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Lope de Vega
(Madrid, 25/11/1562 - 27/08/1635)
"" (source Wikipedia, où l'on pourra lire le récit mouvementé de sa vie : vie amoureuse, vie en exil, mais aussi aventures maritimes puisque, engagé dans l'Invincible Armada, il a survécu miraculeusement au naufrage de son galion. Cervantes avait perdu une main lors de la bataille de Lépante... les auteurs espagnols de cette époque avaient vraiment de quoi s'inspirer pour alimenter leurs oeuvres d'aventures trépidantes).
- Le Chien du jardinier (El Perro del hortelano, 1613). Texte présenté, traduit et annoté en par Frédéric Serralta (il s'agit de la traduction de La Pléiade). Folio théâtre. 254 pages.
Teodoro est le secrétaire de Diana, comtesse de Belflor. Cette dernière n'est pas mariée, mais elle a bien sûr de nombreux prétendants. C'est une femme de caractère.
Teodoro est bien de sa personne, et c'est un secrétaire extrêmement compétent... mais il n'est bien sûr pas de la condition de Diana.
Dans l'Acte I, Diana (la comtesse, donc) se rend compte que Teodoro fréquente en douce Marcela, une de ses femmes de chambre.
"" (page 49).
Tout cela et bel et bon... À un détail près : à y bien réfléchir, finalement cela l'ennuie quelque peu que Teodoro se marie avec sa femme de chambre. Parce qu'il est quand même plus que pas mal, le secrétaire...
Pendant ce temps, Teodoro, lui, craint la réaction de Diana puisqu'il lui semble bien qu'elle a découvert sa liaison avec la femme de chambre... Sera-t-il chassé ? Faut-il qu'il renonce à son amour pour elle ?
Diana convoque son secrétaire. Elle lui parle de choses et d'autres, et en vient à une soi-disant amie qui est dans une situation singulière.
"" (page 61).
Teodoro n'est pas idiot : il pense comprendre que Diana lui faire des avances mais sans jamais le dire ouvertement. Et, de fil en aiguille, il se dit que, finalement, il a le droit d'avoir un peu d'ambition, et que épouser la comtesse, ce serait quand même mieux que la femme de chambre.
Ah, l'amour, ça va et ça vient, très vite, en fonction du droit à espérer, des ambitions...
Diana vient de laisser Teodoro tout seul.
Il gamberge :
"" (page 74).
Il ne sait plus qu'elle position prendre. Faut-il temporiser par rapport à Marcela ? Diana se fiche-t-elle de lui ? Il semble avoir des preuves qui vont dans les deu sens, c'est à n'y plus rien comprendre...
Comme le dit
une femme de chambre dans l'acte III : "" (page 185).
Le chien du jardinier, c'est celui qui "" (préface, page 13).
Comment cet imbroglio va-t-il évoluer et finir ?
C'est une pièce très sympathique, amusante (mais moins quand les plaisanteries intraduisibles doivent être expliquées, bien sûr), et le lecteur ne sait jamais exactement comment les rapports Teodoro-Diana vont évoluer.
Mais, une fois la pièce lue, pense-t-on être en présence d'un chef-d'oeuvre d'un des plus grands écrivains espagnol ?
Pas sûr.
A ce propos, Frédéric Serralta, dans sa préface, écrit :
"" (préface, page 10).
Voilà. C'est déjà bien.
D'ailleurs, sur wikipedia, Le Chien du jardinier est classée parmi les oeuvres de premier plan, mais pas parmi les oeuvres majeures.
De plus, le plaisir doit être plus important à voir la pièce qu'à la lire. En effet, il y a beaucoup de notes qui partent d'un bon sentiment : faire comprendre au lecteur français le jeu de mots espagnol intraduisible, donner la traduction littérale de certains passages, etc.
Le problème habituel de ce genre de notes, c'est qu'elles coupent souvent trop la lecture. Mais je les lis toujours, de peur de perdre quelque chose d'important...
A gauche, Le Chevalier d'Olmedo photographié à Madrid le 21/05/2015 à l'une des fenêtres de la maison où Lope de Vega vécut et mourut (1610-1635). Au milieu, la façade de la maison (Calle Cervantes, 11), à droite l'entrée. La maison se visite sur réservation. On pourra voir des photos de l'intérieur (on notera que les meubles ne sont pas ceux de l'auteur), ainsi qu'une vidéo sur :
http://casamuseolopedevega.org/en/house-museum
- Le Chevalier d'Olmedo (El caballero de Olmedo, première publication en 1641, mais il existe une copie manuscrite de 1606). Comédie dramatique en trois journées. Texte français d'Albert Camus (1957). nrf, 204 pages.
Dans son introduction, Camus insiste sur le fait que sa traduction a été faite pour être dite (il a d'ailleurs mis en scène la pièce).
"" (pages 9-10). Il parle aussi de "" .
Nous sommes à Medina del Campo. Don Alonso, également connu sous le nom de Chevalier d'Olmedo, est riche, beau, intelligent, courageux, considéré avec bienveillance par le roi, et célibataire. Le voici au début de la pièce :
"" (Première journée, scène 1 ; page 17).
Don Alonso est tombé amoureux de Doña Inés, qu'il n'a que vue. Mais cela tombe bien, dans les pièces, la beauté physique correspond souvent à la beauté morale (a-t-on souvent vu une Doña très belle mais très sotte, stupide et méchante ?). Son père souhaite la marier avec un bon parti, en l'occurrence un certain Don Rodrigo. Ce dernier, qui est loin d'avoir la vaillance et l'honnêteté de Zorro, est très amoureux d'elle et lui fait une cour assidue. Mais Doña Inés reste très froide à son endroit, alors que le bel étranger fait tout de suite battre son coeur... Voici Doña Inès qui parle à sa soeur Léonor :
"" (Première journée, scène 2 ; page 29).
Don Alonso a demandé à Fabia, une entremetteuse un peu sorcière, de faire parvenir une lettre à sa bien-aimée. Voici comment elle parle de Don Alonso :
"" (Première journée, scène XVII ; pages 75-76).
Arrivé à ce point, le lecteur se demande où va se situer le problème : elle l'aime, il l'aime. Il est noble et a de l'argent. Le père cherche un bon parti ? Mais Don Alonso en est un, certainement. Alors ?
Alors, nos deux amoureux, persuadés que le père veut absolument que Doña Iñès se marie avec Don Rodrigo, vont recourir à des astuces tarabiscotées, sans même s'assurer préalablement que le père ne consentirait pas à leur mariage.
C'est une pièce très plaisante à lire, avec un héros sans défauts et des méchants vils. Mais...
"" (Dictionnaire des Oeuvres, Editions Robert Laffont) Sur la page de wikipedia, Le Chevalier d'Olmeda est classé comme une oeuvre majeure, ce qui confirme qu'il y a plus que les apparences...
Il est vrai que Fabia a un comportement parfois étrange. Je sens qu'il va falloir que j'aille voir dans d'autres éditions, avec notes (Théâtre espagnol du XVIIe siècle dans La Pléiade, par exemple, ou bien dans diverses éditions en poche), pour comprendre ce qui m'a échappé et qui fait la grandeur et la complexité de la pièce.
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