Littérature Germanophone
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lithographie de Josef Kriehuber (1800-1876)
Grillparzer naît à Vienne en 1791. Son père, un avocat, meurt ruiné. Il était "fanatique de la vérité, défiant à l'égard de la poésie. [...].Sa mère, passionnée de musique, de santé instable et de tempérament très exalté, se suicida : lourde hérédité qui pesa sur l'esprit de son fils." (Dictionnaire des auteurs, Robert Laffont) En 1827, il écrit l'oraison funèbre de Beethoven. "Grillparzer, considéré comme le « grand classique du théâtre autrichien », est aussi l'auteur de deux récits qui comptent parmi les chefs-d'oeuvre de la littérature allemande : Le Monastère de Sendomir (Das Kloster bei Sendomir), publié en 1827, et Le Pauvre musicien qui paraît dans l'almanach Iris pour l'année 1848, en même temps qu'une nouvelle de Stifter, Prokop." (Erika Tunner, introduction au Pauvre Musicien, page 8).
"Disparaître. Pour Kafka, c'est le sort du récit tout entier. Un récit qui peu à peu se désagrège et qui finit par sombrer, par « se noyer ». Mais, demande Kafka, y a-t-il plus beau destin pour un récit que de disparaître de la sorte ? Le Pauvre Musicien de Grillparzer est une oeuvre qu'il admire profondément. Dans un mouvement qui n'a rien de paradoxal il avoue en avoir honte puisque c'est comme s'il l'avait écrit lui-même. [..] Le texte commence ainsi : C'est une marée humaine. Sur le chemin vers la fête, alors qu'il est difficile de se frayer un passage, "des musiciens isolés s'étaient installés sur la gauche du talus de la chaussée surélevée, lesquels, craignant vraisemblablement une trop grosse concurrence, voulaient récolter ici, aux propylées de la kermesse, les prémices d'une générosité qui n'avait pas encore été mise à contribution." (page 26). "Cette nouvelle, typiquement viennoise par ses personnages et son atmosphère, fut qualifiée de chef-d'oeuvre par Adalbert Stifter ; le personnage du violoniste jouant dans un café de Vienne, gauche et pourtant distingué d'allure, est saisi avec une rare pénétration psychologique." (Dictionnaire des oeuvres, Robert Laffont).
Ecoutons un lied de Schubert d'après Grillparzer, le très beau et très connu Ständchen, Zögernd leise, D 920, opus posthume 135 (dont on pourra trouver une traduction en français sur : http://www.lieder.net/lieder/get_text.html?TextId=57795 ) :
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