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HIRANO Keiichirô

(né le 22/06/1975)

Hirano Keiichirô

Alors qu'il est étudiant en droit à l'Université de Kyoto, Hirano Keiichirô écrit l'Eclipse (1998), qui connaît un immense succès (400 000 exemplaires vendus), qui revendique ostensiblement son originalité (l'action se situe au XV° siècle en France) et son emploi de caractères rares, pas forcément faciles à lire pour les Japonais.
Il enchaîne la même année avec Conte de la première lune, qui se déroule à la fin du XIX° siècle au Japon, et La Dernière Métamorphose (variation Kafkaïenne).
Il continue à écrire des romans, des essais, des livres de dialogues... On peut d'ailleurs suivre tout ça, pour peu que l'on comprennne le japonais (ce qui n'est malheureusement pas mon cas), sur le Site Officiel de Hirano Keiichirô : http://www.k-hirano.com/

 

On pourra également lire le micro compte-rendu de la conférence Réinventer l'Occident ? Dialogue entre Keiichirô Hirano et Toshiyuki Horie" au Salon du Livre de Parisen 2012

 

 

 

Eclipse

L'Eclipse (Nisshoku, 日蝕, 1998), 169 pages, Editions Philippe Picquier, traduit par Jean Campignon. Prix Akutagawa - Hirano fut un temps le plus jeune écrivain à l'obtenir, depuis Muarakami Ryû, mais il s'est fait battre en 2003 par Wataya Risa - et best-seller au Japon (plus de 400 000 exemplaires en quelques semaines). C'est le premier roman ("métaphysique") de l'auteur, qui était alors étudiant en droit à l'Université de Kyoto (pour ceux que cela intéresse, il a obtenu son diplôme depuis).

L'intrigue se déroule dans le sud de la France à la fin du XV° siècle. Un jeune dominicain, en route de Paris vers Florence pour y trouver un manuscrit, fait halte dans un petit village pour y rencontrer un alchimiste dont on lui a parlé. Des événements plus ou abracadabrants vont survenir, qui aboutiront à une fin pour le moins curieuse et outrancière au possible, frôlant le n'importe quoi (ou bien il y a quelque chose que je n'ai pas compris).

Les critiques se sont enthousiasmés devant l'érudition de l'écrivain, et c'est vrai que c'est l'impression que le texte donne. Mais si on y regarde de plus près, on remarquera que l'auteur, habilement, ne fait souvent qu'énumérer (page 60, par exemple, on est presque chez Perec), ou bien tourne son récit de telle sorte qu'on garde une impression d'érudition quand bien même il n'y en a pas spécialement (à de nombreuses reprises le narrateur dit, à propos des notes de l'alchimiste, qu'elles lui ouvrent de nouveaux horizons, mais il se garde bien de dire lesquels, alors qu'il met bien les points sur les "i" lorsqu'il s'agit du manichéisme). Ou bien il parle vaguement de Nominalisme, de Thomisme et d'Averroïsme. C'est habilement fait, mais si le lecteur cherche des pensées plus profondes et moins fumeuses, il devra plutôt aller voir du côté de l'Oeuvre au Noir (de Marguerite Yourcenar).

Ensuite, le vocabulaire. Le texte original abonde paraît-il en kanji rares, évidemment destinés à donner un cachet "ancien". Le traducteur - qui n'a vraiment pas eu une tâche facile ! - a rendu cela en français en employant des mots rares (tel ce "pensement" déjà qualifié de "vieux" dans un Larousse des années 1910). Comme le livre n'est évidemment pas écrit entièrement en une langue du XV° siècle, le petit jeu des mots rares est donc forcément un peu artificiel. On trouvera en vrac un ramon, des happe-chairs, des revels, des pétéchies, un matroi, etc. Je veux bien, mais ici les prunelles sont souvent infrangibles, l'eau brasille pour un rien, et le moindre soleil couchant est source d'embrasements.
Ce qui nous amène au style... Un exemple : à propos d'une stalactite et d'une stalagmite qui se touchent presque, Hirano écrit ceci : "
répandant une faible lueur de prémonition d'existence, ce hiatus avait amassé un trop-plein de maturité qui le gonflait d'une tension plus intense encore que l'existence même." (page 108). Si vous aimez cette écriture extrêmement ampoulée et, il faut le dire, un peu prétentieuse, ce livre est pour vous. Sinon, vous risquez d'avoir un peu de mal...

Maintenant l'histoire... C'est la fin, surtout, qui pose problème. Elle sombre dans un grand-guignolesque assez réjouissant (que je me garderai ici de dévoiler), il faut le lire pour le croire, si je puis dire, Hirano Keiichiro en met une double couche. Doit-on prendre cela pour un plaidoyer pour la tolérance ? un éloge de l'homosexualité ? Ou bien tout cela veut-il dire que le Christ peut se trouver n'importe où sans qu'on le réalise, même devant nos yeux ? (Borges avait déjà fait remarquer que vous auriez peut-être pu reconnaître Jésus dans l'homme qui vient de vous vendre un ticket de métro ou de bus). Quel est le sens de tout ce fatras improbable ? Je subodore que les critiques n'ont pas compris non plus et ont donc crié au génie (c'est plus prudent, on ne sait jamais...). L'auteur a été promptement qualifié de "nouveau Mishima"...

Dans la grande tradition des romans gothiques (cf les Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe, par exemple), l'auteur fait monter la sauce à partir de pas grand chose en nous promettant beaucoup. Ainsi, la disposition géométrique du village est explicitée de façon très précise - et très lourde, d'ailleurs (page 49). Le mystère du ponceau, la place qu'il occupe par rapport à la lisière de la forêt et à la maison de l'alchimiste (un triangle équilatéral) sont montés en épingle : vous allez voir ce que vous allez voir ! nous dit-il... vous comprendrez mieux la portée du mystère à la lumière des événements qui se produiront plus tard... Technique classique pour éveiller l'intérêt. Mais au bout du compte, qu'y a-t-il à comprendre ? Le narrateur lui-même avoue qu'il ne le sait pas, et le lecteur non plus. C'est assez commode.

Il s'agit d'un premier roman avec ses défauts (principalement roulements de mécaniques) que l'on pourra lire parce que l'histoire n'est en définitive pas banale avec sa fin tellement énorme, et que ses descriptions de corps torturés et de l'orgie - imaginaire ou non - sont assez "savoureuses" et plutôt bien troussées (si je puis dire...)... et que c'est au final bien marrant !
Un auteur à suivre, qui s'engage volontairement dans des sentiers peu visités de la littérature japonaise contemporaine.



conte

Conte de la première lune (Ichigetsu Monogatari, 一月物語, 1999), 173 pages, Editions Philippe Picquier, traduit par Corinne Atlan en 2002).
On est au Japon, en 1896. Le héros, Masaki Ihara, est un jeune poète de 24 ans.
"Ses vers modernes d'inspiration occidentale faisaient preuve d'une extrême originalité, aussi ses contributions avaient-elles été accueillies avec enthousiasme par les poètes romantiques qui affluaient à l'époque et qui allaient même jusqu'à le considérer comme un pionnier en ce domaine. [...]
Masaki avait, dès son jeune âge, eu le sens de la « passion ». En d'autres termes, la passion l'habitait comme l'eût fait un mal chronique. Pour se sentir « vivre vraiment », il lui fallait, non pas accumuler une suite de journées s'écoulant graduellement, dans l'espoir d'un bonheur hypothétique qui l'eût attendu au bout du chemin, mais au contraire faire l'expérience de chocs violents capables de briser sa vie entière sans possibilité de retour. La seule chose qui eût une valeur à ses yeux, c'était une exaltation pure et non durable, qui transcendait l'instant d'une manière ou d'une autre.
" (pages 39-40).
"Tourmenté depuis l'adolescence par ce mal communément appelé neurasthénie, Masaki avait pris l'habitude de soigner sa mélancolie en voyageant." (page 7).

Ainsi, Masaki part sans savoir où, monte dans un train selon l'inspiration. Cette fois-ci, il s'était finalement décidé pour Ueno mais, à cause d'un concours de circonstances (la fatalité ?) - une charmante demoiselle, un vieillard un peu inquiétant (ou bien s'agit-il d'un renard qui lui jouerait un tour ?), un serpent et un machaon - , il va se retrouver dans une situation pour le moins périlleuse, et c'est presque par là que commence le roman :
"L'épaisse forêt de chênes qui couvre les pentes de la montagne, sous les lueurs rouges du couchant qu'elle semble absorber, est enflée comme un essaim de guêpes plongées dans du miel. Au loin, le brouillard descend et les derniers rayons de soleil filtrent à peine entre les arbres...
Le jeune homme s'est retourné : il vient de s'apercevoir que la nuit va bientôt tomber et reste figé sur place, hébété, à se demander :
« En quel lieu me suis-je donc égaré ? »
Tous les coucous de la forêt s'égosillent soudain et leurs voix s'élèvent ensemble vers le ciel...
" (page 6).

A la recherche d'un instant transcendant, un instant pur qui ne serait pas souvenir du passé ni anticipation du futur, Masaki tend à une communion délétère avec la nature. La frontière entre les hommes, les démons et la nature, le passé et le présent, le réel et l'imaginaire, commence à se brouiller...
"La vue des violettes, des iris sauvages et des orchis qui s'épanouissaient avec modestie tout le long du chemin réjouissait ses prunelles. Saisi par la grâce innocente de ces fleurs, il s'arrêta à plusieurs reprises. Quand il découvrit quelques sarments de clématites des montagnes fleurissant çà et là, il se mit à songer aux anciens qui voyaient dans ces grappes de fleurs violettes la main tranchée d'une démone. Ensuite il donna libre cours à sa fantaisie et à son imagination débridée." (page 25).

Le cours du temps semble faire des lacets et des boucles, et Masaki se voit souvent - et est peut-être - en plusieurs lieux à la fois. Plusieurs niveaux de réalité se superposent... Masaki ne court-il pas consciemment vers sa perte ?
"« Je ne me précipite pas vers la mort, non, absolument pas ! A l'instant où ma vie sera sur le point de s'achever, je vivrai un instant de pureté totale, un instant absolu tel que je n'en ai jamais connu de ma vie. Un instant entièrement dédié à l'acte, un instant qui ne sera pas souillé par la perspective d'un quelconque avenir...[...] »" (page 151).


En comparaison de son roman précédent (l'Eclipse), Hirano Keiichirô s'est un peu calmé, il roule un peu moins des mécaniques littéraires. Le vocabulaire est plus simple (en tout cas dans la version française !), mais le style est tout de même souvent recherché.


A recommander aux amateurs d'histoires de fantômes à la japonaise, avec des descriptions de la nature dont la beauté porte en elle la mort (comme un rappel du "Sous les cerisiers sont enterrés des cadavres ! " de Kajii Motojiro), des temples bouddhiques cachés au fond de la montagne dans des forêts mystérieuses peuplées de coucous.
"C'est étrange, alors que le faucon et les autres oiseaux se rapprochent le soir pour chercher leur pitance, le coucou chante toujours dans le lointain. Chaque fois que j'entends son chant, il me semble comprendre pourquoi les anciens prétendaient que cet oiseau guidait les âmes dans la Montagne de la Mort." (page 64).

Mais Hirano ne se contente pas d'exposer une histoire, aussi bien racontée soit-elle. Il parsème son texte de pages profondes, comme par exemple : "A ce moment-là [la plupart des gens] peuvent ainsi trouver, dans la certitude de l'image du monde qui leur est proposée, la certitude de leur propre présence en ce lieu quelques secondes ou quelques minutes plus tard. Identifiant intuitivement la continuité de l'espace à la continuité de leur propre existence, ils considèrent les deux comme interchangeables. Inversement, pour la même raison, le monde et les hommes sont en permanence rongés par cette prescience de l'avenir. L'instant, en se mettant au service du futur, n'est plus qu'anticipation." (page 61).

Mais finalement, qu'y a-t-il vraiment à comprendre ? Le roman est-il une parabole du danger de l'influence européenne (et notamment le romantisme) sur l'imaginaire japonais ?...
Hirano Keiichirô est un auteur ambitieux qui a le bon goût de ne pas écrire que sur le mal être de la société de consommation, sur le danger d'internet, du piercing ou de l'usure des cordes vocales consécutive à des karaokés trop fréquents.

Vit-on dans un monde à la réalité changeante mais cyclique comme la lune, qui éclaire parfois presque comme en plein jour le corps d'une jeune femme qui brille d'une beauté enchanteresse, mais qui, quelques pages seulement auparavant était toute autre ?
"Une brise légère vint balayer les pieds de Masaki, qui s'était levé en s'appuyant sur son bâton.
Son ombre mince se dessinait sur le sol. Levant la tête, il aperçut dans le ciel, en direction de l'est, une demi-lune pâle et brouillée dans un halo de brume. On eût dit un bloc de glace commençant à fondre.
" (page 69).

Roman pas très clair (mais qui présente l'avantage que l'on peut y réfléchir après coup, au lieu de passer tout de suite à autre chose), mais bon roman, pas banal et largement plus réussi que nombre de productions récentes des petits jeunes nippons.

Et le clair-obscur n'est-il pas une valeur bien japonaise ?

metamorphose    
À gauche, la version grand format ; à droite, la version poche.

La Dernière métamorphose (Saigo no henshin, 2003). Roman traduit par Corinne Atlan. Editions Philippe Picquier, 168 pages.
Contrairement aux précédents livres de l'auteur parus en français, celui-ci se déroule de nos jours.
La première phrase du roman est peut-être un clin d'oeil à Proust :
"Longtemps, je suis resté immobile, tapi dans un coin de ma chambre.
Cela doit faire environ deux semaines que je m'y suis enfermé. [...]
Tout me semblait fastidieux. Le moindre mouvement m'était affreusement désagréable. Je me contentais de sortir de temps en temps, en rampant à quatre pattes comme un énorme cancrelat, pour porter à ma bouche la nourriture qu'on m'apportait et aller faire mes besoins, à l'abri des regards de ma famille.
" (page 5).
Le narrateur est un hikikomori (pour une autre oeuvre traitant de ce sujet, on pourra jeter un oeil à la pièce de théâtre Le Grenier de Sakate Yôji). Un jour, il n'est pas allé travailler. Que s'est-il passé ? Dans un récit éclaté, il va nous l'expliquer.

Le titre du roman est une référence évidente à la Métamorphose de Kafka, et notre hikikomori va en parler assez longuement, car il a relu cette oeuvre avec un regard différent.
"Le héros de cette nouvelle - Gregor Samsa - ne s'étonne pas le moins du monde de la réalité pourtant stupéfiante qui le frappe. Du moins ne manifeste-t-il pas un étonnement à la mesure des faits. S'il commence assez rapidement à se lamenter, ce n'est pas à propos de sa transformation en cancrelat, mais plutôt de son travail et de son quotidien de représentant de commerce. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?... De plus - et c'est sans doute le plus significatif, - il élude totalement la question qu'il devrait tout naturellement se poser : pourquoi est-ce que cela lui arrive ? Et ça c'est vraiment curieux. On ne peut pas se débarrasser du problème par de simples généralités, en disant qu'il s'agit d'un « cauchemar » - ou d'un « rêve ».
" (page 7).

Il remarque que si l'apparence de Gregor Samsa change, il reste toujours lui-même à l'intérieur, inchangé. Dès lors, quel est le vrai "moi" du narrateur ? Celui avant sa métamorphose, ou bien celui après ?
"Jusqu'à ce jour, tous les gens de ma génération, y compris moi-même, ont été torturés par cette idée de leur véritable nature. Comme des pensées tournant à vide." (page 24).
La chenille devenant papillon change-t-elle de nature, ou bien reste-t-elle elle-même ? C'est son rôle qui se modifie, pense le narrateur.
C'est pareil pour Gregor Samsa : il était déjà enfermé dans son rôle "comme la dure carapace d'un énorme cancrelat. Et tout le monde trouvait ça normal. Ensuite, quand l'anormalité de cette situation est apparue au grand jour, toute la famille en est restée pétrifiée de surprise. Seul Gregor Samsa, peut-être, se doutait déjà vaguement de quelque chose. Il n'est donc pas autrement surpris. À ses yeux, accepter le nouveau rôle d'énorme cancrelat que lui vaut sa métamorphose n'est sans doute guère différent de son précédent changement de rôle de « petit commis » en « voyageur de commerce ». C'est pourquoi il se met très rapidement à se comporter selon les exigences que lui impose ce rôle. Il rampe sur les murs, se glisse sous le lit." (page 45) Mais jamais il ne deviendra un insecte à l'intérieur. Même quand sa soeur cessera de "reconnaître l'existence de son frère à l'intérieur." (page 45).
Plus tard, il bâtit une autre interprétation basée sur l'idée de désertion. La chambre est le lieu où l'on peut échapper aux rôles, où l'on peut être nu... Et le cancrelat serait la vraie forme des gens, une fois la coquille enlevée.

Quel est le vrai moi ?
"Tous les gens, sans exception, veulent être « intimement compris ». Peu importe ce qu'on comprend. Tant qu'il s'agit d'un élément qui n'est pas manifeste en apparence, ça leur fait palpiter le coeur ! Si ce qu'on leur dit correspond à l'image qu'ils se font d'eux-mêmes, ils seront pleinement rassurés sur l'existence de leur véritable nature." (pages 31-32).
Cyniquement, froidement, le narrateur se met à manipuler psychologiquement les gens.

Sa manipulation et son interrogation sur l'identité va passer à la vitesse supérieure lorsqu'il ira sur le net, qu'il fréquentera des forums littéraires sous des peudos, fera ce qu'il faudra pour gagner en notoriété, constatera qu'il est facile de parler de ce qu'on n'a pas lu, et qu'il est plus valorisant de dire du mal que du bien des oeuvres (on passe pour intelligent et connaisseur)... Il se construit un "moi" mégalomaniaque et artificiel grâce au regard d'anonymes du net...

Un livre intéressant et original, parfois un peu long (toujours dire un peu de mal des oeuvres pour paraître intelligent, j'ai retenu la leçon), mais c'était sans doute nécessaire pour montrer l'état psychologique du personnage.


- Autres livres :
Entre autres, il semble qu'il ait écrit " Sousou, Marche funèbre (titre français provisoire), long roman de 2500 pages sur la vie de Delacroix et Chopin. " (source : Philippe Picquier).
delacroix  chopin



 

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