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Gyrðir Elíasson
(Reykjavík, Islande, 04/04/1964 - )
"" (Wikipedia)
- Entre les arbres (Milli trjánna, 2010), traduit de l'islandais en 2012 par Róbert Guillemette). Books Editions. 237 pages.
Ce recueil de nouvelles s'ouvre par une citation de Bo Carpelan :
""
Les 47 nouvelles occupent 237 pages... chaque nouvelle est donc très courte.
Généralement, il s'agit d'une situation banale dans laquelle s'immisce un élément qui n'est pas à sa place, à la limite du fantastique. Un bruit étrange, un murmure qui provient d'on ne sait où, un rêve, un souvenir, un monstre... La mort peut également survenir de façon brutale, comme dans la vraie vie. Ou bien, encore, un personnage peut agir, généralement en fin de nouvelle, de façon apparemment étrange, en rupture avec le bon sens, ou avec ce que l'on croyait savoir, ce qui perturbe et fait s'interroger sur la signification du geste.
Ces nouvelles reposent sur pas grand-chose.
Les personnages principaux ont généralement leur vie derrière eux. Ils sont veufs ou divorcés, connaissent la solitude.
La nouvelle La bibliothèque commence ainsi :
"" (page 23).
Il fait basculer la bibliothèque, de sorte de la mettre à plat.
Il prend les planches, un marteau, et se met au travail.
Puis : "" (page 24).
Il a transformé sa bibliothèque en cercueil...
Quasiment chaque nouvelle fait mention d'un auteur, d'un compositeur, d'un cinéaste, à travers une référence ou une anecdote. Ainsi, dans la nouvelle La Bibliothèque :
"" (page 25).
Adagio de la Sonate de concert opus 47 pour piano et violoncelle en mi majeur (1857), de Charles-Valentin Alkan.
Dans une autre nouvelle, un homme abat méthodiquement des rats avec sa carabine. La fin est énigmatique.
Dans Entre les Arbres, à un moment, on lit d'étranges graffitis :
"." (page 54).
Il y a aussi des références à des proverbes, des expressions. J'aime bien la plaisanterie de Nasr Eddin Hodja, expliquée dans une note : "Dans l'une de ses histoires, ce personnage de la culture populaire musulmane rétorque, à qui lui reproche de n'avoir pas assisté aux funérailles de son ami, que celui-ci n'assistera pas non plus aux siennes." (page 60)
Dans Le Magasin de musique, le narrateur rêve qu'il entre dans un magasin de musique qui contient des enregistrements inédits, voire improbables.
"" (page 68) Mississippi John Hurt chante des airs que Neil Young n'a jamais composés...
C'est une jolie nouvelle.
On trouve aussi un médecin qui lit Homère dans sa voiture, tout en conduisant, à chaque fois qu'il doit rendre visite à des patients...
Il y a donc beaucoup de bonnes nouvelles, mais également un certain nombre qui auraient bien pu ne pas être incluses (surtout vers la fin du recueil).
Les nouvelles réussies ont un petit charme évanescent.
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