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Robert FORWARD
(Etat de New York, 15/08/1932 - Seattle, 21/09/2002)
"Robert Lull Forward, né le 15 août 1932 à Geneva, dans l'État de New York et décédé le 21 septembre 2002 à Seattle dans l'État de Washington, est un physicien américain et un auteur de romans de science-fiction.
Robert Forward est un physicien spécialiste de la gravitation, et ayant notamment participé à la conception de dispositifs servant à la recherche d'ondes gravitationnelles, telles que prévues par les équations d'Einstein.
La spécificité de ses connaissances scientifiques marquent fortement deux des romans qu'il écrivit, où la gravitation tient une place essentielle dans l'intrigue." (merci wikipedia)
"Comme Arthur C.Clarke ou Greg Bear, Robert Forward aime mettre aux prises, dans des cadres scientifiquement rigoureux, des Humains [souvent des rats de laboratoires] et des races extra-terrestres non-humanoïdes, les plus exotiques possibles." (Le Cafard Cosmique)
- L'Oeuf du Dragon (Dragon's Egg, 1980). Traduit de l'américain par Jacques Polanis. 291 pages. Editions Robert Laffont.
Une étoile à neutrons s'approche de la Terre. Rassurons-nous, on n'est pas pas un énième livre-catastrophe, ni dans un énième livre de fantasy.
Cette étoile à neutrons est ce qui reste d'une étoile qui s'est effondrée sur elle-même, après une bien belle supernova aux conséquences assez intéressantes...
"" (appendice technique, page 269). Les champs magnétiques sont extrêmement forts, et la gravité est inimaginable (67 milliards de g).
Et sa vitesse de rotation démente : 5 tours par seconde.
La matière est terriblement compacte...
Malgré tout, et c'est la fabuleuse découverte que va faire une expédition humaine, en orbite autour de l'étoile à neutrons - l'expédition est décrite en détails, car ce n'est pas une mince affaire -, c'est que la vie existe :
"" (appendice technique, page 274).
Du fait du champ magnétique incroyablement puissant, il est facile de se déplacer dans l'axe du champ, et très difficile de se déplacer perpendiculairement à cet axe. Et, à cause de la gravité immense et donc de leur aplatissement, les cheelas vivent dans un monde quasiment monodimensionnel (certains passages font un peu penser au fameux Flatland, d'Edwin Abbott, écrit en 1884).
En plus de ces contraintes saisissantes, de cette vie si éloignée de la nôtre - mais, en même temps, elle est un peu pareille : assouvissements des besoins primaires, puis des besoins secondaires... - , un autre phénomène ajoute beaucoup de sel à l'histoire : la relativité du temps. En gros, 30 minutes humaines équivalent à une vie entière de cheela. En quelques heures, on va assister à l'essor d'une civilisation. Ils vivent, pensent et meurent un million de fois plus vite que nous.
Par exemple, la naissance de la pensée abstraite :
"" (page 79).
Grande-fissure aura beaucoup de mal à faire comprendre le concept de la représentation.
Le temps s'écoule, les générations se succèdent, la société cheela évolue. Les humains et les cheela vont communiquer, et interagir.
Comment chacun parviendra-t-il à prendre conscience de l'existence de l'autre, avec un tel écart temporel et l'impossibilité de se rejoindre ? Et, une fois déterminé qu'il y a quelque chose, comment une communication sera-t-elle possible, se demande-t-on ? (bon, le début de la communication m'a semblé peut-être un tout petit peu poussé, vu qu'il faut réussir à intégrer les premiers concepts, les premiers mots ou signes pour pouvoir communiquer, mais qui sait, avec du temps... et le temps, ce n'est pas ce qui manque, chez les cheelas !).
C'est un livre assez fascinant : on assiste à la naissance et au développement d'une civilisation. En même temps, il y a quelque chose de presque triste dans la coexistence de deux civilisations tellement différentes qu'elles ne peuvent que s'effleurer un moment, pour obliquer chacune vers son destin, tellement différent qu'il en est finalement inimaginable pour l'autre, même en en ayant une connaissance intellectuelle approfondie.
On notera, tout au long du livre, la vision positive de la science de l'auteur. La science, la connaissance, ne rendent pas méchant, mais bon. C'est presque rassurant.
Alors, bien sûr, on ne comprend pas tous les détails - la notice technique, en fin d'ouvrage, explicite quand même certains aspects.
C'est un livre de hard-science et, tout comme dans certains livres de Greg Bear - notamment Eternité, qui explique vraiment tout de l'univers, sa naissance, sa fin, toutes ses dimensions - le lecteur n'a pas forcément le niveau en physique pour apprécier toutes les subtilités théoriques, mais qu'importe le détail, pourvu qu'on ait l'ivresse ! Et, même dans les passages les plus pointus, on comprend ce que veut dire l'auteur. C'est bien cela l'essentiel.
La suite immédiate est racontée dans Starquake (1985 ; jamais paru en français).
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