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FARMER Philip José
(26/01/1918 - 25/02/2009)
"Une grosse partie de son œuvre s'intéresse à la réinterprétation de personnages historiques ou romanesques. Par exemple, The Other Log of Phileas Fogg, qui remplit les trous du calendrier dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne ; sa série de romans Le Fleuve de l'éternité (Riverworld) suit les aventures de Richard Francis Burton, Cyrano de Bergerac, Jean sans Terre, Hermann Goering et Samuel Clemens, le long d'un fleuve infini, où l'on a mystérieusement ressuscité toute l'humanité ayant vécu.
Né en 1918 dans l'Indiana, Philip José Farmer, est l'un des grands écrivains américains de l'Âge d'Or de la science-fiction. Avec trois prix Hugo (Les Amants étrangers -1953-, Les Cavaliers du Fiel ou le Grand Gavage -1968-, Le Fleuve de l'éternité -1972), il est reconnu pour son audace, son imagination débordante et son absence de tabous littéraires. Il est, en effet, le premier écrivain à avoir introduit l'érotisme dans la science-fiction, jusque-là très pudibonde, dès son premier roman, Les Amants étrangers." (merci wikipedia)
- Les Amants étrangers (The Lovers, 1961). Folio SF, 268 pages. Traduit de l'américain par Michel Deutsch. Traduction révisée par Nadia Fischer.
Il s'agit ici d'un roman. La nouvelle, Les Amants étrangers, avait obtenu un Hugo du nouveau talent en 1953.
Nous sommes en 3050 après J.C, soit en "550 après S".
Hal Yarrow, notre héros, est un linguiste. La société, en 3050, est assez différente de la nôtre. Déjà, il y a eu un conflit nucléaire qui a éradiqué une bonne partie de la population de la planète, qui s'est reconstituée à partir des survivants, principalement des Islandais, des Israéliens et quelques autres personnes originaires de différents coins de la planète.
De plus, tout est régi par les règles établies par le Précurseur, le glorieux Isaac Sigmen.
Chacun doit prendre soin de sa CM (Cotation Morale). Même au sein d'un couple, lorsque l'un des membres ne respecte pas les lois du Précurseur (réel soit son nom !), l'autre s'empresse de dénoncer le malheureux à son agi, une sorte de gardien de la moralité. C'est, toutes proportions gardées, un peu la même chose que, sous le régime communiste de la grande époque, le chef d'immeuble, de quartier, etc. Sauf que l'agi de Hal Yarrow le suit depuis son enfance. Il l'aime bien, et il le châtie bien.
La CM de Hal Yarrow n'est pas bien élevée... cela gêne sa carrière professionnelle, et peut-être même plus...
Hal Yarrow s'entend mal avec sa femme, qui est extrêmement rigide avec les règles, elle déteste tout ce qui n'est pas shib, pas réel ("réel" = "c'est bien" ; "pas réel" = "ce n'est pas bien", un peu comme la taxation de "formaliste" de l'époque communiste).
Bien sûr, il y a une sorte de méchant institutionnel, le Régresseur, qui est le méchant frère du Précurseur.
C'est le début du roman : l'exposition des règles de la société, qui régissent vraiment tout, et les relations entre Hal Yarrow et sa femme. À propos de leurs relations, ça n'est pas trop ça, entre Hal Yarrow et sa femme. Ils n'arrivent pas à avoir d'enfants, alors qu'ils suivent scrupuleusement le règlement (j'allais écrire le mode d'emploi) très puritain. Est-ce que cela voudrait dire que Hal Yarrow aurait une attitude antishib ? Il faut dire que tout ce qui arrive survient de la volonté des gens. Le hasard n'existe pas.
Tout ce qui concerne la femme de notre ami Hal n'est vraiment pas ce qu'il y a de plus intéressant : c'est un petit peu longuet et un poil simple.
Le monde totalitaire est assez classique : on y retrouve les habituels textes littéraires censurés (les livres, c'est dangereux, toutes les dictatures le savent bien), le bourrage de crâne, les règles à suivre à la lettre, la pression hiérarchique (oups, ces deux dernières caractéristiques au moins se retrouvent aussi dans les grandes entreprises)...
Heureusement, cela s'améliore très nettement après une petite cinquantaine de pages : une planète avec des êtres vivants et pensants est découverte, et comme on a besoin d'un linguiste, notre héros est choisi pour y aller. Youpi, à lui la liberté
"" (page 85).
Enfin, ce n'est pas aussi simple, bien sûr. Notre héros, un peu coincé (alors qu'il paraît libertaire selon les normes de la société), va prendre son pied avec une extraterrestre. C'est d'ailleurs pour cela que le livre a paraît-il fait du bruit à l'époque de sa parution. Franchement, de ce point de vue-là, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. On pourra parler de plaidoyer pour l'acceptation de la différence, comme le fait la quatrième de couverture, mais c'est peut-être aller un peu loin... encore que, en 1961...
Après un début un peu classique, une fois arrivé sur Ozagen, la planète étrangère, le livre devient vraiment très sympathique. Les relations entre les Terriens et les Wogglebugs... Et puis les Terriens, dirigés par les lois du Précurseur (réel soit son nom !), ont-ils vraiment traversé les abîmes de l'espace juste pour faire du tourisme (et accessoirement envoyer des commentaires au Guide du Routard Galactique) ?
C'est un texte typique de l'âge d'or de la SF : on a des bandes enregistrées, des rubans perforés, etc., ce qui confère un certain charme désuet.
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