Littérature Coréenne
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"Né à Séoul en 1973, Choi Jae-hoon a débuté sa carrière d’écrivain en recevant un prix littéraire du magazine Munhakgwa Sahae en 2007. Il a publié un recueil de nouvelles, Le Château du comte Curval, en 2010. Sept Yeux de chats a été couronné par le prix littéraire décerné par le quotidien Hanguk Ilbo en 2012." (site de Picquier).
- Sept yeux de chats (Ilkopkaeeui Koyanginun, 2011). Traduit du Coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel. Editions Philippe Picquier. 326 pages. Puis arrive la première partie, intitulée "Le Sixième rêve". On est dans une sorte de Dix Petits Nègres : Le sais-je ? Et voici qu'on arrive à une deuxième partie. Qu'avons-nous là ? Un sorte d'échos des vie des invités que nous avons laissés morts (pour la plupart) dans le chalet. Va-t-on mieux connaître chacun d'eux et enfin comprendre le point commun entre eux tous, l'objet de la vengeance ? Que nenni. On a des histoires, des reflets d'histoires, des variations, des entrecroisements, avec des thèmes récurrents : faux jumeaux, épilepsie, assassinats, la Jeune fille et la Mort (de Schubert - sans doute parce que le thème du lied, repris dans le deuxième mouvement, fait l'objet de variations, ce qui est un peu le cas du livre - , mais aussi de Munch). Il y a fréquemment des références au livre qu'on est en train de lire. Par exemple, page 266 : "Or, j'ignorais toujours si ce que je tenais entre les mains était un roman ou un recueil de nouvelles." (page 266). Effectivement. A lire ce livre, on peut repenser à ce que disait un autre auteur coréen, Lee Seung-U dans une interview ( http://lelitterairecom.wordpress.com/2012/09/17/entretien-avec-lee-seung-u-la-vie-revee-des-plantes/ ) : "dès notre plus jeune âge on nous enseigne les mythes et la culture gréco-romains. Nous sommes imprégnés par eux bien plus que par les mythes et légendes coréens et, de fait, nous sommes rompus aux modes de pensée occidentaux".
En plus des nombreuses références à la mythologie et grecque et romaine (Ariane - dont le fil amène le lecteur dans labyrinthe dans lequel il se perd...), à Schubert, Munch, Klimt, Salomé, on peut lire un sidérant :
Alors, à la fin, lorsqu'on a refermé le livre, on se met à chercher quelques mots sur l'auteur (si on ne l'avait pas fait avant), sur la couverture, dans le livre : rien. Pas une ligne sur lui. Il n'est même pas écrit quand il est né. Normal : dans la dernière histoire de Sept yeux de chats, partie qui s'appelle d'ailleurs Sept yeux de chats, on y trouve un livre, qui s'appelle bien sûr Sept yeux de chats... et, sur ce mystérieux livre, il n'y a pas non plus de biographie de l'auteur - mais cela va plus loin : il n'y a carrément pas le nom de l'auteur. Ce que Philippe Picquier n'a pas pu faire, pour des raisons pratiques, mais c'est dommage. Toutefois, on notera que, dans le livre, la mystérieuse maison d'édition est π. Et π, c'est la première syllabe de Picquier. Troublant, non ? Alors, pour compléter, quelques extraits de l'interview que l'on peut trouver sur : http://www.list.or.kr/articles/article_view.htm?Div1=4&Idx=1329 (au passage, il cite plusieurs écrivains Coréens qui me sont totalement inconnus : Shin Kyung-sook, Jo Kyung-ran, Ha Seong-nan, des écrivains de romans "descriptifs", semble-t-il, alors qu'un certain Baek Min-seok écrivait plus le type de livres intéressant notre auteur). "Tous mes personnages se tiennent dans un univers Escherien, pour ainsi dire." "Lorsque j'ai écrit Sept yeux de chat, mon intention était d'exprimer tout ce que j'avais dans mon écriture. De mettre mon moi entier dans un blender, de mettre en route, et de voir ce qui allait arriver. Le résultat est du jus 100 % Choi Jae-hoon, pour ainsi dire. (rires). Les gens ne le croient pas quand je le dis, mais je n'avais pas de message particulier à faire passer quand j'ai écrit ce roman. J'étais plus intéressé par la sensation. J'ai eu également beaucoup de questions à propos du titre. Je pense, ou plutôt, ce que je ressens, c'est que le nombre trois signifie l'équilibre. Trois chats, six yeux. Qu'est-ce que l'autre oeil, alors ? C'est l'oeil de l'équilibre, une perspective extérieure, ou la perspective de l'inconscient. Je me suis regardé, moi et mes pensées, à travers cette perspective. Maintenant, j'aimerais écrire à propos de quelque chose qui sortirait de sous ma peau vers l'extérieur, et pas quelque chose qui sort de moi."
Détail mineur : les traducteurs auraient peut-être pu traduire "Capitaine Herlock" par son nom usuel en français : Albator (page 282). C'est plus clair.
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