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MORAVIA Alberto

(Rome, 28/11/1907 - Rome, 29/09/1990)

alberto moravia


De son vrai nom, Alberto Pincherle.
"Il a neuf ans lorsqu'une tuberculose osseuse se déclare ; la guérison sera lente : cinq années de vue allongé, plus deux ou trois de convalescence. Pour cet enfant qu'on destinait à la carrière diplomatique, il n'est plus question d'études régulières. Mais des gouvernantes lui apprennent simultanément le français, l'anglais et, avec moins de succès, l'allemand. À onze ans, il écrit ses premiers récits ou bien se les raconte à voix haute. Lorsque, devenu adolescent, et que, pour la première fois, il se trouvera hors de l'atmosphère familiale, dans des sanatoriums d'Italie et de Suisse, n'ayant même plus la force d'écrire, sa seule ressource sera la lecture, une lecture forcenée : abonné à la plus grande bibliothèque circulante de la péninsule, le célèbre cabinet Vieusseux, il s'impose, à raison de quatre ou cinq livres par semaine, d'épuiser systématiquement toute l'oeuvre d'un auteur avant de passer à un autre." (Guy Tosi, introduction à La Désobéissance, pages 7-8).
En 1928, il a vingt et un an. Il a mis trois ans à écrire son roman Les Indifférents, refusé par plusieurs éditeur. Il le publie à compte d'auteur : c'est un grand succès, littéraire, de vente et de scandale : "Alerto Moravia venait de faire de la société romaine et de cette capitale que le Duce prétendait donner en exemple au monde, une peinture extrêmement cruelle." (page 8).
Il devient journaliste, correspondant à l'étranger, notamment à Londres (1930-1931) et en France. Il publie son deuxième roman, Les ambitions déçues (1935). Puis il séjourne aux Etats-Unis, en Chine, en Grèce. C'est 1939.
Il épouse Elsa Morante en 1941.
Après la guerre, il continue à écrire: La Romaine (1947), La Désobéissance (1948), Le Conformiste (1951, Prix Strega), Le Mépris (1954), La Ciociara (1957), L'Ennui (1960). Plusieurs de ces romans sont devenus des films à succès.
Il se sépare d'Elsa Morante et vit avec Dacia Maraini. Il écrit des pièces de théâtre.
Il devient élu (pour le Parti Communiste) au Parlement Européen en 1984.
En 1986, il épouse Carmen Llera, sa cadette de 45 ans.
En 1990, il est retrouvé mort chez lui.


- La Désobéissance. (La disubbidienza, 1948). Folio, 182 pages. Traduit de l'italien en 1949 par Michel Arnaud.
C'est l'histoire d'un garçon, Luca, qui va connaître une grande perturbation psychologique.
"
Lorsque Luca revint en ville, après avoir passé les vacances l'endroit habituel, au bord de la mer, il avait la sensation de ne pas être bien et de couver une maladie. Ces derniers temps, il avait grandi de façon anormale et, à quinze ans, sa taille était déjà celle d'un adulte." (page 17).
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Luca, à cette époque-là, était sujet à des colères subites et violentes, durant lesquelles son organisme, déjà tant exténué, paraissait consumer en des paroxysmes de révolte et de haine le peu de forces qui lui restaient. C'était surtout la muette et inerte résistance des objets, ou, plutôt, sa propre incapacité à se servir de ceux-ci sans effort et dans dommage, qui avait le pouvoir de le jeter dans ces fureurs dévastatrices." (page 18).
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Luca avait le sentiment que le monde lui était hostile et que lui-même était hostile au monde ; et il lui semblait livrer une guerre continuelle et exténuante à tout ce qui l'entourait." (page 19).
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Mais une fois en ville, une fois dans cet appartement où tant d'autres de ses anciennes révoltes s'étaient dissoutes dans les habitudes et dans l'ennui, la colère de Luca prit une autre forme, nouvelle pour lui. Comme si elle eût compris l'inanité de la violence, cette colère se mua brusquement en une volonté de renoncement et d'abdication." (page 29).
C'est une forme de grève. Le renoncement de tout comme forme suprême (enfin... en attendant plus ?) de désobéissance, de lutte. Luca fait des expériences, pour voir jusqu'où il peut aller, que ce soit chez lui, à l'école, ou dans la vie en général. Il développe une ligne de conduite, une sorte de jeu, ou un plan de bataille.

"Le mot désobéir lui plut parce qu'il lui était familier : durant toute sa première enfance et pendant une bonne partie de son enfance proprement dite, il avait entendu sa mère répéter qu'il devait obéir, qu'il était désobéissant, que, s'il n'obéissait pas, elle le punirait et autres phrases similaires." (page 39).

Très bon roman, l'observation quasi-clinique d'un être en lutte contre le monde, et contre lui-même... On y rencontre aussi une infirmière assez mémorable...

 


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