Littérature Nordique
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| Tomas Tranströmer
" Poète contemporain suédois le plus renommé et le plus traduit1, il a reçu de nombreux prix, dont le prix Nobel de littérature en 2011.
Il continue également à participer à des rencontres littéraires, pendant lesquelles on peut l'entendre jouer du piano. Tranströmer est ainsi un poète qui, à l'instar du symboliste français Stéphane Mallarmé, a eu une vie "normale" : c'est un homme qui a une existence ordinaire, un travail, des vacances à l'étranger, une femme, deux enfants. Ses poèmes commencent ainsi parfois par des situations ordinaires : "Je me rasai un matin /devant la fenêtre ouverte du premier étage" (La fenêtre ouverte) ; "Je passai la nuit dans un motel au bord de la E3" (La Galerie). " (merci Wikipedia)
La version de 2004 met en couverture Tomas Tranströmer à trois ans ; du temps a passé, le petit Tomas a maintenant onze ans sur la couverture de la réédition de 2011 : "Le manuscrit des Souvenirs m'observent, rédigé durant les années 1980, était à l'origine dédié aux deux filles de l'auteur. Tranströmer, comme il l'avait indiqué à l'époque, désirait donner une impression toute personnelle de ce qu'avait été le quotidien d'un jeune enfant, d'un écolier, d'un adolescent et d'un collégien dans les années 1930 et 40 [...] "« Ma vie. » Quand je pense à ces mots, je vois devant moi un rayon de lumière." (page 9). Pour Tanströmer, la vie a une forme de comète, le noyau, dense, concentré, correspond "à la prime enfance, où sont définies les caractéristiques les plus marquantes de l'existence. J'essaie de me souvenir, j'essaie d'aller jusque là. Mais il est difficile de se déplacer dans cette zone compacte : cela semble même périlleux et me donne l'impression d'approcher de la mort. [...] Je suis maintenant très loin dans la queue de la comète : j'ai soixante ans au moment où j'écris ces lignes. Il raconte son attirance des musées, les Musées d'histoire naturelle, puis sa peur des squelettes, sa passion des locomotives à vapeur plutôt que des "modèles électriques, plus modernes. En d'autres termes, j'étais d'un caractère plus romantique que technique." (page 22). Mais la part la plus importante du livre est consacrée à l'école (primaire, puis le collège), qui est finalement une part très importante de la vie d'un enfant. 1940. C'est la guerre en Europe et dans le monde. "J'étais un garçon maigre et fluet de neuf ans qui se penchait souvent sur la carte des opérations militaires imprimée dans le journal, où la progression des divisions blindées allemandes était symbolisée par des flèches noires." (page 39). Les notions politiques sont floues pour lui, mais il est anti-hitlérien. "Mon instinct politique s'appliquait exclusivement au nazisme et à la guerre. Je pensais qu'on était soit pronazi, soit antinazi. [...] Et dès que je réalisais que quelqu'un qu'en fait j'aimais bien était « pro-allemand », je ressentais une terrible pression sur la poitrine." (page 40). Il parle également des bibliothèques, comment il parvenait à emprunter des livres qui n'étaient pas de son âge et que la dame de la bibliothèque ne voulait pas qu'il emprunte, par exemple L'Histoire des migrations animales dans les pays scandinaves. Il se passionne pour la géographie, les voyages lointains, le désert, l'Afrique... Puis, c'est le collège classique, avec sa discipline, ses psaumes, ses sermons. "L'ambiance collective du collège a d'ailleurs été immortalisée dans Tourments, un film tourné dans notre établissement." (page 56). Il s'agit du film de Alf Sjöberg, 1944, qui remporta (comme une dizaine d'autres films cette année-là) le Grand Prix du Jury à Cannes en 1946, comme nous le dit une note. "Nous, qui étions élèves, figurons dans quelques-unes des séquences du film." On peut en voir un passage éloquent (vers la quatrième minute, notamment) sur http://www.youtube.com/watch?v=N8oSvu9KVMo. Plus loin, à l'occasion de la mort prématurée de Palle, un camarade de classe, voici ce qu'il écrit : C'est un monde scolaire d'une autre époque. Les gifles pleuvent parfois (de la part des enseignants, pas des élèves). Certains enseignants sont extrêmement mal payés. Ainsi, à propos de deux jeunes professeurs, assez effacés : "De l'un, nous savions qu'il était pauvre et gagnait sa vie en jouant du piano dans un restaurant." (page 65). Vers la fin, et c'est probablement le passage le plus personnel, le plus intime dans ce livre, et le passage qui, sans doute, doit fournir des clefs de certains de ses poèmes (notamment Durant l'hiver 1947, du recueil Barrière de Vérité, Sanningsbarriären, 1978), Tanströmer parle d'une angoisse qui s'est emparée de lui durant l'hiver de ses quinze ans, après avoir vu Le Poison, de Billy Wilder. Il finit par le latin et l'évocation des premiers textes qu'il publie dans le journal du collège en 1948. On ne saura rien de ses études supérieures, de son entrée dans le monde littéraire. Un texte très intéressant, écrit simplement, qui évoque l'enfance de l'auteur de manière très vivante.
Un poème du recueil La place Sauvage (Det vilda torget, 1983) porte le titre Les Souvenirs m'obervent :
"Au milieu de l’immense église romane, les touristes se
pressaient dans la pénombre. (Baltiques, Oeuvres complètes 1954-2004, nrf Poésie / Gallimard, page 288).
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