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PRIEST Christopher
(Cheadle, Angleterre, 14/07/1943 - )
Il aurait pu devenir comptable, mais il a préféré se tourner vers l'écriture.
Ses romans sont réputés pas toujours faciles à lire, tout ça parce qu'ils demandent un peu de réflexion (or, en ces temps de littérature pré-digérée, les lecteurs d'aujourd'hui ont souvent perdu l'habitude de réfléchir...). Sans doute est-ce pour cela que le succès commercial n'est toujours pas au rendez-vous malgré les prix qui s'amoncellent sur son oeuvre.
- Le Monde inverti (1974). Folio SF, 388 pages. Traduit de l'anglais par Bruno Martin.
C'est le troisième roman de l'auteur, mais le premier a avoir eu un certain succès, surtout en France.
La première phrase est souvent citée, je vais faire pareil : "" (page 13).
Dans cette ville montée sur des rails, le temps se compte en kilomètres. Drôle de ville, dans laquelle rares sont les ouvertures qui permettent de voir le monde extérieur. La vie sociale est strictement régentée par un découpage en guildes, qui seul permet de maintenir l'ordre et, coûte que coûte, de tracter la ville vers l'"optimum".
Mais qu'est-ce donc ? Et qu'est-ce que cette planète dont le soleil est si étrangement déformé ? Qu'y a-t-il, devant la ville ? Et derrière ? Pourquoi faut-il absolument avancer, poser les rails, tracter la ville ? Des gens savent, mais ils ont juré de garder le secret... Là encore, je ferai pareil.
Il y aura des réponses, beaucoup, mais la fin est un peu perturbante.
Un très bon livre, un classique à l'écriture froide, une narration à la première personne, mais néanmoins objective, ce qui montre que la forme épouse le fond du livre puisqu'un des sujets repose justement sur la perception objective ou subjective de la réalité.
Enfin, de ce que j'en ai compris... mais je n'en suis pas sûr...
- Le Prestige (1995). Denoël, Lunes d'Encre, 409 pages. Traduit de l'anglais par Michèle Charrier.
Ce roman a notamment reçu le World Fantasy Award 1996. Pendant les trois quarts du livre, le lecteur se demande pourquoi le livre relève du fantastique. Il finit par le savoir...
La première partie (une quarantaine de pages) met en place le cadre, les personnages.
Le narrateur est journaliste et descendant d'un magicien célèbre en son temps (un "vrai" magicien, on n'est pas ici chez Tolkien ou David Eddings), Alfred Borden. Ce magicien a été en conflit professionnel et personnel avec un autre magicien.
La deuxième partie (90 pages) est consacrée au journal d'Alfred Borden. "" (page 45). Il met rapidement en garde le lecteur : "" (page 48). Cette deuxième partie est moyennement intéressante, en tout cas dans un premier temps. Elle sert de base à ce qui va suivre...
Après le récit de sa vie, ses débuts difficiles, son ascension, un minimum de détails sur son grand numéro de prestidigitation, "le Nouvel Homme Transporté", le conflit qui l'oppose à son rival Rupert Angier, le roman propose, presque en interlude, une troisième partie (une trentaine de pages) : le journal de Kate Angier, descendante de Rupert , qui sert à recoler quelques morceaux avec la première partie.
Puis, avec la quatrième partie, le plus gros du roman arrive : le journal de Rupert Angier. Et là, certains sous-entendus obscurs du journal d'Alfred Broden prennent brusquement du sens (plus ou moins rapidement selon la perspicacité du lecteur, car tout n'est pas forcément précisé noir sur blanc), ses mensonges se dévoilent... encore faut-il faire attention : Rupert dit-il toute la vérité ? A l'ère du développement de l'électricité, Rupert Angier cherche à faire mieux que le numéro de prestidigitation de son rival dans le domaine de la téléportation. Mais si l'un et l'autre gardent jalousement le secret de leur numéro , chacun brûle de connaître celui de l'autre.
La toute fin permet de relier le passé et le présent...
L'intérêt de ce roman ne naît pas immédiatement, il faut lui donner un peu de temps pour prendre de l'ampleur. Ensuite, on n'est vraiment pas déçu.
Un roman qui mêle le vrai et le faux, le possible. Qu'est-ce qui est réel ? Qu'est-ce qui ne l'est pas mais en a tout l'air ? C'est tout l'art du prestidigitateur...
A propos de l'adaptation réalisée par Christopher Nolan, on peut trouver une interview de Christopher Priest sur Cafard Cosmique, l'excellent site de S-F: http://www.cafardcosmique.com/Interview-de-Christopher-PRIEST-du)
Autres livres :
- La Machine à explorer l'espace (1976)
- Futur Intérieur (1979)
- L'archipel du rêve (1979)
- La Fontaine pétrifiante (1981)
- Le Don (1984)
- Une femme sans histoire (1990)
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Les Extrêmes (1998). British Science Fiction Award.
- EXistenZ (1999). Il s'agit de la novellisation du film, un travail alimentaire. "Cela ne m'a pas pris trop longtemps bien que ma première version ait été refusée par Cronenberg. Je trouvais son film drôle alors qu'il le voulait sombre et paranoïaque. J'ai donc rajouté des longs silences pour mettre un peu de suspense (rires) mais c'est franchement ridicule de voir des gens manger des anguilles vivantes ou un chien se balader avec un flingue… Cependant j'aurais voulu le rencontrer afin de confronter nos points de vues." (extrait d'une interview sur : http://www.actusf.com/SF/interview/itw_priest.htm)
- La Séparation (2003). British Science-Fiction Award, Arthur C.Clarke Award, Grand Prix de l'Imaginaire 2006.
Au cinéma :
- Le Prestige (2006), réalisé par Christopher Nolan, auteur du fameux Memento (2000), du non moins astucieux Following (1998) et du remake pas mal réussi du film norvégien Insomnia (2002). Et de Batman Begins (2005, bof)...
A la télé :
- Scénariste de l'épisode "The treasure" de la série "Into the Labyrinth" (1981)
Site officiel de l'auteur : : http://www.christopher-priest.co.uk
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