.
Il s'implique dans des mouvements contestataires, choque (par exemple avec trois hommes nus jouant le roôle de la Sainte Trinité, au festival expérimental de Knokke en 1967).
Il eut un fils de sa première femme, Elly Overzier en 1963, et un autre en 1975, avec l'actrice Sylvia Kristel, qui fut sa compagne pendant près de dix ans.
Atteint de la maladie d'Alzheimer, Hugo Claus demanda à être euthanasié, comme l'y autorisait la loi Belge.
Son oeuvre la plus connue, qui fut également un succès de librairie, est Le Chagrin des Belges (Het verdriet
van België, 1983).
Parmi ses oeuvres en prose, on peut également citer : La Chasse aux Canards (De Metsiers, 1950), La Rumeur (De geruchten, 1996), Le Dernier Lit (Het laatste bed, 1998).
Il reçut de très nombreux prix, et certains attendaient le Nobel.
Photographié à Bruges, le 31/07/2009
- Le Dernier lit (Het laatste Bed). 210 pages. Editions du Seuil. Traduit en 2003 par Alain Van Crugten.
Il s'agit d'un recueil de trois récits.
1/ Le dernier lit (Het laatste Bed, 1998).
Cela commence un peu comme Manhattan, le film de Woody Allen. Mais en pas drôle :
"" (page 11).
La narratrice et sa petite amie, Anna, s'installent dans un hôtel, où elles ont réservé une suite. La chronologie se détraque, entre souvenirs, fantasmes, adresses à la mère de la narratrice.
"" (page 14).
Il y a un peu de cauchemar dans ce curieux texte, sorte de marche vers la mort, de réglement de compte contre une mère, la société, les convenances.
2/ Une somnambulation (Een Slaapwandeling, 2000). Le cauchemar, on va en reparler dans ce texte.
Le narrateur s'adresse à sa femme, qui fait la cuisine :
" " (pages 65-96).
L'absurde est là, encore, avec notamment une histoire de cycliste qui se jette sur le narrateur, les mots qui s'embrouillent (par exemple : "", page 111), les souvenirs qui fichent le camp, une scène de partouze glauque, une nuit interminable, cauchemardesque...
C'est bien rendu, mais il peut se passer n'importe quoi à n'importe quel moment (ou alors, je n'ai pas compris la logique), ce qui limite quand même l'intérêt que l'on peut éprouver.
3/ La tentation (De verzoeking, 1980). Le texte le plus expérimental du recueil.
Il commence ainsi :
"." (page 161).
Soeur Mechtilde, qui a plus de quatre-vingts ans, se consacre entièrement à Dieu. Visions, stigmates, refus de prendre soin de son corps, de se baigner. Elle pue. Regrets d'une autre époque (avant la réforme) :
"" (page 192).
Alors que des soeurs tentent de l'alimenter :
"" (page 179)
Encore un très curieux texte.
Ce qui est singulier (parmi toutes les singularités de ces textes), c'est que l'on trouve un groupe d'hommes (huissiers ou autres) qui brandissent des haches (pages 88, 110 et 205) dans les trois textes.
Il y a à chaque fois un côté malsain, une histoire désarticulée, pas explicite, cauchemardesque.
Curieux.
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