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Fredric Brown

(Cincinnati, Ohio, 29/10/1906, Tucson, Arizona, 11/03/1972)

fredric brown

"Il commence à travailler à l'âge de 16 ans, exerçant divers métiers, après avoir perdu sa mère et son père, respectivement un et deux ans plus tôt.

Brown a été édité toute sa vie dans des « pulps », ces magazines populaires et bon marché qui regroupent des histoires policières ou de science-fiction. Sa première fiction, The Moon for a Nickel a été publiée dans la revue Detective Story en mars 1938. Dans les années 1960, il fut publié dans Playboy et d'autres magazines pour hommes, où ses histoires très courtes et souvent drôles avec une chute inattendue faisaient merveille. Il est même considéré comme le maître de la micronouvelle (short short-story) et de la nouvelle brève, dont le recueil en français, Fantômes et Farfafouilles (traduit de l'américain par Jean Sendy : Denoël, « Présence du futur » no 65) donne un saisissant aperçu. Il est d'ailleurs principalement connu en France pour ses nouvelles de science fiction, alors qu'il a surtout offert beaucoup à la littérature policière, par ses innombrables nouvelles ou ses romans, où, de son style percutant et épuré, il propose des intrigues à la fois simples et originales, dans un décor reflétant les réflexes, les modes et les angoisses de l'Amérique des années 1960.

L'humour est très présent chez Fredric Brown, au point parfois d'être le point de départ, sinon la raison, de ses textes. L'Univers en folie (What Mad Universe) écrit en 1949 joue avec les clichés du genre, racontant l'histoire d'un éditeur de magazine envoyé dans un monde parallèle et reprenant une vision enfantine des récits publiés dans la revue. Martiens, Go Home! (écrit en 1954) décrit une invasion martienne vue à travers les yeux d'un auteur de science-fiction, par d'insupportables petits hommes verts caricaturaux, sans gêne, malicieux et tourmenteurs d'une humanité qui va peut-être se ressouder contre eux.

L'une de ses nouvelles les plus connues, Arena, a servi pour un épisode de la série Star Trek.

Il meurt en 1972, alors que, alcoolique et atteint d'emphysème pulmonaire, il avait arrêté d'écrire depuis neuf ans.
" (suite sur Wikipedia)

 


martiens

 

- Martiens, go home ! (1954). Traduit en 1957 par Alain Dorémeux. 183 pages. Denoël.

Nous sommes en 1964 (donc dix ans après la parution du livre). Le héros est un écrivain de SF en panne d'inspiration. Il a pris du recul dans une cabane dans le désert. Il réfléchit, réfléchit...
"Laissant muser son imagination, il se demanda brusquement : « Et si les Martiens ?... »
... Un coup fut frappé à la porte.
[...]
Luke alla ouvrir et regarda dehors au clair de lune.
Il ne vit rien. Il regarda ensuite à ses pieds.
- Oh... non ! exhala-t-il.
C'était un petit homme vert, d'environ soixante-quinze centimètres de haut.
- Salut, Toto, fit le petit homme vert. C'est bien la Terre ici ?
- Oh, non ! répéta Luke Deveaux. Ce n'est pas possible...
- Ah ? On dirait que si, pourtant. (Le petit homme vert éleva la main.) Une seule lune, dont les dimensions et les distances correspondent. Il n'y a qu'une seule planète dans le système à n'avoir qu'une lune, et c'est la Terre. La mienne en a deux.
- Ciel ! dit Luke. (Il n'y avait qu'une seule planète dans le système solaire à avoir deux lunes, et c'était...)
- Allons, Toto, mettons les choses au point. Est-ce que c'est la Terre, oui on non ?
" (pages 16-17).

Notre petit rigolo vient donc de Mars, dont les deux lunes sont Phobos et Déimos. Il se cache quelque part dans ce paysage, sans aucun doute :

mars
"Coucher de soleil vu du cratère Gusev par le rover Spirit le 19 mai 2005 en vraies couleurs restituées à travers des filtres à 750, 530 et 430 nm. Le diamètre apparent du Soleil vu de Mars n'est que des deux tiers de celui vu de la Terre. La lueur de crépuscule se prolonge deux bonnes heures après que le soleil a disparu derrière l'horizon en raison de la grande quantité de poussières présentes jusqu'à une altitude élevée dans l'atmosphère de Mars." (merci Wikipedia)

 

Même s'il n'avait pas assez bu pour avoir des hallucinations, notre ami écrivain n'est quand même pas complètement convaincu.
"- Pas d'astronef.
- Evidemment, pas d'astronef.
- Alors, comment êtes-vous venu ?
- Pas avec vos trucs à la noix, voyons. J'ai couimé.
- Hein ?
- Comme ça, fit le Martien en quittant sa chaise.
(Le mot « comme » était venu de la chaise, le mot « ça » de derrière Luke).
Luke se retourna d'une traite. Le Martien était perché au bord du fourneau à gaz.
" (page 20).
Est-ce de la téléporation ?
"- Téléportation, des nèfles, déclara le Martien. Moyen sommaire, il faut un support matériel. Le couimage dépend uniquement du mental. Tu ne pourrais pas y arriver. Pas assez futé pour ça." (page 20).

Tout ça serait bien beau et fournirait une source d'inspiration à notre ami écrivain, si ce Martien avait été le seul de son espèce à avoir débarqué. Mais ils sont des millions, ils ont envahi le monde ! On ne peut rien leur faire. Ils se contentent d'être là, de déballer la vérité à tout le monde, de parler... Aucun secret ne leur résiste. Les gremlins étaient plus immédiatement destructeurs, on pouvait leur faire quelque chose (de même qu'aux Martiens du film Mars Attacks!). Contre les Martiens de Fredric Borwn, l'Humanité est désarmée.
Tout devient très compliqué, voire impossible. Prenons un exemple : essayons de jouer aux cartes. On s'installe, peinard, on distribue...
"- Salut, Toto, fit le Martien sur la lampe. A ta place, moi, j'abandonnerais après avoir tiré.
- Hein ? Quoi ?
- Je te le dis, Toto. Deux sept et deux trois, tu as là, et ça va te faire un full parce que la carte du dessus dans le paquet est un sept.
- Tout juste, Toto, dit l'autre Martien.
" (page 45).

Les cas de dépression se multiplient. La société tout entière (ou plutôt les sociétés : capitaliste comme communiste) risquent de s'effondrer.

Mais le pire, dans tout ça, c'est que plus personne n'a le coeur à lire de la SF : il va falloir trouver un autre boulot.

L'invasion de la Terre par des millions de petit hommes verts tête à claque donne un livre rigolo, très sympathique... Rien de vraiment profond là-dedans (sauf à se dire que le mensonge et l'ignorance, c'est ce qui fait tourner le monde), mais le livre tient bien la route. J'ai quand même trouvé la fin un peu moyenne pour un spécialiste de la chute comme Fredric Brown.
Très sympathique, donc.

 

On pourra probablement se dispenser du film réalisé par David Odell en 1989 (imdb lui attribue une note de 2,6 : on n'a pas affaire à un film médiocre, mais bien à un navet de classe intergalactique... ou bien à un film culte ?).




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