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Parme. dimanche 7 février 2016.

 

A une petite heure de train de Bologne se trouve Parme. Toscanini y est né ; Paganini est enterré dans son cimetière.

plan

Nous sommes donc à Parme pour une petite journée. Le temps n'est pas au beau fixe, mais on fera avec.
La gare est tout proche du centre-ville, c'est bien pratique.

              

L'Opéra. A droite, deux affiches.
      

Ah, le jambon de Parme....
"Le léger goût de noisette du prosciutto di Parma (jambon de Parme) est dû à l'ajout de petit-lait de parmesan dans l'alimentation des porcs." (Italie, Bibliothèque du Voyageur, page 253). Le jambon de Parme et le Parmesan ont donc un lien, pas très connu.

Quasiment tout est fermé entre midi et 15h00, mais pas les restaurants, bien sûr. Nous avons donc le temps de manger quelques bonnes choses accompagnées de lambrusco (le rouge pétillant, c'est bizarre...)

      


A gauche : élection de fromages du coin, avec différentes durées d'affinage ("pianura - montagna - vacche rosse") ; charcuterie locale ("Culatello, prosciutto crudo, salame, coppa, strolghino").
Au milieu : fazzoletti di torta fritta (servis tièdes, mais ça refroidit vite).
A droite : sélection de trois types de raviolis (en gros : erbette, ricotta, zucca - c'est du potiron).

Reprenons doucement, avec l'Eglise Santa Maria della Steccata (XVI° siècle). Il y a notamment des fresques du Parmesan. L'intérieur est plutôt pas mal, avec une très belle coupole de Bernardino Gatti.

                             

 

Dirigeons-nous maintenant vers le morceau de résistance : la Cathédrale et son baptistère. On les aperçoit au bout de la rue, le baptistère à droite, la cathédrale à gauche.

   

Nous débouchons sur la Piazza Duomo.
La cathédrale, de style roman lombard, a été consacrée en 1106.

   

Le porche (rajout du XIII° siècle) est surmonté d'une loggia qui repose sur des lions :

Entrons dans le Duomo.

                  

On aperçoit la coupole peinte par Le Corrège (sur une période de quatre ans). "le thème de l'Assomption de la Vierge (dont la figure est noyée au milieu d'un tourbillon d'anges), est le prétexte à un vertigineux mouvement ascendant." (Guide Vert). La photo à droite est issue de Wikipedia:

           le correge

"Elle révèle, lorsqu'elle est éclairée, une exceptionnelle richesse chromatique, des raccourcis saisissants et d'incroyables audaces techniques. Déconcertés par ce « vent impétueux qui emporte dans un vertige de lumière et de nuages les anges, les archanges, les saints et les bienheureux vers une apothéose céleste où triomphe la Vierge » (Pier Maria Paoletti, journaliste et écrivain mort en 1995), les commanditaires comparèrent le décor de Corrège à un « ragoût de grenouilles » et envisagèrent de le détruire. C'est Titien, dit-on, qui aurait sauvé la fresque." (Guide Bleu)

            

Dirigeons-nous vers la sortie.

    

A côté de la cathédrale, on trouve le baptistère octogonal de marbre rose et blanc de Vérone. Il a été commencé en 1196 et achevé en 1307 "après plusieurs interruptions (dues notamment à l'épuisement des carrières de marbre rose de Vérone)" (Lonely Planet Italie). Il est toujours en fonction.
Benedetto Antelami (1150-1230) "réalisa aussi la majeure partie du ravissant baptistère octogonal dont les reliefs et les statues, en particulier celles des Mois, forment un des ensembles sculptés romans les plus importants d'Italie." (Guide Voir - Italie)

                   

 

Entrons.

Le bénitier a été taillé dans un seul bloc de marbre.

       

                               

Levons la tête. Les fresques de la coupole datent du XII° siècle ; celles de la partie inférieure sont elles du XIV° siècle. C'est magnifique.

                 

 

Dirigeons-nous maintenant vers le Palazzo della Pilotta (dont le nom vient du fait qu'on y jouait à la pelote dans les cours). Il fut construit entre 1583 et 1622. On y trouve le Musée archéologique, la Galerie nationale, la bilbiothèque Palatine et le théâtre Farnese.
Nous allons profiter de ce que nous sommes le premier dimanche du mois pour bénéficier de la nocturne. En temps normal, les horaires d'ouverture sont limités, pour cause de manque de personnel.

 

         

Le Théâtre Farnese fut le premier au monde à avoir des scènes mobiles, grâce à des machines installées sous la scène.
"Ce ravissant théâtre fut bâti entièrement en bois par G.B. Aleotti en 1619, sur le modèle du théâtre olympique de Vicence. Il fut construit à la hâte en vue de la visite de Cosme Ier de Médicis auquel Ranuccio Ier Farnese voulait montrer les fastes de sa cour, si bien que les statues ont été réalisées en plâtre et non en marbre, les décors en carton peint et non en stuc. [...] Presque totalement détruit par les bombardements en 1944, le théâtre fut reconstruit à l'identique dans les années 1950." (Guide Vert Italie du Nord).

             

De là, on passe à la Galleria Nazionale.

On commence par de l'art médiéval... Il y a de nombreuses belles choses. Par exemple, un marbre blanc daté de fin XII° siècle, provenant du Duomo de Parme :

     
A gauche : Agnolo Gaddi : Madonna in trono col Bambino e santi (1375) ; à droite : Niccolo di Pietro Gerini : Dormition (fin XVI° siècle).

 
Anonyme du milieu XV° siècle : opere di misericordia.

             
Giovanni Antonio Amadeo (ambito di) : La Fuite en Egypte et L'Adoration des Mages (dernier quart du XV° siècle). Marbre de Carrare.

Nous arrivons devant l'une des deux oeuvres stars du musée : la Tête de jeune fille (La Scapigliata, vers 1508), de Leonard de Vinci :
      

Continuons. Il y a beaucoup d'oeuvres... vraiment beaucoup.
On trouve quelques noms connus : Le Guerchin, Tiepolo, ou encore les deux plus importants représentants de l'école de Parme : le Corrège et le Parmesan. Mais il ne s'agit pas, sauf exceptions, d'oeuvres majeures."Malheureusement, bon nombre des trésors qui faisaient de la pinacothèque des Farnèse l'une des plus célèbres collections d'art de la Renaissance ont été transférés à Capodimonte (Naples) par Charles de Bourbon en 1734 ou saisis par les commissaires napoléoniens." (Guide Bleu). Le Capodimonte de Naples est effectivement bien plus marquant.

Les oeuvres sont regroupées par catégorie, en gros chronologique : médiéval, Leonardo et les artistes lombards, seitecento et settecento, renaissance, baroque, maniérisme...

    


Trophime Bigot, dit Teofilo Trufamonti (Arles, 1579, Avignon, 1649) : Judith décapite Holopherne.

le guerchin
Le Guerchin : Susanna e i Vecchioni (photo de Wikipedia, la mienne étant ratée).

      
A gauche : atelier de Van Dyck : Isabella Clara Eugenia d'Absburgo, dopo il 1626. ; à droite : Van Dyck : Madonna col Bambino, terzo decennio del XVII secolo.


Luigi Miradori (1605-1656) : Sacrificio idolatra. Curieuse toile...


Deux portraits attribués à Frans Pourbus le Jeune (Anvers 1569, Paris 1622)


Giacomo Ciacopelli (1808-1893) : Atrio della Pilotta in Parma (1865)


Pier Francesco Cittadini (1613/1616-1681) : Ritratto di bambina con cagnolino, metà del XVII secolo.

Etc.
Puis, on a des kilomètres d'oeuvres qui représentent Parme : tableaux, photos...

      

On poursuit... le musée est vraiment grand.

         


Il y a un ensemble d'oeuvres du Corrège. En voici deux.

Le Corrège (c.1489-1534) : le Couronnement de la Vierge (vers 1522). Fresque. (origine : Parme, Chiesa di San Giovanni Evangelista)


Le Corrège : Madonna di San Girolamo.

On arrive à la deuxième oeuvre star du musée : Esclave turque (vers 1533), du Parmesan.

      

"Le tableau a été restauré en 1968, date à laquelle l'arrière-plan sombre a été supprimé, ce qui a laissé apparaître une couleur uniforme, semblable à la terre. L'intervention, cependant, a été critiquée, car plusieurs historiens de l'art considèrent le fond noir comme le résultat d'une intervention ultérieure de Parmigianino. [...]
Sur la tête, elle porte une coiffe en forme d'anneau cousu avec du fil doré et décoré d'un médaillon représentant Pégase, probablement une métaphore de l'Amour ou une référence héraldique à la famille de Cavalli.
" (Wikipedia)


Le Parmesan : Matrimonio mistico di Santa Caterina d'Alessandria (vers 1524)

Finissons par une oeuvre du XX° siècle : La plage (1955-1956), de Renato Guttuso (1911-1987).
    

On ressort du musée et on prend l'air près du fleuve. Sur l'autre rive se trouve la maison natale de Toscanini, ainsi qu'un parc, mais on n'aura pas le temps d'y aller.

Il est temps de rentrer.